Léna
Je me réveillai doucement. Mes yeux eurent du mal à s'habituer à la lumière car le soleil tapait dans la pièce. J'étais dans une chambre blanche avec des bip incessants.
Mes souvenirs remontèrent petit-à-petit et je me rappelai que je me trouvais à l'hôpital. On m'y avait emmenée après m'être évanouie dans la forêt.
— Hey ma puce.
— Bonjour maman, murmurai-je.
— Je vais prévenir le docteur que tu es réveillée, annonça mon père.
— Comment te sens-tu ? me demanda maman.
— Fatiguée et... faible...
— Je suis tellement soulagée que tu sois en vie ! Tu m'as fait horriblement peur, intervint Lucie qui me prit dans ses bras.
J'étais en vie. J'avais échoué. Je n'étais qu'une bonne à rien qui n'arrivait jamais à atteindre ses objectifs. Mais d'un autre côté, je me sentais coupable d'avoir essayée de me tuer. Je n'avais pas opté pour la manière la plus efficace pour se suicider. Peut-être parce que, au fond, je ne le voulais pas vraiment. Je n'avais pensé qu'à moi, je n'avais même pas réfléchi à ma famille, à ce que ma perte allait engendrer chez mes parents, chez ma sœur. Je n'étais qu'une égoïste.
— Bonjour Léna, je suis le docteur Morassi. Je vais vous demander d'attendre à l'extérieur, il faut que je l'examine, demanda le docteur à ma famille quand elle entra dans la chambre.
Je me retrouvai désormais seule avec le docteur. Il s'agissait d'une femme d'une trentaine d'année, environ. Elle était brune aux yeux marrons.
Attendez ! Elle a bien dit Morassi ?
Je lui demandai donc si elle connaissait Thomas et elle me répondit qu'ils étaient cousin et cousine. Je me disais aussi qu'il y avait un air de ressemblance.
En repensant à Thomas, les souvenirs de la veille refirent surface. Était-elle au courant des activités de son oncle ? J'avais vraiment l'impression de me poser toujours la même question depuis cette horrible découverte.
Tout en me faisant ses fameux tests, le docteur Morassi me posa des questions.
— Puis-je savoir ce qui vous a poussée à courir jusqu'à l'évanouissement ?
Alors là, je ne pouvais absolument pas lui dire la raison du fait qu'elle connaissait les Morassi. Il fallait que j'invente une excuse car elle avait l'air du genre à ne pas lâcher l'affaire facilement.
Allez Léna trouve quelque chose. Tu es habituée à mentir.
— J'avais fait des cauchemars, j'avais besoin de me vider la tête.
Dire une part de vérité est toujours mieux que de mentir de A à Z. En cas de questions compliquées, il est alors plus facile de rentrer dans les détails sans se faire cramer.
— Et vous en faites souvent des cauchemars ? Si oui, à quelle fréquence ?
Je l'avais dit, elle n'allait pas lâcher l'affaire. En plus d'être médecin, elle était psychologue ?
— Oui, deux à trois fois par semaine.
J'avais menti, oui. Mais faire des cauchemars tous les jours n'était pas normal chez une personne lambda. Et loin de moi l'envie de vivre un interrogatoire sur ma vie. Je n'aimais pas me confier de peur d'embêter les autres avec mes problèmes.
— D'accord, je vois. Je peux vous prendre un rendez-vous avec un psychologue, pour vous aider à trouver le chemin pour mettre fin à votre souffrance.

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Un Amour de Vacances
RomanceUne vie simple, sans complications ni obstacles, est impossible. Mais que se passe-t-il quand la vie s'acharne sur vous ? Que se passe-t-il lorsque deux personnes au passé sombre se rencontrent ? Cela entraine-t-il le chaos ou l'équilibre ? Léna Lop...