Chapitre 28 - Abby

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« Je t'aime »

C'est sorti tout seul et je ne sais pas quoi en penser. Je suis effrayée et à la fois je me sens hyper légère, comme si on venait de me retirer un poids invisible des épaules. Des années que j'ai envie de le dire, de le crier. Maintenant que c'est fait, j'ai l'impression d'avoir sauté dans le vide. Ma main tremble contre sa joue, je veux l'enlever pour ne pas qu'il le remarque, mais il m'en empêche en la saisissant dans la sienne, bien plus grande que la mienne.

J'ai envie de m'enfuir tout comme je désire me lover dans ses bras et de ne plus le lâcher. Je suis tiraillée entre la Abby qui avait peur d'être vulnérable en avouant ses sentiments et entre la Abby qui en a marre de rater le coche avec le mec qu'elle aime depuis des années. Il est temps que j'assume réellement ce que je ressens. S'il avait voulu me blesser, il l'aurait déjà fait. J'en ai marre de l'aimer à distance et en secret, je veux être près de lui. Je veux que tout le monde le sache.

Gabin me regarde un instant avec les yeux choqués, puis son sourire en coin propre à lui étire ses lèvres.

— Répète, ordonne sa voix rauque.

Je ris, entoure sa nuque de mes bras, collant ma poitrine contre la sienne. Je parierai presque que c'est son cœur que j'entends, tout comme je suis sûre qu'il peut sentir le mien battre.

— Tu ne crois pas que tu abuses un peu ?

Il secoue la tête avec un air grave.

— Jamais quand il est en question de toi.

Tout en le fixant, je fais le chemin de sa mâchoire jusqu'à son oreille de mes lèvres. Arrivée contre cette dernière, je chuchote :

— Je t'aime, Gabs. Plus que tout au monde.

Ses mains serrent mes hanches en même temps que son sexe gonfle et pousse contre ma partie intime, déjà humide. Je ne pensais pas que lui avouer mes sentiments pour lui allait m'exciter à ce point.

— Abs ?

Je relève la tête en entendant son ton rocailleux presque souffrant.

— Hm ?

— On rentre ?

Autant dire que je ne me suis jamais levée aussi vite, nos restes sont fourrés à la va-vite dans le panier et on descend les escaliers du Sacré-Cœur en courant et en riant jusqu'à la voiture.

Je ne sais même pas ce qui se passe lors du trajet retour jusqu'à la maison. Tout ce que je sais, c'est que l'ascenseur a failli avoir raison de nous.

Mes mains tremblent lorsque j'enfonce la clé dans la serrure. Si bien que c'est Gabin qui ouvre la porte en posant sa paume sur mes doigts. Le battant claque derrière nous quand on rentre. Je n'ai pas le temps de dire ouf que je me retrouve assise sur la console à l'entrée, les objets s'y trouvant, tombant au sol. Je sursaute en entendant le bruit, puis j'éclate de rire au moment où Gabin, alors qu'il s'est faufilé entre mes jambes, chatouille mon cou de sa langue. J'encercle sa nuque de mes bras, sa taille de mes cuisses, l'attirant à moi.

— Tu me rends dingue, grogne-t-il contre ma mâchoire.

Je souris fière de moi, encore plus quand je sens les frissons sur sa peau dès que ma main se faufile dans son pantalon.

— Je sais.

— Attends !

Il me retient en attrapant mon poignet alors que mes doigts ne sont qu'à quelques centimètres de son sexe.

— Je ne sais pas quand les mecs rentrent. Allons dans ta chambre !

Il me dépose à peine sur mon lit, que je m'empresse de lui retirer ses vêtements. Je ne lève qu'un peu son pull léger que d'une main il plaque mes poignets au-dessus de ma tête. Ça fait déjà deux fois qu'il m'empêche de faire quelque chose. Je le fusille du regard.

— Arrête de faire ça !

Il éclate de rire, ses lèvres s'abattent sur les miennes. Je m'attendais à un smack chaste avant de passer au sérieux, mais sa langue qui se faufile dans ma bouche pour me donner un baiser langoureux comme jamais, me fait fondre. Ses lèvres tracent ensuite un chemin sur ma joue droite jusqu'à mon oreille, comme je l'ai fait tout à l'heure.

— Je veux qu'on y aille doucement ce soir, mon ange. Je veux te prouver à quel point je t'aime si éperdument. Comme un fou, Abs.

Wow. Je ne m'attendais pas à une telle déclaration surtout de sa part. Plus les jours passent, plus je découvre un Gabin qui peut se montrer romantique si facilement. Il m'a tant coupé le souffle que je peine à respirer normalement. Je tremble tant de la tête aux pieds que j'ai peur de faire un malaise. Un seul regard de sa part, mon cœur explose en mille morceaux. J'aimerai que mes yeux ne s'humidifient pas comme ils le font, mais on ne m'avait jamais dit que l'on m'aimait. Il reste silencieux en essuyant mes larmes de ses lèvres, puis il se met à l'œuvre aussi doucement que délicieusement à me prouver avec son corps qu'il m'aime. 

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant