V- le fardeau de la preuve

100 3 11
                                    



39.3587539, 22.9472420
Vendredi 19 décembre
French Quarter

"Il veut que tu sois dans son bureau dans dix minutes. Il est d'une humeur de chien tu feras gaffe à toi Edel.

Javier passe une main dans sa décolo soit dit en passant absolument dégueulasse.

—...

—Il t'a dit quoi hier ?

Faut que je fasse la discussion en plus ?

Je me suis levé ce matin dans un lit inconnu, réveillé en sursaut par l'appel de monsieur "je suis aigri" parce qu'il avait encore du travail à me donner. Je n'ai même pas pu déjeuner, ni prendre le numéro de la fille.

J'aime pas partir comme un voleur de cette manière, alors oui j'ai le droit d'être d'une humeur de chien.

Les deux dernières semaines me donnent le droit d'être énervé, c'est pas Jason qui a ramassé des restes humains sous la flotte pendant trois heures si ?!

Je l'ai encore en travers de la gorge, je ne suis pas le seul d'ailleurs, ils doivent encore être remontés à Columbia. Le spectacle était particulièrement dégueulasse.

—Rien qui te concerne.

Il repasse sa main dans ses cheveux.

—J'ai un compte rendu à lui envoyer en fin de semaine.

C'est à la limite du chantage, je déteste les gens qui utilisent leur pouvoir pour avoir ce qu'ils veulent et cet abruti le fait tout le temps. Il sait que je ne l'aime pas, il en profite, parce que je n'ai pas le droit de refuser un ordre qui vient des Ortega de Miami. Ce "lui" comme il aime l'appeler pour cultiver le peu d'importance qu'il garde en étant son suce boule, c'est notre chef.

—On parlait de ton incompétence à faire un truc simple. Tu avances avec le capo en taule ?

Il ne répond pas tout de suite. Il ne sait faire que ça, trop l'ouvrir ou la fermer.

—Ils veulent que quelqu'un vienne le chercher pour avoir un visage et un nom à mettre sur nous, je peux pas y aller sans être au moins préparé. C'est pas aussi simple. Ils ont dû poser des caméras.

—T'es fait en sucre ? je ne peux m'empêcher de lui rétorquer.

Jason apparaît dans l'entrebâillement de la porte devant moi. Javier s'apprête à répondre, il ne le voit pas arriver. Avant qu'il ouvre le trou de balle qui lui sert de bouche, c'est le petit con qui me sert d'ami qui le coupe.

—Laisse le et ramène ton cul dans mon bureau Edel, t'es en retard.

Je rentre et claque la porte, il s'est déjà assis et regarde les plans de la ville qui font disparaître le bois du meuble depuis déjà plusieurs mois.

On ne s'en sort pas, la guerre avec les yakuzas dure depuis notre arrivée ici, on a à peine pu étendre nos territoires que ces connards nous ont marché dans les pattes en se répandant partout dans l'administration comme les rats dans les greniers.

—Faut que tu fasses la chasse aux infidèles qui pullulent dans les quartiers, commence Jason. On ne peut pas se permettre de perdre autant la main sur ce qui circule dans nos territoires.

Les infidèles ? D'abord je tiens à faire remarquer qu'utiliser ce mot nous fait passer pour des fanatiques partis tuer des sorcières.

Ensuite, les petits dealers de rue qui pensent pouvoir passer entre nos filets parce que nous avons autre chose à gérer ailleurs, il y en a de plus en plus, pourquoi est-ce que ce serait à moi de gérer ?

Fated to hate (T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant