Chapitre 20 - Abby

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J'ai décidé d'opter pour une robe patineuse noire à manches longues. J'ai aussi pris le temps de me doucher parce que j'avais fait du pilate avant de cuisiner. Non pas que j'ai beaucoup transpiré, c'était une séance rapide. Je préfère quand même être décente pour l'amie de Quentin. Ça me dérange toujours que Gabin ait décidé de ne rien manger. Quentin aurait pu prévenir un peu plus tôt aussi !

Pour être honnête, Je suis un petit peu angoissée à l'idée de rencontrer cette fille. Ça se trouve, c'est une abonnée. Je ne suis pas à vraiment l'aise que l'on sache où je vis. Pas forcément pour la sécurité, je vis avec deux mecs. Plus, pour garder un peu de ma vie très publique, privée. Dans le pire des cas, elle va sans doute faire le lien entre Gabin et moi, et alors notre couverture risque d'exploser.

Non. Stop Abby. On ne va pas commencer à penser comme ça, on va lui faire confiance.

Je termine de me maquiller quand j'entends des voix dans le salon. C'est donc avec appréhension que je sors de ma chambre. De dos, je vois une fille rousse, un peu plus grande que moi. Au son de mes pas, elle et Quentin se retournent. La jeune femme, qui je pense à sans doute le même âge que nous, me lance un petit sourire pendant que Quentin me saisit dans ses bras pour me faire tourner dans les airs.

— Voilà la plus belle, tu m'as manqué !

J'éclate de rire, mais moins quand je sens le bas de ma robe patineuse qui virevolte en même temps que nous. Je vais finir les fesses à l'air, pas réellement l'accueil que je voulais offrir à son amie. Je grimace en essayant d'empêcher le vêtement de se lever davantage, jusqu'à ce qu'une main tire sur le bas de ma robe pour la retenir.

— Tu veux bien la poser ? maugrée Gabin.

Surpris, Quentin me repose et nous questionne du regard pendant que je me rhabille convenablement. Ses yeux font des allers-retours entre nous deux.

— Qu'est-ce que j'ai raté ?

— Rien, faisons-nous en même temps.

Il hausse un sourcil, ne nous croyant absolument pas. En même temps, ça doit tellement être écrit sur nos visages.

Je n'ose pas regarder Gabin sans rougir en repensant à ce qui s'est passé dans la cuisine et en anticipant ce qui risque de bientôt se dérouler. Ça nous pend au nez. J'ai des papillons dans le ventre rien que d'y penser. Et non, ça ne veut pas dire que je suis anxieuse comme ce que l'on peut voir les réseaux, je suis bel et bien excitée par mon coloc. Je sens encore son corps contre moi, entre mes jambes, ses lèvres sur la peau de mon cou, sur ma poitrine. J'ai maudit quand Quentin a essayé de nous joindre. Je l'aurais laissé volontiers me faire tout ce qu'il avait en tête. La seule chose pour laquelle je remercie notre coloc, c'est parce que j'étais prête à lui dire ce que je ressentais pour lui, c'était sur le bout de ma langue. Et je ne pense pas que lui avouer que je l'aime toujours aurait été bien reçu vu la situation actuelle. Il faut que l'on reparte du début, bon un peu à l'envers, d'accord. Normalement, on a plusieurs rendez-vous avant de coucher ensemble. Pour être honnête, ça fait deux mois que l'on vit vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept dans le même appart, c'est tout comme. On sait déjà tout l'un de l'autre, on s'est croisé dans les pires tenues, et surtout au petit matin. Alors bon au point où on en est.

— Sérieusement ? Vous n'allez rien dire ? me fait revenir la voix de notre coloc à moi.

La fille rigole et repousse Quentin.

— Arrête de les martyriser et laisse-moi me présenter, non ?

Sans attendre sa réponse, elle se retourne vers moi et m'adresse un grand sourire.

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant