Chapitre 37 - Abby

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Je ne pensais pas me sentir aussi à l'aise la première fois que je rencontrerais les parents de Gabin, mais ils sont si accueillants que je n'ai pas eu le temps d'être nerveuse plus de cinq minutes. Puis, face aux blagues pourries, mais tordantes de son père, impossible de ne pas être soi-même. Même sa sœur semble m'avoir acceptée. Ce n'est pas que je pensais qu'elle ne le ferait pas, mais je vois beaucoup de choses sur les réseaux sociaux pour avoir construit la croyance que les sœurs sont légèrement réticentes à rencontrer les copines de leurs frères. Ce qui n'est pas du tout son cas, car elle a poussé Gabin alors qu'il allait s'installer à mes côtés à table pour prendre sa place. Et depuis, elle ne me lâche pas d'une semelle en me posant plein de questions sur YouTube.

— Il y aura un vlogmas, demain ?

— Gabi, rouspète la mère de famille. Laisse Abigaëlle respirer un peu. Tu n'as même pas encore touché à ton assiette.

— Je voulais juste savoir, marmonne-t-elle en piquant dans sa nourriture sous le regard réprimandant de sa mère.

Je lance un sourire à la matriarche pour la remercier, mais je réponds quand même à Gabrielle.

— Non, je n'ai pas filmé aujourd'hui et je ne pense pas le faire non plus, du coup hier était le dernier vlogmas pour cette année.

— D'accord, hâte d'être à l'année prochaine alors. Tu en feras au mois d'août comme Léa Sits' ?

— Je ne sais pas encore, lui réponds-je en riant. C'est déjà beaucoup de travail une fois par an, alors deux fois par an, je ne sais pas encore.

Elle acquiesce d'un hochement de tête.

— Je comprends, en tout cas, j'adore tes vlogs.

Elle tourne tout de suite la tête vers Gabin.

— Quand apparaîtras-tu dans ses vidéos ?

— Jamais, s'exclame-t-il si rapidement que je mets à croire qu'il est timide pour ne pas vouloir tant que ça. Je préfère être derrière la caméra.

— C'est nul, gronde-t-elle. J'aimerai trop que l'on tourne une vidéo tous les trois, genre « qui me connaît le mieux entre mon copain et ma belle-sœur ? » !

Belle-sœur. Je sens mon cœur louper un battement. J'avais compris qu'elle m'aimait bien, mais pas au point de me considérer déjà comme telle. Je sens le regard brûlant de Gabin sur moi. Il m'envoie un petit sourire encourageant, puis je lis sur ses lèvres :

— Ça va ?

Je hoche la tête pour confirmer, puis me reconcentre sur sa sœur.

— Ça pourrait se faire, dis-je vaguement pour ne pas la décevoir, mais pour ne pas lui faire de faux espoir aussi.

Moi ça me tente beaucoup, sauf que Gabin ne va pas être facile à convaincre, c'est certain !

Plus tard alors que j'aide Éléonore à faire la vaisselle, Gabrielle se met à crier le nom de son frère de la salle à manger, nous faisant sursauter. On la rejoint, non, on accourt dans la pièce. Elle est seule à table, la tête sur son téléphone, les yeux épouvantés. Les garçons reviennent de la terrasse chauffée.

— Quoi ? fait mon copain inquiet.

Elle fusille du regard son frère pendant qu'on les observe ébahis. Qu'est-ce qui s'est passé pour que ça dégénère en si peu de temps ? Je suis fille unique alors j'avoue que les chamailleries entre frangins, je n'y connais rien.

— Tu oses me demander quoi ? C'est quoi cet article de merde que tu as écrit ?

Ah non ! Ce n'est apparemment pas entre eux.

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant