Chapitre 18 - Abby

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Je suis pétrifiée. Je suis en lingerie fine devant mon coloc, qui plus est, mon ex et mon crush. Je pensais avoir l'appart pour moi toute seule aujourd'hui, c'est pourquoi j'avais prévu ce photoshoot. Je suis en collaboration avec une marque de lingerie où je dois poster une fois tous les trois mois, en échange de produits gratuits et d'une rémunération, une photo de moi en train de porter l'ensemble et un reel* où je déballe le colis en parlant de la marque, du modèle que j'ai choisi puis en partageant bien évidemment le code promo pour ma communauté en mentionnant que c'est un partenariat rémunéré. Le tout, sur Instagram.

J'ai terminé depuis plus de trente minutes maintenant, tout est dans la boîte. Seulement, j'étais en retard pour mon appel avec ma manager, Océane, alors je n'ai pas pris le temps de me changer. Si j'avais su...

Je ne l'ai pas entendu revenir à l'appartement. Puis, qu'est-ce qu'il fait là d'abord ? Il n'est pas censé travailler ? Il ne rentre jamais à la maison le midi. Je ne comprends pas, même si pour être honnête, mon cerveau est incapable de réagir actuellement. Tout comme j'aimerai bouger, faire quelque chose, me couvrir, mais son regard affamé qui plonge dans le mien après m'avoir observé sans aucune gêne me cloue sur place.

Il s'avance vers moi d'une démarche presque féline, j'ai l'impression qu'il veut me bouffer. J'aimerai reculer, mais j'en suis incapable. Au contraire, malgré la gêne qu'il m'ait vu aussi peu habillée, j'ai envie de me fondre dans ses bras. Ne voulant pas passer pour ce que je ne suis pas, je me retiens. À la place, la nervosité prend le dessus en moi, je débite tout ce qui me passe par la tête :

— Que... qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas censé être au travail ? T'as eu un problème avec l'article ? Ton boss n'a pas aimé ? Il t'a reconnu ?

Si je pouvais me taire parfois, ça m'arrangerait. Surtout quand je suis mal à l'aise, ça m'aiderait grandement.

Un sourire moqueur étire quelques instants ses lèvres, sûrement devant mon déferlement de question, puis il s'évapore pour laisser place à un regard sérieux au moment où ses mains saisissent mes bras, me forçant à les décroiser. Je me laisse faire, il n'a pas l'air d'apprécier que je me cache. Je crains de ne pas en ressortir vivante sinon. Toujours en silence, Gabin retient mes bras dans mon dos d'une seule main. Celle de libre saisit mon menton. Il lève ma tête vers la sienne pour que je le regarde. Dans cette position, je me cambre naturellement. Ma poitrine poussant maintenant contre son torse. Ses yeux ne me lâchent pas, je suis incapable de détourner les yeux, même de dire un seul mot et pourtant j'aimerai le faire pour briser ce silence. Il louche sur ma bouche et alors que j'allais le supplier de parler, les siennes s'entrouvrent :

— Essaie de te cacher à nouveau de moi et je fais un malheur.

Oh wow. Je ne m'attendais tellement pas à ça. Son ton réprimandant me fait rougir de la tête aux pieds. Je ne m'étais jamais sentie aussi excitée en me faisant engueuler. Je n'ai pas le temps de dire un mot, qu'il s'éloigne de moi, ses doigts disparaissant de ma peau. Je me sens terriblement seule d'un coup.

— J'ai ramené sushi, habille-toi et rejoins-moi dans la cuisine. On doit parler.

Un dernier regard appréciateur puis il quitte ma chambre. Je crois l'entendre soupirer dans le couloir, mais je n'en suis pas sûre. Curieuse de savoir de quoi on doit parler, ça avait l'air important, j'enfile à nouveau les vêtements que je portais avant le shooting. Un jeans et un tee-shirt blanc tout simple.

Malgré moi, je ne peux m'empêcher de passer par la salle de bain pour analyser mon visage. Je ne sais même pas pourquoi, il m'a déjà vue démaquillée, je ne sais pas combien de fois. Je prends aussi le temps de me recoiffer légèrement, ce qui m'agace. À croire que j'essaye de lui plaire. Enfin, c'est quand même clairement mon but. Mais là, on doit seulement discuter. Ce n'est pas comme s'il me proposait d'aller en rendez-vous.

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant