Chapitre 48

383 58 56
                                    


-Merci d'avoir accepté de me recevoir, Professeure. S'exclama Minho en saluant respectueusement la directrice.

-Je vous en prie. Que souhaitiez-vous donc me dire ?

-Je suis venu vous informer que je retourne à Gryffondor.

La professeure fut tellement surprise d'une telle déclaration qu'elle en laissa tomber sa plume qui tâcha d'encre le parchemin sur lequel elle écrivait. L'atmosphère déjà lourde créée par les lourds rayons de soleil qui s'infiltraient par les fenêtres hautes, révélant aux yeux de tous la poussière environnante qui virevoltait autour d'eux, devint immédiatement tendue, alors qu'elle répliquait :

-Pardon ?

-Je retourne à Gryffondor. Je ne fais pas ça pour vous manquer de respect, à vous, au choixpeau, ou à l'école toute entière. Je fais ça parce que j'en ai besoin. Jisung en a besoin. J'ai bien aimé passer quelques temps à Serpentard, mais ce transfert a faillit avoir des conséquences dramatiques sur ma vie, et il est hors de question que je le perde sous prétexte d'obéir à un choixpeau qui, je m'excuse d'avance pour la suite, n'a pas été foutu de me répartir dans une maison correctement. Que ce soit la vérité ou un prétexte bidon, je m'en fiche, et même si mon transfert était un ordre du Ministère, je retournerai quand même à Gryffondor. Parce que c'est ma maison. C'est là où se trouve la personne la plus chère à mon cœur. Cette même personne qui souffre, beaucoup, et que je n'ai pas pu épaulé. Je ne dis pas qu'être à Gryffondor à ce moment-là aurait tout résolu, mais j'aurai forcément été plus attentif, car on ne se serait pas quitté une seule seconde. Alors je vais retourner là-bas, retourner auprès de lui, et faire en sorte qu'il ne souffre plus. Je sais que ça parait présomptueux, mais je pense qu'il a besoin de moi. Et je peux vous assurer que j'ai besoin de lui.

L'adolescent se tenait droit, une goutte de sueur perlant sur son front, soutenant avec peine le regard perçant de la directrice, sans néanmoins détourner les yeux.
Elle le toisa pendant de longues secondes, réfléchissant à ses propos, lui faisant vivre un enfer silencieusement.

Elle finit par pousser un lourd soupir alors qu'elle rangeait sa plume dans son encrier.

-C'est audacieux de votre part de venir ainsi et de me dire tout cela. Je ne peux vous dire la vérité, mais je peux au moins, après tout cela, vous affirmez qu'effectivement, ce n'était pas qu'une histoire de choixpeau. J'ai bien cru à un moment que, malgré ce changement, vous arriviez à vous épanouir dans vos maisons. Je vois maintenant que je me suis bien trompée. Et je ne peux tolérer que deux de mes élèves se sentent aussi mal pour une simple question de répartition. Je suis navrée d'avoir mis de côté ma priorité, à savoir le bien-être des élèves. Alors c'est d'accord. Retournez à Gryffondor. Je me chargerai des conséquences.

Minho écarquilla les yeux, n'en croyant pas ses oreilles :

-C-C'est vrai ?

-De toute façon, vous ne me laissez pas le choix, n'est-ce pas ? S'enquit-elle avec un sourire malicieux.

Il hocha vivement la tête, ne pouvant empêcher un immense sourire de s'installer.

-C'est vrai. Mais merci, merci beaucoup.

-Allez, filez retrouver votre âme-sœur, le déjeuner va bientôt être servi.

Il se pencha alors à 90 degrés pour la saluer, puis commença à partir, avant de froncer les sourcils et de revenir sur ses pas :

-Comment ... Pourquoi ...

-Pourquoi je vous qualifie d'âme-sœurs ? Disons simplement qu'on ne peut pas lutter contre la nature. Courage, et bonne chance. Vous en aurez besoin. Conclut-elle d'un air triste et désolé.

ᗩS ᙀSᙀᗩᒪOù les histoires vivent. Découvrez maintenant