Chapitre XVII

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Thomas

— Le dernier à l'eau se fera enterrer par les autres ! s'exclama Sarah.

Nous jetâmes tous nos affaires sur le sable et courûmes dans la mer. Lucas fut le perdant et vu l'expression qu'il affichait sur son visage, il avait fait exprès de perdre. Cela m'étonnait de lui. Lucas était, d'une, du genre mauvais perdant, et de deux, il était le plus sage de notre groupe. Alors savoir qu'il voulait se faire enterrer me surprenait.

Les marques que mes géniteurs avaient laissées sur mon corps samedi soir n'ayant pas disparues, j'avais gardé mon tee-shirt, ce qui me contraignis à rester où l'eau ne montait pas plus haut que mes genoux. Sarah tenta à plusieurs reprises à ce que je me joigne à eux, plus loin dans la mer, mais je ne bougeai pas et je restai campé sur mes positions.

Au bout de plusieurs minutes, je décidai de remonter sur le sable et je les laissai s'amuser dans l'eau comme des gamins. Ils se lançaient le ballon qui appartenait à Yanis, ils se chamaillaient comme ils aimaient si bien le faire, ce qui revenait à se couler les uns les autres et à se balancer de l'eau. De vrais gamins oui. Mais nous avons tous notre âme d'enfant qui revient lorsque nous sommes heureux avec nos amis.

Une fois que j'en eue eu marre de les regarder, j'ouvris mon livre et continuai ma lecture. À ce moment-là, je lisais Qui ment ? de Karen M. McManus. J'avais découvert la série sur Netflix et j'avais eu envie de lire le livre.

— C'est une catastrophe !

Je relevai la tête de mon livre et je les vis tous revenir vers moi.

— Qu'est-ce qu'il y a Sarah ? lui demandai-je.

— On n'a pas de pelle pour enterrer Lucas !

— Tu te fous de moi ? Tu appelles ça une catastrophe ?

— Bah oui ! Comment on va faire ?

Je n'en pouvais plus de cette fille. Elle était très intelligente quand il s'agissait de choses compliquées mais elle ne réfléchissait absolument pas pour des broutilles de ce genre-là. Elle n'était peut-être pas blonde pour rien.

— Je reviens, annonçai-je en me levant.

Je les rejoignis quelques minutes plus tard avec des pelles et des sceaux appartenant à Jade et Mathis. Cela servait d'avoir des petits-frères et sœurs.

Ils étaient tous en train de bronzer et personne ne m'avait entendu. Je décidai donc de faire une petite blague à la pestiférée. Je posai les pelles et l'un des sceaux, je gardai le deuxième et j'allai le remplir d'eau. Je revins dans la plus grande discrétion, la pestiférée ne m'avait pas vu, trop absorbée par son livre. Cependant, les autres, oui, et ils devaient voir mon air diabolique sur le visage. Ils savaient que je me préparais à faire une connerie.

Je me positionnai derrière Léna, au-dessus de sa tête, et versai l'entièreté du sceau sur sa tête. Je m'empressai ensuite de jeter le sceau à Mathéo et d'aller m'asseoir sur ma serviette.

Ma petite victime s'essora les cheveux et enleva l'eau sur son visage.

— Qui vient de faire ça ? s'énerva-t-elle.

— Mathéo, il a le sceau, m'empressai-je de répondre avant que les autres n'eussent l'idée de me balancer.

Elle lança son plus beau regard noir à ce dernier.

— Apprête-toi à courir, le menaça-t-elle.

Je me retins de rire, la situation était tellement drôle, Mathéo allait prendre à ma place.

— Eh mais ce n'est pas moi, c'est Thomas, se défendit ce dernier.

La pestiférée me regarda, cherchant à savoir s'il disait vrai, mais je ne laissai transparaitre aucune émotion sur mon visage, comme habituellement.

Un Amour de VacancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant