Chapitre XXV

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Léna

Lundi 8 août

Cinq jours. C'était le temps qui nous restait, à ma famille et moi, à passer dans ce camping.

Pourquoi les vacances passent aussi vite ?

Pour ce premier jour de semaine, nous décidâmes de faire une journée en pleine mer avec l'ensemble du groupe et leur famille respective, sauf les parents de Thomas, heureusement. J'étais contente que mes parents s'entendent aussi bien avec les parents de Lucas et de Yanis et Mathéo. Nous étions donc quinze sur l'un des catamarans de la famille de Thomas. Monsieur était riche grâce au camping de son père, et nous allions en profiter ce jour-là.

Thomas nous emmena en pleine mer où il arrêta le catamaran pour le reste de la journée.

Nous restâmes d'abord tous ensemble à discuter, puis les jeunes se retrouvèrent pour faire les cons avec Jade et Mathis. Je décidai de m'isoler un peu en allant à l'avant du catamaran.

Je repensai à la fameuse scène dans Titanic et m'amusai à la refaire, seule.

— Fais attention à ne pas tomber, pestiférée.

Je sursautai légèrement à l'entente de sa voix et lorsque ses mains se placèrent sur ma taille.

— Tu m'as fait peur, idiot !

— Ce n'est plus le bouffon ?

Je tournai la tête pour le regarder dans les yeux et vis un air de malice dans les siens, ce qui me fit sourire.

— La scène du Titanic ne se fait pas à deux normalement ?

— Si mais j'étais seule donc je la renouvelle pour les célibataires.

Il s'approcha de moi jusqu'à ce que son torse touche mon dos, il garda ses mains posées sur ma taille et me demanda de tendre les bras sur les côtés, comme Rose dans Titanic. Je rigolai en réalisant que j'allais faire cette scène avec Thomas, le bouffon par excellence. Je fis ce qu'il me dit, toujours le sourire aux lèvres, et je sentais son regard sur mon visage. Mon rythme cardiaque accéléra, donc, pour qu'il ne s'en aperçoive pas, je me raclai la gorge. Il retira ses mains de ma taille et nous nous reculâmes un peu.

Je m'assis ensuite, tournée vers l'avant du catamaran et le bouffon fit de même. Le soleil tapait fort, j'enlevai donc ma robe et restai en maillot de bain. J'avais de nouveau mis un maillot une pièce car je savais que nous allions aller nous baigner. Les deux fois où j'avais opté pour un bikini, j'avais pu cacher tous les bleus et marques qui étaient présents sur mon ventre, avec du maquillage, sans craindre qu'il parte avec l'eau.

Je sentais de nouveau le regard de Thomas sur moi et j'étais gênée. Non pas que je n'aimais pas mon corps, au contraire – à part pour les marques mais je m'y étais habituée à les voir –, mais ses yeux me brûlaient la peau et c'était une sensation que je n'avais jamais ressentie.

Nous discutâmes ensuite de tout et de rien, calmement pour une fois. Au fil des minutes qui passaient, je me rendis compte que je n'avais plus peur de lui, bien au contraire. J'étais à l'aise, ce qui était très étrange après ce qu'il m'avait fait. C'était comme si mon corps appréciait sa présence. J'avais commencé à m'en rendre compte à l'élection Miss et Mister Camping lorsque son touché avait fait passer ma crise.

Quant à Thomas, j'avais l'impression de découvrir une tout autre personne. J'étais quasiment certaine qu'il portait un masque en public mais que ce masque disparaissait avec son petit-frère et sa petite-sœur, avec les gens qu'il aimait et en qui il avait confiance en fait. Mais ce lundi trois août, j'avais réussi à voir une partie de sa vraie personnalité alors que nous étions que tous les deux. Ses yeux n'étaient plus vides d'émotion et il souriait. Le fait de simplement le voir sourire me provoqua des picotements dans le ventre. Mais que m'arrivait-il ? Ressentais-je vraiment de l'attirance pour Thomas Morassi alors qu'il avait tenté de me tuer une fois, mais qu'il n'avait jamais recommencé quoi que ce soit après ?

Un Amour de VacancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant