La légende rapporte que gardée par un dragon, une toison faite d'or reposait sur les terres lointaines derrière la mer.
Elle dit que la princesse de ce royaume perdu était une magicienne et qu'elle tomba un jour amoureuse de l'homme venu voler le t...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Six mois plus tard. Début novembre Maternité de La Havane, Cuba 23°06'52.4"N 82°22'06.0"W
—Félicitations madame, c'est une petite fille.
La sueur qui coule le long de mon front m'empêche de voir correctement. Ou alors est ce la douleur qui m'a coupé une partie des sens au bout de ces dix heure de travail. Dehors, l'orage gronde.
Je vais étriper Jason s'il m'en demande un deuxième. Pressé qu'il est, il va en vouloir un autre, et encore un autre. Pas question que je vive ça une deuxième fois. J'ai bien cru que j'allais y passer et... il n'était même pas là. Et comme évidement seul les conjoints sont autorisé dans la salle d'accouchement, Penelope qui m'accompagnait n'a pas pu rentrer.
Partie à une réunion syndicale à New-York, il a loupé à la fois le réveil de son frère et la naissance de sa fille. La boule de rancoeur dans ma gorge me donnerait presque envie de pleurer. Mais quand on me donne mon bébé, tout disparaît.
La rancune pour mon fiancé qui n'a pas pu arriver à temps. La douleur des contractions que j'ai dû supporter seule puisqu'il n'était pas là. Et même mon refus d'en avoir un deuxième. Tout s'envole quand ses petites mains potelées se posent sur ma poitrine.
Mon bébé...
Sa peau mate, son petit nez, ses petits doigts, ses longs cils... Ce n'est qu'un nourrisson mais elle lui ressemble déjà beaucoup. Je me perds dans l'admiration de ma fille. C'est l'infirmière qui me ramène sur terre.
—Comment voulez vous l'appeler madame ?
J'ouvre la bouche pour répondre mais ma gorge se bloque. J'aimerais l'attendre pour le nom du bébé, qu'il puisse au moins faire ça, mais elle a l'air de s'impatienter.
—Heu, mon conjoint...
—Si on l'avait attendu pour l'accouchement comme vous l'avez demandé, on aurait pas encore commencé madame. Avec tout le respect que je vous dois, on a du travail et il ne consiste pas à attendre les pères retardataires.
Sûrement par trop plein d'hormones, les larmes montent et j'explose. Mes sanglots ne réveillent pas mon bébé qui s'est endormi sur ma poitrine. La vieille infirmière est confuse, je suis honteuse et ravale mes pleurs. Cinq minutes passent avant qu'elle ne réitère sa question.
—Je suis désolée madame, mais comment voulez vous appeler le bébé ?
Va te faire foutre Jason.
—Elle s'appelle M...
Clac!
—Marley ! Le nom du bébé c'est Marley!
Je sursaute et tourne vivement la tête en direction de l'entrée. Jason est là, en costume cravate dégoulinant à cause de l'orage dehors.
Il s'avance à grande enjambées vers le lit d'hôpital, tombe pratiquement à genoux aux pieds du matelas et nous enlace moi et sa fille en soupirant de fatigue. Il a encore son sac de voyage qui me prouve qu'il arrive tout juste de l'aéroport et qu'il n'est pas encore allé voir Iker à l'immeuble.
