[Partie II] XXIII - Valentina

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 — Allez ! Gauche ! Droite ! Ne lâche rien ! Plus fort !

— Si je cogne plus fort, je te mets au tapis, Ted ! Dis-je entre deux coups.

— Et si je te demande de cogner plus fort, c'est que je peux retenir tes coups, alors vas-y, frappe !

A sa demande, j'accélère donc mes coups. Depuis le début de la semaine, je viens à la salle de sport presque tous les soirs. Aujourd'hui, ne bossant pas, j'ai eu besoin de venir dès l'ouverture de la salle, à huit heures. De toute façon, je ne dormais pas. Même si mon sommeil, c'est pas mal amélioré ces derniers mois, je me lève toujours aux aurores. Cela fait donc une heure que je m'entraîne avec Ted au kickboxing. Je suis en nage, mais au moins pendant ce moment, je ne pense pas. Seuls mes mouvements et mes coups prennent le dessus sur mes pensées, sur mon ressenti.

— Ok ! Valentina ! Stop ! STOP !

Je redresse la tête en entendant le cri de Ted. Il a ses poings contre son visage pour se protéger. Merde, je crois que je ne me suis pas contrôlée.

— C'est toi aussi, qui m'a demandé de cogner plus fort ! Dis-je en reculant un peu.

— C'est vrai, mais je crois que tu n'étais plus avec moi, sur les derniers coups. Allez, on sort du ring.

Nous passons sous les cordes et descendons du ring. Je défais mes gants et attrape ma serviette et ma bouteille d'eau, avant d'aller m'asseoir sur un banc. Ted s'installe à mes côtés.

— Dis-moi, ça fait combien de temps que tu fais du kick ?

— Un peu plus de dix ans.

— Tu sais que tu es meilleure que moi ? Je ne sais pas pourquoi tu continues à t'entraîner avec moi.

— Parce que tu es le seul à bien encaisser mes coups, Ted. La dernière fois que j'ai fait de la boxe avec mon frère, j'ai failli l'envoyer aux urgences.

— Pourtant, tu continues de venir avec lui, quand il est dispo ?

— Oui, mais je limite ma puissance. Mais ne le dis pas à Luca, il le prendrait mal, dis-je en souriant.

— Ne t'inquiète pas, son ego est en sécurité avec moi. Dis-moi, tu n'as jamais pensé à enseigner ?

Je me tourne vers lui, étonnée de ses mots.

— Enseigner quoi ?

— Kick, sport de combat, self-défense, la liste est longue si tu veux mon avis. Tu as une parfaite maîtrise des placements du corps et des coups à donner, tu ferais une excellente prof de sport.

— Moi ? Enseigner ? Non, je ne crois pas que je pourrai faire ça.

— Écoute, je vais être franc avec toi. J'ai de plus en plus de demandes pour des cours de self-défense, de la part de femmes. Et je pense que tu es parfaite pour leur enseigner comment se défendre en cas d'agression.

Donner des cours ? Être au contact d'inconnu ? Ok, en me battant, mais quand même ! Pourtant, l'idée d'apprendre aux femmes à se défendre me plaît. Mais je crois que c'est encore trop tôt pour moi.

— Je ne te demande pas de te décider aujourd'hui, me dit Ted. Mais réfléchis-y, s'il te plaît.

— Ok, je vais y réfléchir. Mais je ne te promets rien. En tout cas, merci pour l'entraînement de ce matin, j'en avais besoin, dis-je en me relevant.

— C'était avec plaisir. On remet ça quand tu veux !

Je laisse Ted pour me diriger vers les vestiaires et prendre une douche. Quand l'eau coule sur ma peau, mes pensées s'égarent vers la proposition de Ted. Serait-ce une voie dans laquelle je pourrais trouver du plaisir ? Depuis que Greg m'a fait découvrir le sport de combat, j'ai toujours aimé ça. Jusqu'à me perfectionner, lorsque je suis entrée dans les équipes de Danny, en développant mes techniques en arts martiaux. Mais pour cela, il faudra que j'apprenne à mesurer mes coups, ce que je fais rarement jusqu'à présent. C'est bien pour cette raison que je choisis mes adversaires. Ted, en tant que prof et propriétaire de la salle, a un bon niveau également, je peux donc me lâcher avec lui.

La vengeance de ValentinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant