XVIII-Padre Island

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Lundi 5 janvierQuelque part dans les caraïbesdestination 27°26'19

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Lundi 5 janvier
Quelque part dans les caraïbes
destination 27°26'19.9"N 97°18'14.8"W


—Si une nuit avec moi peut te faire oublier l'endroit où on va demain, ne serait-ce que quelques heures, pourquoi dire non ?

Elle est outrée, moi aussi je le suis, mais autant lier l'utile à l'agréable. Ça fait un moment que j'ai trouvé une manière de la faire taire, il faut que j'essaye. Je n'en peux plus d'entendre cette garce chouiner tous les soirs. D'ailleurs je vais proposer tout de...

—Jason, s'insurge une voix dans mon dos. Dis moi que j'ai mal compris !

La présence de ma sœur me congèle sur place. Elle va encore imaginer le pire. Quoique je crois avoir touché le fond, ses suppositions ne seraient pas loin de la réalité.

J'étais vraiment sur le point de la soulever pour qu'elle m'autorise gentillement à descendre quelqu'un ? Je suis quoi ? Son chien ?

—Penelope...

Elle se rapproche.

—Réponds-moi Jason ! C'est quoi cette histoire ? Qu'est ce que t'étais prêt à lui donner ?!

Elle a très bien entendu, et je dois la dégoûter de vendre mon corps pour quelque chose "d'aussi futile que le business" me dirait elle. Elle a raison mais si je ne gagne pas cette guerre contre les yakuzas, je devrais revenir à Miami et dire à notre géniteur que j'ai échoué. C'est hors de question.

—Rien, m'empréssé-je de répondre.

Elle ne me croit pas.

—Jason... pourquoi tu ne me dis rien ? J'ai remarqué que vous étiez bizarres tous les deux, c'est quoi cette histoire ? Vous échangez quoi bon sang ?

Le sourire perfide de Mu me tord le bide, notre position parle d'elle-même sur notre relation: toujours à osciller entre le contrôle de l'un ou de l'autre. Là je suis au dessus mais ça ne va pas durer longtemps. Elle veut répondre à ma place mais je plaque ma main sur sa bouche, l'étouffant un peu au passage.

Qu'elle est parfaite quand elle ferme sa gueule.

Je me redresse ensuite pour faire face à ma sœur qui ne sait quoi penser de notre manège... étrange. La sale peste se débat pour en placer une mais je l'en empêche. Pas question qu'elle aille dire le contenu de notre accord à ma petite sœur.

—Pas tellement quelque-chose que je peux partager avec toi Penelope. Tu voulais me voir avec quelqu'un, c'est chose faite, inventé-je pour calmer le jeu.

Le mensonge passe plus ou moins. Elle ouvre la bouche pour s'excuser d'être entrée dans notre moment d'intimité d'autant plus surjoué qu'il est faux. Enfin non, c'est trop facile pour mon karma qui a décidé de s'acharner ces dernières semaines. Edel arrive dans l'entrée, réduisant à néant ma tentative de calmer le jeu.

Fated to hate (T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant