Chapitre IV

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Léna

Lundi 25 juillet

Pourrais-je, rien qu'une fois, passer une nuit normale, avec au moins huit heures de sommeil ? Cela m'épuisait de faire sans cesse, chaque nuit, les mêmes cauchemars. Je fus donc réveillée à six heures dix-sept. J'avais dormi un peu plus que la veille puisque j'avais eu le droit à cinq heures de sommeil.

Je me levai et partis pratiquer de la musculation comme chaque matin. C'était devenu ma petite routine.

J'installai mon matériel à la même place que la veille, c'est-à-dire à côté d'un arbre, et débutai ma séance. Mais je fus très vite interrompue.

— Dégage.

Je fus surprise par ce ton glacial et si peu chaleureux, mais je le reconnus vite. Le moment de la journée où je me sentais le mieux venait de me filer devant les yeux.

J'ignorai l'autre con et continuai ma séance comme s'il n'était pas là. J'avais beau avoir peur de lui, je ne me laissais pas marcher sur les pieds. Je l'aurais peut-être écouté s'il ne m'avait pas parlé comme un chien.

Du coin de l'œil, je vis qu'il serrait ses poings. Et merde, cela ne sentait pas bon pour moi. Je l'avais vu bon nombre de fois pour savoir comment cela allait se passer. J'aurais peut-être dû l'écouter. La panique pris possession de moi en imaginant ce qu'il pourrait me faire.

— Dégage de là. Bouge ton cul, prends tes affaires et installe-toi ailleurs pour faire ton putain de sport de merde. Je suis gentil de te le répéter une seconde fois. Je te préviens, c'est la dernière.

Je ne pouvais pas me défiler maintenant, il me prendrait pour une fragile et en profiterait. Je l'avais subi tellement de fois, qu'une fois de plus ne changerait rien. Alors je le provoquai. Oui j'étais complètement folle.

— Et sinon quoi ? J'étais là avant toi je te signale. Et puis ce n'est qu'un arbre.

J'avais dit ce qu'il ne fallait pas que je dise, apparemment, puisque sa main agrippa mon cou et je fus plaquée contre l'arbre.

Je ne pus cacher ma panique plus longtemps. Ma respiration se saccada, sa prise sur mon cou n'aidait absolument pas puisqu'elle se resserrait de plus en plus. Des larmes s'écoulèrent sur mes joues. Cela recommençait, comme je l'avais prédit.

— Que tu comprennes bien. Quand j'ordonne quelque chose, on m'obéit. Je ne veux plus jamais te revoir à côté de cet arbre. Est-ce compris princesse ?

J'allais m'évanouir. Ma vision était brouillée par mes larmes, l'oxygène ne passait presque plus. Cela y était. C'était mon heure. J'allais mourir ici. Tous mes cauchemars seraient terminés, je ne subirais plus de crise d'angoisse, de crise de panique. Je serais enfin en paix.

— Me suis-je bien fait comprendre ? demanda-t-il plus fort, plus menaçant, à la suite de mon absence de réponse.

— Tout va bien ici ? nous interrompit une voix de femme.

Thomas se retourna, vit la femme et me lâcha. Je tombai au sol et repris difficilement ma respiration. Cette femme venait de me sauver la vie.

— Oui tout va bien madame Fauchet. Je lui apprends l'auto-défense. Vous pouvez poursuivre votre chemin, lui répondit-il d'un ton si calme qu'il m'effraya encore plus.

Comment pouvait-il passer d'un ton menaçant à une voix aussi calme ? Il était complétement malade et taré !

La vieille femme me regarda comme pour me demander confirmation. Ne voulant pas qu'elle ait de problèmes, je lui offris un sourire se voulant rassurant et j'acquiesçai pour confirmer la réponse de Thomas. Elle reprit donc son chemin, après un dernier coup d'œil, pas vraiment convaincue. Le taré se tourna vers moi, me regarda avec dégoût, prit mes affaires et les jeta plus loin.

— Dégage avant que je termine ce que j'ai commencé.

Hors de question que je lui tienne tête. Même si j'aurais aimé mourir pour ne plus vivre les souffrances que je subissais, je ne souhaitais pas que ce soit lui qui m'enlève la vie. Je me levai rapidement, pris mes affaires et m'arrêtai un peu plus loin, à l'abri des regards, pour laisser mes larmes couler.

Une fois calmée, je rentrai au mobil-home, déposai mes affaires et partis courir. Il fallait que je me vide la tête.

Un Amour de VacancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant