Chapitre 41 - Abby

433 25 1
                                    

30 décembre

Ça fait bientôt une semaine que je n'ai aucune nouvelle de Gabin. Lucie veut qu'on mange ensemble ce midi. J'ai proposé qu'on se voie en ville, mais je ne sais pas pourquoi, elle veut à tout prix que je vienne manger chez elle. Bon en soi, ça ne me dérange pas spécialement. Elle a insisté affirmant que Gabin était parti avec Antoine faire la queue pour un concert à l'Élysée Montmartre. J'ai regardé, un rappeur que je ne connais pas s'y produit bien. Alors pourquoi je doute ? Sûrement parce que Gabin ne m'en a jamais parlé et je m'y connais avec tous les concerts que j'ai déjà faits dans ma vie, les places c'est des mois à l'avance qu'il faut les acheter. Ou peut-être qu'il a organisé ça ces derniers jours en créchant chez eux. C'est une poule mouillée quand même. Je pensais qu'il reviendrait le lendemain de mon retour. Je l'attendais en plus, j'étais prête à lui parler. Je voulais lui pardonner. Il n'est pas rentré, ni les jours qui ont suivi. Et pourtant, je l'attends toujours, c'est ça le pire. Lui pendant ce temps, il va à des concerts ? Je n'ai rien contre les personnes qui veulent se changer les esprits, mais on n'a même pas rompu !

C'est un peu frustrée que j'entre dans l'endroit où il se cache pour m'ignorer quand Lucie m'ouvre la porte.

— Entre ! Je suis contente de te voir, comment tu vas ?

Je la regarde en haussant un sourcil.

— Tu veux la vérité ou le mensonge ? Il m'ignore alors que je n'ai rien fait de mal, moi ! Je suis la victime et il se comporte comme tel !

— Je sais, je sais, soupire mon amie. Vous ne voulez pas changer de disque tous les deux pour vous embrasser enfin ?

— Il n'a qu'à rentrer à l'appart aussi. Moi je suis rentrée dès le lendemain, alors que j'aurais pu rester chez moi ! Je n'avais pas besoin de rentrer pour bosser, je peux le faire de n'importe où. Je suis revenue pour lui !

— Viens demain alors et dis-lui ! Quentin nous a dit que tu hésitais. Fais comme chez toi, au fait !

Je ne lui réponds pas tout de suite. J'observe autour de moi en m'asseyant sur le canapé. Si de chez nous, on a une vue partielle sur la Tour-Eiffel, eux l'ont sur le Sacré-Cœur. J'aimerais tellement vivre dans cet arrondissement. Je n'ai pas à me plaindre du sept!ème, c'est un des quartiers riches. Néanmoins, j'aime énormément le côté populaire du dix-huitième. Je suis même ravie que Gabin nous y ait conduits pour notre premier date. Voilà que je pense de nouveau à lui. Pour éviter de continuer, je me concentre sur l'appartement. Il est un peu similaire au nôtre, si ce n'est que la cuisine est fermée. Je me serais attendue à plus d'extravagance pour la décoration de la part de Lucie, mais c'est très sobre, presque chic. Au final, c'est tout aussi beau.

Mon regard tombe inévitablement sur le sac de sport à côté du canapé. Le sac de Gabin, qu'il doit se trimballer partout depuis une semaine. Je comprends qu'il dort sur ce canapé. Comme s'il était bouillant, je me relève d'un bond et m'installe sur des chaises autour de la grande table.

Mon amie sort justement de la cuisine. Je la remercie quand elle me sert une assiette de sushis, qu'elle a elle-même faits. Je commence à croire que cette nana ne vit que pour l'alimentation japonaise ! Ce n'est pas pour me déplaire, sauf que sans savoir pourquoi, aujourd'hui la simple odeur de cette nourriture me donne des nausées. J'essaye de ne pas y penser, en attendant qu'elle s'installe.

Je repense à sa dernière requête. Tous ensemble, ils se retrouvent comme tous les ans dans un bar pour fêter la nouvelle année. J'ai bien évidemment été conviée cette année. C'était une bonne idée au départ, j'avais hâte, maintenant je n'en suis plus si sûre. Je ne pense pas que ça soit une bonne idée. Gabin n'a pas l'air de vouloir me voir et je n'ai pas réellement envie de me faire rejeter en public.

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant