XXI- Corpus Humani

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27°46'24

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27°46'24.3"N 97°30'04.3"W
Corpus Christi international airport
Mercredi 7 janvier

—Mais je ne veux pas y retourner, se lamente une énième fois ma sœur sur la piste d'envol.

Deux jet privés de notre paternel sont arrivés en vitesse ce matin. J'ai reçu un appel de sa part tard dans la nuit qui m'annonçait sans l'éclaircir, la survenue d'une "mauvaise nouvelle". Quand je lui ai dit où nous étions, il nous a immédiatement fait parvenir deux des avions personnels de ma mère. Non tracés par les agents du FBI, ni infiltrés par le syndic. L'un destination Miami, l'autre vers la Louisiane.

Seulement, Pen ne veut pas repartir pour la Floride. Elle nous fait une scène.

—T'as pas le choix. Basil ne va pas accepter que tu restes plus longtemps au manoir, explique diplomatiquement mon second pour ne se prendre qu'un regard noir.

—Ne commence pas à me dire quoi faire Edel Léon ! Je veux au moins revoir Iker une dernière fois !

Cette fois, c'est le pilote de l'avion, un homme de main de mon géniteur, qui intervient. Moins patient que moi et mon ami.

—On parle partout d'une troisième vendetta, mademoiselle. On ne peut pas se permettre de vous laisser dans une zone de conflit.

Elle devient drôlement pâle, réaction normale face à l'information que j'apprends en même temps qu'elle. Les deux autres n'en mènent pas large non plus et je vois Mu à ma droite se tendre à l'évocation d'une possible chasse à l'homme. Le pilote la remarque aussi.

Fait chier.

—Donc, si ça ne vous dérange pas, il faudrait qu'on se dépêche, ajoute-t-il.

Penelope, bouleversée par l'événement, nous embrasse d'un air absent et disparaît dans le premier jet, le pilote nous toise un moment.

—Votre père aura certainement des choses à dire concernant tout ça, monsieur Ortega, invecte-il sans détourner les yeux de Mu. Vous verrez avec votre chef de bord. Il en sait plus que moi.

J'espère que ce n'est pas ce que je crois...

Il disparaît ensuite, la porte du jet se ferme, nous marchons jusqu'à l'avion suivant. La jeune femme est sonnée par notre réveil matinal et me colle aux pattes autant par angoisse que parce qu'elle a du mal à mettre un terme à... l'étrangeté qui s'est produite la nuit dernière.

Pourquoi j'ai fait ça ? Aucune idée, elle m'a demandé d'être honnête et je crois bien que c'était ce que j'avais de plus exact à lui donner. Sa détresse m'a rendu empathique, quelque chose qui ne m'arrive pas souvent, j'étais incapable de faire preuve de méchanceté, de la pitié très certainement. Ça aurait pu être Penelope, la gamine interdite d'exister qui s'efface derrière un masque. Non tout compte fait c'est Penelope. Elles sont pareilles.

Fated to hate (T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant