La légende rapporte que gardée par un dragon, une toison faite d'or reposait sur les terres lointaines derrière la mer.
Elle dit que la princesse de ce royaume perdu était une magicienne et qu'elle tomba un jour amoureuse de l'homme venu voler le t...
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Samedi 20 décembre 29°52'06.6"N 90°24'14.1"W
Le silence de mort dans la voiture m'inquiète pour la suite, il a obligé Javier à prendre sa moto.
Il me déteste tout à fait, parce que j'en sais trop mais qu'il ne peut pas se débarrasser de moi et que je deviens un boulet à son pied.
Le soleil apparaît à peine derrière les nuages qui laissent encore tomber sur la terre tout ce qu'ils ont gardé d'eau et d'obscurité. La mangrove sur notre droite défile mais ne nous quitte jamais ; au moment où je crois que nous retournons vers la ville, il tourne et s'aventure dans une route de campagne qui ne laisse presque pas passer la lumière à travers ses branchages.
Le chemin n'est plus goudronné au bout de quelques kilomètres et j'ai la sensation de ne plus être en Louisiane, comme si j'avais traversé un portail pour entrer dans une forêt canadienne. Mais non. La lourdeur de l'air est toujours là, la flore est toujours la même, seul moi m'imagine être autre part, loin d'ici.
Au détour d'un virage, il gare la voiture sur un parking de graviers blancs et j'aperçois la bâtisse qui nous fait face.
Un manoir en bois vert de style victorien au plein milieu de la forêt. Il doit y avoir au moins trois étages en comptant le rez-de-chaussée.
La tour sur le côté droit du manoir est surmonté de fenêtres qui ne permettent aucune vue sur l'intérieur. La pointe du "donjon" ressemble à celle que l'on décrit dans les contes de fées, elle se distingue en hauteur du reste de la toiture et je ne serais pas surprise de voir une tignasse blonde sortir de la plus haute fenêtre pour venir se poser sur le sol.
Il claque la porte et je reviens à moi en sortant par la portière passager. Il n'y a même pas de place dans mon cerveau pour une seule idée de fuite, il les a gelé avec un seul regard.
L'intérieur n'est pas du tout à l'image de l'extérieur, c'est mieux entretenu, je m'étais attendu à une vieille maison remplie d'araignées où un valet au dos voûté lui aurait enlevé sa veste et servi un thé brûlant.
Il n'en est rien, la porte s'ouvre sur un salon où un immense canapé prend la plupart de l'espace. Sur la droite, la cuisine remplit le mur du fond. Il n'y a aucune cloison, l'espace est gigantesque. Et il n'y a pas un ch... Ha si.
—Qu'est ce que tu fous là ?
La personne lève la tête et pose les ingrédients qu'elle cherchait sur le plan de travail, elle se moque du ton qu'a pris mon ex-plan d'un soir pour lui parler.
—Bonjour à toi aussi Jason.
Le concerné balance sa veste sur une chaise qui fait usage de porte manteau.
—Qu'est ce que tu fous chez moi ?
Le nouvel objet de sa colère sifflote, autant pour se moquer que pour montrer qu'il ne se laissera pas marcher sur les pieds.
