Chapitre 10 - Abby

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Le jour de la cérémonie est arrivé. Je suis nerveuse, comme d'habitude. J'ai beau être une influenceuse, moi aussi, les évènements me rendent toujours anxieuse. Un seul mot de travers et hop une rumeur est lancée, peut importe que tu sois potes ou non. Les commérages sont pires qu'en entreprise dans notre univers. Mais en plus de ça, on doit faire notre petite magouille avec Gabin et Sophie. J'espère que ça va bien se passer et qu'on ne va pas se faire prendre. Perso, je ne risque rien, mais Gabin et Sophie, si. Notre relation n'est peut-être pas la meilleure avec Gabin, mais je ne lui ai jamais souhaité du mal. S'il vient à perdre son taf, je m'en voudrais énormément. J'enfile la robe que j'ai décidé de porter ce soir, elle est plutôt simple. Elle est en satin rose, courte et évasée sur le bas. Elle est à bretelle avec un col carré pour mettre en valeur ma poitrine. Je comptais arborer une robe moulante style corset, mais il fait encore trop chaud et pourtant nous sommes déjà fin août. J'attrape d'une main la fermeture dans le dos. Si j'arrive à la monter d'une dizaine de centimètres, je me rends très vite compte que je ne pourrais jamais le faire seule. Je laisse tomber mes bras le long de mon corps et fixe mon reflet dans le miroir.

— Pourquoi n'apprends-tu jamais de tes erreurs, Abby ?

Je le sais pourtant qu'il faut que j'arrête d'acheter des vêtements qui se ferment avec une fermeture à l'arrière. Je ne vis plus avec mes parents pour que ma mère m'aide. Je sors de ma chambre la mort dans l'âme et toque contre la porte voisine.

— Ouais ?

J'ouvre et écarquille les yeux quand je le découvre torse nu au milieu de la pièce, un tee-shirt noir à la main dont je suppose qu'il allait enfiler.

Les doigts toujours autour la clanche, j'hésite soit à m'enfuir ou à me lover contre lui pour retrouver cette sensation d'être à la maison que j'ai ressentie la toute première fois dans ses bras.

— J'ai besoin de ton aide, m'entends-je dire faiblement.

— Entre, Abs, ricane-t-il se doutant bien de ce qu'il passe dans ma tête.

Je lâche enfin la porte et fais un pas dans la pièce en tenant la robe contre ma poitrine. Je me tourne pour lui présenter mon dos.

— Tu peux m'aider à la fermer ? Quentin n'est pas à l'appart, et je...

— Heureusement qu'il n'est pas là, maugrée Gabin d'une voix sèche.

Je souris en le devinant s'approcher, jusqu'à ce que je sente ses doigts chauds contre ma peau. Il saisit la fermeture puis la remonte si lentement, qu'une sensation se réveille entre mes cuisses.

Je clos les yeux en prenant une grande inspiration au moment où ses doigts frôlent le haut de mon dos. Des frissons parcourent ma peau, hérissant mes poils de la tête aux pieds, si bien que je fais un pas en avant pour mettre de la distance entre nous avant de me retourner pour lui faire face. On est complètement à l'opposé l'un de l'autre, il est entièrement habillé de noir, pendant que je suis rose bonbon, et pourtant on est terriblement bien assorti que ça m'exaspère.

— Merci, soufflé-je du bout des lèvres en ressortant de sa chambre.

— Je t'attends en bas, dit-il alors que j'entre à nouveau dans la mienne.

— Je prendrais un Uber.

— Abbigaëlle... marmonne-t-il en s'invitant dans ma pièce alors que j'enfile mes sandales à talons. Tu ne vas pas payer une course. J'ai ma voiture !

— Si on arrive en même temps, le plan est foutu, Gabin.

— Je te déposerai au coin de la rue.

On se fixe quelques instants puis je soupire en me levant pour sortir de la chambre. Il me suit à la trace.

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant