Chapitre XXXII

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Thomas

Je passai l'après-midi au Yacht Club du Port Camargue pour préparer la salle pour mon anniversaire, aidé par les Cinglés et la pestiférée. La salle était spacieuse et il le fallait car beaucoup de monde était invité le soir-même. Mon père avait eu la merveilleuse idée d'inviter presque toute ma famille alors que je voulais seulement faire un truc avec mes amis, Jade et Mathis.

Du personnel avait déjà installé les tables, les chaises et le buffet. J'avais insisté sur le fait que c'était moi qui décorais la pièce. Sarah était plus enthousiaste que moi sur cette idée mais j'aimais aussi faire les choses par moi-même et ne pas engager du personnel pour tout faire à ma place.

Sarah, Yanis et Lucas s'occupèrent de dresser les tables, Mathéo prépara le bar, et Léna et moi installâmes les décorations sur les murs de la salle. Nous nous attaquâmes ensuite à la tâche la plus difficile : faire une arche de ballon pour les photos. Je gonflai les ballons à l'aide d'une machine spéciale et Léna les assembla. Cette tâche commençait à me saouler car elle était répétitive, alors je décidai de faire chier Léna. Alors qu'elle me tournait le dos, concentrée sur son assemblage, je me mis derrière elle et lui fis des chatouilles. Elle poussa un petit cri de surprise et se mit à rigoler tout en bougeant son corps pour que j'arrête.

— Arrête, je suis chatouilleuse ! me supplia-t-elle difficilement sous ses rires.

Elle se tourna vers moi et tenta de me bloquer les mains avec les siennes, ce qu'elle parvint à faire. J'arrêtai donc tout mouvement.

— Tu es méchant ! s'exclama-t-elle en gardant nos mains enlacées.

— Je veux un bisou.

Elle resta bouche-bée devant ma demande, ses yeux fixés dans les miens.

— Tu sais, tu n'étais pas obligé de me chatouiller pour me demander un bisou.

— Je sais, mais je voulais entendre ton rire. C'est le plus beau son qu'il m'ait été possible d'écouter jusqu'à maintenant.

— On ne m'a jamais dit quelque chose d'aussi romantique et de beau. On dirait que tes mots sortent tout droit d'un livre.

— Peut-être parce que je m'inspire des héros cul-cul et fou d'amour qui se pensaient intouchables jusqu'à l'arrivée de la protagoniste, dans les livres romantiques.

La pestiférée – j'aime vraiment beaucoup ce surnom même si je ne la vois plus comme telle – ria légèrement avant de m'embrasser dans un baiser doux et délicat.

Un raclement de gorge et la grosse voix de Yanis nous coupa dans notre moment.

— On a loupé un épisode ou... ?

— Vous êtes enfin ensemble ? demanda Sarah, désormais surexcitée.

Je regardai Léna qui me fixait déjà, avant de répondre négativement.

— Bah vous attendez quoi ? La fin du monde ? ironisa Lucas.

— Non, juste le bon moment je suppose, répondit Léna.

Elle tourna la tête vers moi comme pour avoir une confirmation que je lui donnai en hochant la tête avec un léger sourire.

***

Cela faisait une bonne vingtaine de minutes que j'accueillais ma famille, aux côtés de mes chers parents qui jouaient les parents modèles. En public, ils étaient d'autres personnes, ils pourraient facilement obtenir un rôle dans un film. Je fus obligé de saluer des gens que j'aurais préféré ne jamais revoir de ma vie. La famille Morassi était fausse, tout le monde portait un masque sans arrêt. La seule famille que j'appréciais était celle du côté de ma mère. Elle n'était pas trempée dans les affaires de gang et elle vivait une vie normale. D'ailleurs, ce côté de ma famille n'était pas au courant des activités de mes parents. Mes géniteurs cachaient très bien leur jeu.

Un Amour de VacancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant