Chapitre XII

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Thomas

Je me rendis à la soirée à vingt-et-une-heure avec Jade et Mathis. Je devais les garder ce soir-là car mes parents étaient partis en mission. Je vis que pas mal de monde avait joué le jeu dont tous les Cinglés. Mathéo était le mieux déguisé pour moi. Il portait une jupe hawaïenne, des noix de coco en guise de soutien-gorge pour une poitrine inexistante, un collier de fleurs et un chapeau. Moi, je ne voulais pas porter une robe mais Jade et Mathis m'avaient forcé. Ils étaient même allés chercher Sarah et Lucas pour me forcer. C'était donc comme cela que je me retrouvais à cette soirée, habillé d'une longue robe bordeaux appartenant à la mère de Lucas. Bonjour le style. En vrai, sa mère s'habillait plutôt bien donc la robe n'était pas dégueu.

Je vis Léna et William danser ensemble. Ce gars allait faire la rencontre de la Faucheuse dans pas longtemps. Mais j'avoue que le voir dans une robe fleurie ridicule, une perruque sur la tête et maquillé excessivement, me donnait le sourire. Il était complètement ridicule. Je ne savais pas qui lui avait donné ce déguisement, car cela n'était évidemment pas une idée de sa part, mais j'aimais cette personne. À part si cette personne s'appelait Léna.

— Tu vois qu'elle te va à merveilles cette robe ! s'exclama Lucas.

— Va te faire foutre.

Lucas rigola et porta son regard où le mien était posé. Son air devint plus grave.

— Je n'ai aucune confiance en lui. Il sort tous les jours avec Léna, ce n'est pas dans ses habitudes. Je suis sûr qu'il se trame quelque chose dans sa tête.

— Je suis d'accord avec toi. C'est pour ça que je le garde à l'œil. Mes menaces n'ont pas marché sur lui donc je vais devoir passer à l'étape supérieure.

— Tu ne passeras à aucune étape supérieure Thomas, intervint Sarah. Laisse Léna vivre sa vie. William a vraiment l'air de changer pour elle. Depuis qu'il l'a vue, il ne s'intéresse plus à aucune autre fille. Il est sincère avec elle.

— Depuis quand tu prends la défense de ce connard ?

— Depuis que je remarque des choses qu'on ne peut pas laisser aux oubliettes Lucas chéri. Sinon, très belle robe Thomas, finit-elle en m'adressant un clin d'œil.

Sarah était étrange. Elle avait toujours critiqué William et désormais, elle le défendait. Tout cela était louche.

En milieu de soirée, les animateurs remirent le prix du meilleur déguisement masculin et féminin. Les vacanciers ayant joués le jeu avaient donné leur candidature au début de la soirée. Je ne m'étais pas inscrit, loin de moi l'idée de remporter un prix aussi ridicule.

— Le meilleur déguisement féminin revient à... Roulement de tambour... Mathéo Labbe !

— Merci beaucoup mais mon nom, ce soir, est Geneviève. Si certains, ou certaines, veulent mon numéro, je suis preneuse.

Mais ce n'est pas vrai ! Même sur scène, devant des parents, il cherchait à séduire. C'était Mathéo tout craché, nous ne le changerions jamais.

— Je vais maintenant récompenser le meilleur déguisement masculin. Ce prix revient à... Élise Parof !

Cette dernière monta sur scène, aux côtés de Mathéo. Cette Élise était la Élise de la piscine, la fille inaccessible. Elle portait un jogging gris, un tee-shirt noir, une casquette à l'envers, des lunettes de soleil, une fausse barbe très longue - la longueur de celle du Père-Noël mais en rousse - et une banane qu'elle avait mise en diagonale sur son torse.

— Comme Geneviève, vous devez avoir votre nom pour ce soir ?

— Oui effectivement, appelez-moi Gaspard.

Mathéo avait un grand sourire, il parlait beaucoup à Élise depuis l'épisode de la piscine. Le petit charo aurait-il trouvé chaussure à son pied ? À voir avec le temps.

La soirée se poursuit ensuite. Je restai au bar, comme d'habitude, car je n'aimais pas du tout danser en public. Léna avait lâché William pour danser avec Sarah et les garçons, qui se ridiculisaient encore une fois.

— Un coca s'il-te-plait Coco, demandai-je au barman.

Je ne buvais pas une goutte d'alcool. À part se détruire la santé, l'alcool ne servait à rien, tout comme la cigarette et la drogue. Je lui avais promis que je n'y toucherais jamais et je comptais respecter ma promesse.

La musique rythmée changea pour Thinking Out Loud de Ed Sheeran. Des duos se formèrent et commencèrent à danser un slow. Lucas dansa avec Sarah, Mathéo avec Élise et William avec Léna. Ceux-là, je n'allais pas les lâcher des yeux. Léna avait ses bras sur les épaules de William et lui avait ses mains sur sa taille.

Respire Thomas, contrôle-toi.

Le moment que je redoutais arriva, et mon self-contrôle s'envola en un claquement de doigt. Les mains de William étaient descendues plus bas que la place qu'elles avaient au départ, et il tenta d'embrasser la pestiférée.

Je bondis sur lui et lui mis un coup de poing, ce qui le déstabilisa. Je poursuivis mes coups, lui au sol et moi au-dessus de son corps. Un crack s'entendit et je pensais que son nez venait de se briser. Je ne contrôlai plus rien, j'étais dans un état second. William riposta à plusieurs reprises mais j'avais toujours l'avantage. Son visage était en sang dû à la force de mes coups. Je n'entendais plus rien autour de moi, j'étais seulement guidé par la colère qui m'animait.

Soudain, je fus tiré en arrière et quelqu'un m'éloignait du corps de l'autre connard. Je me débattais, je n'en avais pas fini avec lui. Je reçus une claque sur ma joue gauche, ce qui me ramena sur Terre et je repris mes esprits. Lucas se trouvait devant moi, énervé, très énervé.

— Putain Thomas, râla-t-il en mettant sa tête dans ses mains. Qu'est-ce qu'il t'a pris ? Tu es dans la merde maintenant !

— Il le méritait ce fils de pute.

— Thomas, tu viens de l'agresser devant TOUT LE MONDE ! Ton père va le savoir et tu sais ce qui t'attend putain.

— Je n'en ai rien à foutre de mon père. Qu'il fasse ce qu'il veut de moi, je ne suis plus le gosse de six ans que j'étais.

— Très bien, dit-il en levant les mains.

Puis il me laissa seul. Lucas avait toujours essayé de me protéger des griffes de mon père, mais il ne pouvait pas y arriver à chaque fois. En tentant de me résonner, il évitait un maximum que j'agisse comme je venais de le faire quand nous étions en public. Lorsqu'on m'énervait, je pouvais partir au quart de tour. Je n'arrivais pas à me contrôler. Je peux vous dire que j'avais été très patient avec William.

— Tu es complètement taré ma foi ! Il faut aller te faire soigner dans un hôpital psychiatrique ! s'énerva Léna qui venait d'arriver comme une furie.

— J'ai bien vu ta réaction quand il a mis ses sales mains sur ton joli petit cul et quand il s'apprêtait à t'embrasser. Tu devrais plutôt me remercier.

Sans que je ne le voie venir, elle me gifla. La colère qui s'était légèrement dissipée, remonta comme une flèche, mes yeux redevinrent noirs. Je m'apprêtai à riposter mais Lucas s'interposa entre nous. Putain, il intervenait toujours au mauvais moment lui !

— Pars Léna, ordonna-t-il. Et toi, tu vas gentiment rentrer chez toi. Tu en as assez fait pour ce soir.

Il me prit le bras, nous repassâmes devant l'autre chien qui se faisait chouchouter par la pestiférée. Elle était vraiment conne de croire qu'il lui voulait du bien. Il n'était qu'un salaud égoïste, qui n'en avait rien à foutre des autres. Il voulait seulement assouvir ses petits besoins personnels en utilisant les femmes. Je le voulais encore plus mort que jamais.

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Un Amour de VacancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant