Je me tracasse tout le trajet du retour et en plus de ça, je suis crevée. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit, tellement j'ai ruminé. Je ne peux pas et ne veux pas rompre avec Gabin juste à cause des menaces de Julien. Ça se trouve, il n'a aucune preuve et il ne peut rien contre nous. Avec de la chance, c'est tout simplement du bluff et je me monte la tête pour rien. Non c'est décidé, pour l'instant je ne fais rien. C'est pourquoi quand je suis dans la voiture, à l'abri des regards, je fonds dans les bras de Gabin, profitant de ses vitres teintées. Je respire son parfum comme si je ne l'avais pas vu pendant des mois. C'est presque devenu un besoin vital.
— Je t'ai tant que ça manqué ? rit-il contre mes cheveux.
Je n'ai pas envie de rire, alors je le serre encore plus, ma tête dans son cou. Si je pouvais me fondre en lui, je le ferais.
— Oui.
Ses lèvres se posent sur mes tempes. Ce simple baiser me fait monter les larmes aux yeux. Je ne sais pas ce que je vais faire si Julien décide de mettre sa menace à exécution. Je ne veux pas perdre Gabin, pas encore une fois.
— Ça tombe bien, car encore un peu et je revenais te chercher là-bas.
— Je t'aurais suivi, même sur la lune !
Je me recule enfin, mais il ne me laisse pas m'installer sur mon siège qu'il saisit mon menton dans ses mains.
— Ça va ?
Non pas cette question !
Je suis incapable de lui mentir. Mais je ne peux pas lui dire la vérité. Alors, je plaque un grand sourire sur mes lèvres en m'installant sur mon siège puis je boucle ma ceinture.
— Ça va ! Tu m'as juste manqué.
Je m'attends à ce qu'il démarre enfin, mais il ne fait que m'observer un sourcil levé.
— Abs... soupire-t-il. On se connaît depuis des années et on vit ensemble depuis 4 mois. Tu crois que je ne sais pas quand tu mens ?
— Je suis juste fatiguée.
Il soutient mon regard, mais ne pouvant le supporter, je tourne la tête vers la vitre. Je l'entends soupirer puis il démarre. Je suis contente qu'il n'insiste pas pour l'instant ! Je n'aurais pas le courage de lui en parler, puis en plus, je n'ai qu'une envie actuellement : oublier en dormant.
Je me réveille en percevant des bruits feutrés dans ma chambre. Il me faut un temps pour que mes yeux s'habituent à la pénombre. Une fois fait, je remarque Gabin assis sur mon fauteuil de tournage, un livre à la main, éclairé d'une lampe marque-page. La faible lumière l'éclaire légèrement, éclairant son torse dénudé par la même occasion. Il est magnifique. C'est seulement quand mon regard descend sur son corps que je constate qu'il est entièrement nu. On dirait une scène de cinéma, tellement il paraît irréel. Ma chaleur corporelle qui augmente d'un coup peut en attester. Je n'ai jamais été témoin d'une telle vue si sensuelle, belle, mais aussi empreinte d'une nostalgie si puissante. Allongée sur le côté, face à lui. Je m'attends à ce qu'il me regarde. Chose qui n'arrive pas, je commence à croire qu'il n'a pas entendu que j'étais réveillée.
— Gabin ?
Il tourne enfin la tête, ses yeux passent de la surprise à l'attendrissement.
— Hey, me répond sa voix rocailleuse.
Je pensais qu'il reviendrait dans le lit, encore une fois, je me trompe. Je me redresse sur mon matelas, me couvrant la poitrine nue.
— Tu ne viens pas ?
— J'ai fait un cauchemar dans lequel tu me quittais chez mes parents. Je n'ai pas réellement envie de me rendormir.
Délaissant la couette que je tenais de la main, je me lève aussi nue que lui et le rejoins en m'installant sur ses cuisses. Il me regarde d'un air surpris, ne s'attendant sans doute pas à ce que je le rejoigne dénudée, ma partie intime frôlant la sienne qui se dresse instantanément entre nous, titillant délicieusement l'intérieur de mes cuisses puis le bas de mon ventre. Il délaisse son livre, le pose au sol avant de saisir mes hanches. La faible lumière nous illumine toujours, nos regards s'ancrent au moment où je chuchote :
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En coloc avec mon EX
RomanceParis n'est-elle pas censée être la capitale de l'amour ? Pourtant, se retrouver en coloc avec son ex, on s'en passerait ! Gabin partage son appartement en plein Paris avec son meilleur ami Quentin, jusqu'au jour où ils ont besoin d'un troisième c...