Le trajet jusqu'à la gare est bien trop rapide. Quand Gabin se gare sur les emplacements spéciaux moins de cinq minutes après notre départ. Je donnerai tout pour que le temps s'arrête. Sans doute parce que c'est la première fois depuis nos retrouvailles que l'on se sépare pendant tout un week-end. Je n'en ai pas envie. Je veux juste être avec lui, même si on ne fait que regarder la télé. Il soupire à mes côtés. Quand je me tourne vers lui, je devine qu'il pense comme moi.
— Bon... fais-je en commençant à me détacher.
Quand il faut, il faut. Puis, si j'attends trop longtemps, il va y avoir trop de monde sur le quai.
Mais je ne fais pas un geste de plus que ses mains saisissent mon visage et sa bouche se plaque durement contre la mienne. Je me retiens à ses poignets quand sa langue se faufile jusqu'à la mienne, pour ne pas chanceler.
— Tu vas me manquer, chuchote Gabin contre mes lèvres.
— Toi encore plus.
D'un coup, il mord ma lippe inférieure et je me recule en lui lançant un regard estomaqué.
— Pourquoi t'as fait ça ?
Il rit quand je touche ma peau sensible. Ça va, il n'a pas mordu assez fort pour que je saigne.
— Parce que je doute fortement que je te manque autant que tu vas me manquer.
Bon ok. Je fonds pour ce mec et s'il me demandait en mariage là, je lui dirais oui sans hésiter. Alors qu'on ne peut même pas se montrer en public. Preuve à quel point il me retourne le cerveau.
Ça serait une dinguerie, j'imagine les gros titres dans les médias :
« Du jour au lendemain : la Youtubeuse Abby Vibes mariée, alors qu'elle n'était même en couple jusqu'à hier. »
Ouais de quoi faire défrayer la chronique.
La porte qui claque me fait revenir à moi, Gabin m'ouvre la portière puis il saisit ma valise dans le coffre. Il me la tend, je ne m'empare pas. Pas tout de suite. À la place, je noue mes bras autour de son dos alors qu'il m'enlace les épaules pour me serrer contre lui. Il dépose un baiser sur ma tête, calmant un petit peu l'anxiété que je commence à ressentir. Sans savoir pourquoi, je suis à peine sortie de la voiture que je sens mon ventre se nouer. Peut-être parce que c'es la première fois que l'on se sépare depuis nos retrouvailles.
— Allez file. Ton train va partir sans toi, bien que ça ne me dérangerait pas.
— Je me doute, gloussé-je en me reculant.
Un dernier baiser, puis je saisis enfin ma valise.
— À dimanche soir.
— Préviens-moi à chaque étape du voyage, quand tu pars, arrives, etc.
— Oui papa, éclaté-je de rire.
Ça me fait rire, mais ça me fait plaisir. Je fais déjà ça avec mes parents, alors ça m'enchante encore plus de le faire avec lui aussi, ça prouve que je compte pour lui.
Alors que je m'apprête à entrer dans la gare, je me retourne. Il est toujours là, au même endroit. Je rougis en comprenant qu'il ne partira pas, tant que je ne serai pas dans l'enceinte. Il le cache bien, mais c'est un grand gentleman et moi j'adore ça.
— Je t'aime, mimé-je et lui envoie un baiser en l'air rapidement.
Il fait de même, c'est avec le cœur plus léger que j'entre enfin. Même, s'il me manque déjà. J'ai hâte que ce voyage presse se termine, puis sans savoir pourquoi j'appréhende un peu. Je sens qu'il va se passer quelque chose. C'est peut-être juste l'angoisse de me retrouver avec des gens que je ne connais pas.
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En coloc avec mon EX
RomanceParis n'est-elle pas censée être la capitale de l'amour ? Pourtant, se retrouver en coloc avec son ex, on s'en passerait ! Gabin partage son appartement en plein Paris avec son meilleur ami Quentin, jusqu'au jour où ils ont besoin d'un troisième c...