Chapitre II

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Léna

Dimanche 24 juillet

Il était six heures et cela faisait deux heures que je tournais dans mon lit. J'avais dû dormir trois heures grand maximum. Je m'étais réveillée à cause d'un de mes nombreux cauchemars. Je n'avais sûrement pas fait de bruit puisque Lucie dormait toujours à mon réveil.

Je me levai prête à aller pratiquer du sport. Oui, à six heures du matin. Le sport me permettait de me vider la tête et de penser à autre chose le temps d'une à deux heures.

Je me vêtis d'un short et d'un débardeur de sport en plus d'une brassière et je pris mon matériel de musculation – entre autres, un tapis et des haltères de cinq et dix kilos en vinyle – puis je me rendis au coin sportif du camping. Il semblait être un coin tranquille, et encore plus de si bonne heure.

Je m'installai près d'un arbre – le même que la veille à vrai dire – et débutai ma séance. J'alternai entre des exercices sur mon tapis avec mes haltères et les machines de sport mises à disposition.

J'y restai une bonne heure puis je voulus finaliser ma séance par du cardio.

Je rentrai déposer mon matériel puis je partis courir sur la plage située à cinquante mètres du camping. Pour y accéder, il fallait emprunter un chemin réservé aux occupants de ce village vacances.

Je croisai quelques autres sportifs motivés à courir dès sept heures du matin le long de la mer. C'était apaisant d'entendre le léger bruit des vagues s'échouant sur la côte, de sentir l'air marin, de n'avoir, tout compte fait, que le son de la Nature qui se réveillait petit-à-petit.

Je rentrai au mobil-home dans les environs de huit heures, – j'avoue avoir fait une pause dans ma course pour observer la mer qui semblait, elle aussi, se réveiller – fatiguée de l'effort physique que je venais de faire subir à mon corps.

— Bonjour ma puce, comment vas-tu ce matin ?

— Bonjour maman, ça va et toi ? Tu as bien dormi ?

Nous avons trop pris l'habitude de répondre « oui » à un « ça va ? ». Même quand c'est tout le contraire.

Chez moi, ce n'était plus vraiment une habitude, mais plutôt une obligation. Je ne voulais pas inquiéter ma mère. Si elle savait que je ne dormais plus, elle voudrait savoir la raison et quiconque ne devait connaitre la vérité.

— Oh bah ton père a ronflé mais bon, je m'y habitue depuis le temps.

Je lui souris légèrement puis allai dans la cuisine pour préparer mon petit-déjeuner. Ce matin-là, c'était porridge avec un verre d'eau et une pomme.

Lucie et moi avions toujours été habituées à manger sainement et équilibré. Mon père était coach sportif et je souhaitais poursuivre sur ses voies. Je commencerai ma première année en STAPS à la rentrée. Donc l'alimentation était très importante pour avoir les résultats souhaités, en plus d'être en bonne santé.

Je m'installai à table avec ma mère quand mon père rentra de sa balade matinale. Avant, nous allions courir ensemble. Mais depuis mes cauchemars, j'y allais de très bonne heure et mon père préférait dormir, ce qui se comprenait.

Mon père était un très bel homme, pas étonnant que ma mère soit tombée sous son charme. Il était musclé, brun aux yeux verts et mesurait un mètre quatre-vingt-dix-sept. Je me sentais petite à côté de lui avec mon mètre soixante-quatorze. Mon père était attentionné puisqu'il rentrait souvent du boulot avec un petit bouquet pour les trois femmes de sa vie – c'est lui qui nous appelait comme ça – et il tenait à ce que nous soyons heureuses. Mais il était un très grand bordélique, comme moi. Cela énervait au plus haut point ma mère, maniaque comme vous l'aurez compris.

Un Amour de VacancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant