Épilogue - Gabin

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Un an. Un an que je suis devenu le directeur de Flow. Ça a du bon d'être directeur finalement. Je peux faire ce que je veux. Si je ne veux pas écrire des articles de merde, je ne le fais pas. Si je veux interviewer certaines personnes, je le fais. J'ai même pu créer mon émission que je cohost avec Sophie.

Même si j'ai mis pas mal de temps à lui pardonner, je me suis vite rendu compte que tous les deux, on faisait du bon travail en duo.

Notre ancien boss s'est fait discret depuis qu'il est parti, les cartons sous les bras sous les regards réprobateurs de nos collèges. C'était un Walk of Shame particulier. Même moi, il m'a fait de la peine.

Pour ce qui est de Julien, Abby a décidé de porter plainte contre lui. Il n'a pas fait de la prison, ça aurait été trop beau pour être vrai. Néanmoins, il a dû verser une somme importante en compensation. Argent qu'Abby n'a pas voulu utiliser. Elle l'a reversé à une association luttant contre le harcèlement scolaire. Apparemment, je ne l'aimais déjà pas assez. Le jour là, mon cœur a explosé d'amour et de fierté. Sauf que je n'allais pas laisser passer ça, il m'a fallu des mois pour regrouper toutes les preuves et témoignages de victimes autant anonymes qu'influenceuses, pour enfin écrire un article sur les attouchements et abus sexuels qu'a fait sévir Julien. Une enquête est enfin ouverte. On ne se cache plus rien avec Abby, elle savait ce que j'avais en tête. Pour autant, j'ai vu le soulagement peindre son visage quand elle a appris que la justice reprenait l'affaire. À ce moment-là, je me suis promis que plus jamais on ne lui ferait du mal et que plus jamais cette enflure de Julien ne créerait des problèmes.

Pour finir, voulant me rattraper auprès des influenceurs sur lesquels j'ai pu écrire des merdes. J'ai proposé à Abs d'animer un podcast à ma radio. Elle a accepté avec plaisir. Avec ses invités créateurs de contenu, ils débattent de leur métier, dévoilent les backstages sans honte, et ça plaît terriblement au public. Je crois même qu'elle fait plus d'audit que ma propre émission. C'est ma rédemption.

En parlant d'elle, mes yeux se posent comme toujours sur ma femme quand elle est dans la même pièce que moi. Elle est beaucoup trop loin. Pourtant, elle n'est qu'à l'autre bout de la pièce, mais beaucoup trop de monde nous sépare.

Mes collègues me bassinent depuis des mois pour fêter mon arrivée à la tête de Flow. Je n'en ai jamais eu envie. On ne peut pas dire que je suis devenu directeur dans de bonnes conditions. Néanmoins, j'ai cédé pour fêter mes un an à la direction. C'est pourquoi on s'est tous rassemblés dans la pièce principale de nos locaux à boire, manger des petits fours et rire. Sauf que je sature de tout ce monde, j'ai juste envie de me retrouver avec ma femme.

Ma femme, oui. Ça fait un an que je lui ai fait ma demande, je ne réalise toujours pas. Notre mariage est prévu pour ce printemps et le temps commence à me paraître long. Qui aurait cru que moi, je serai impatient de me faire passer la corde au cou ? J'aurais aimé que ça se fasse plus tôt, mais tout s'est fait rapidement entre nous. En cinq mois, on a été forcé de vivre ensemble, elle est tombée enceinte et je lui ai demandé de m'épouser. On s'est donc mis d'accord pour prendre notre temps. Puis, je m'en serai voulu de lui rajouter du stress inutilement alors que sa grossesse a déjà été compliquée.

Je m'approche d'elle, elle me sourit immédiatement de ce sourire qui fait pétiller ses yeux, pour qui je pourrais tuer. Je lui vole un baiser sous les cris de mes collègues la faisant rougir.

— Comment allez-vous, madame Leclerc ?

Elle me fusille du regard, me faisant éclater de rire. J'aime la faire rager avec ça. Elle souhaite garder son nom de famille et y coller le mien par la suite. Mais j'aime trop l'ennuyer, c'est ma seconde passion. La première, étant de lui faire l'amour, bien évidemment.

Je m'estime chanceux, car si la grossesse lui donnait bien envie de quelque chose, c'était ma queue. J'aimais déjà mon futur enfant, mais je l'aimais encore plus après ça. Justement, je reviens sur terre quand Abby dépose Augustin, notre fils de 4 mois et demi, c'est important apparemment, dans mes bras.

— Tiens, occupe-toi de ton fils au lieu de dire des conneries.

J'éclate de rire et dépose un baiser sur son front pour me faire pardonner, mais son sourire quand elle pose son regard sur moi et notre fils me fait comprendre que j'étais déjà pardonné. Je berce Augustin contre mon torse en cherchant autour de moi.

— Où est Gabriel ?

— Avec...

— Ici. Arrête de t'inquiéter pour ton fils, me surnomme Madame Chabot en rendant notre second fils à Abby.

Ma femme le prend sans hésiter dans ses bras tout en humant son odeur de bébé. J'avoue, j'en suis dingue aussi.

Quand je disais grossesse compliquée, je parlais effectivement de jumeaux. Si on savait que c'était possible, comme j'ai moi-même une jumelle, on ne s'y attendait pas. Augustin est le plus calme des deux. Gabriel quant à lui, il rampe déjà sur le ventre et particulièrement vite en plus ! Il me fait déjà peur pour l'avenir, alors oui, j'ai tendance à constamment le surveiller.

— Où sont mes neveux préférés ?! s'écrit une voix féminine que je reconnais entre mille.

Gabrielle, ma jumelle, se fend un chemin jusqu'à nous.

— Ce sont tes seuls neveux, ne puis-je m'empêcher de ma contredire.

Elle m'ignore totalement et saisit mes gosses comme à son habitude dans ses bras, un dans chaque.

C'est seulement là que je remarque Quentin qui me salue d'une frappe dans le dos. Il embrasse Abby sur la joue, puis rejoint ma sœur en entourant son ventre de son bras pour la coller contre elle. Il embrasse mes fils sur la tête, puis me lance un clin d'œil.

Si un jour, on m'avait dit que mon meilleur pote finirait avec ma sœur, je ne l'aurais jamais cru. Mais je me doutais qu'il se passait quelque chose !

Juste avant que la grossesse d'Abby arrive à terme, Quentin a décidé de quitter la coloc, pour s'installer avec ma sœur, qui venait de prendre son appartement sur Paris. Ça faisait des semaines qu'ils nous cachaient leur relation. Je l'ai mal pris au début, le passé sulfureux de Quentin n'aidant pas. Seulement, j'ai découvert un mec plus posé au côté de ma sœur. Il la rend heureuse, je n'ai pas pu lui en vouloir plus longtemps. Par contre, il sait que s'il merde une seule fois, je lui tomberai dessus. Puis pour être honnête, j'étais heureux de me retrouver enfin seul avec Abby.

Amusée, cette dernière se love contre mon profil. J'entoure ses épaules de mon bras et je baisse la tête pour découvrir qu'elle me regarde déjà.

— Je t'aime, disons-nous en même temps comme à notre habitude, ce qui nous fait sourire comme des gamins.

Elle et moi, c'était destiné.

Peu importe si les circonstances rendent, le tout impossible, ce qui est fait pour nous ne nous loupera pas, jamais.

FIN

Merci beaucoup d'avoir lu l'histoire d'Abby et Gabin, j'espère qu'elle vous a plu !! 

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant