Chapitre 17 - Gabin

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Quand j'ouvre les yeux ce matin, je mentirais en avançant que je ne suis pas déçu. Je m'attendais à ce qu'Abby me rejoigne comme je lui ai proposé. Pas forcément pour coucher ensemble, enfin je ne dirais pas non, je serai débile sinon. Mais je pensais qu'on avait passé un cap avec notre discussion dans sa chambre hier soir, et que l'on aurait donc pu commencer à partager du temps ensemble pour réapprendre à se connaître.

Je pourrais me dire que je me suis trompé sur ce qu'elle ressent. Pourtant, ce n'est pas le cas. Je le sais que nous sommes tous les deux autant attirés l'un par l'autre et que ce n'est qu'une question de temps. Tout du moins, pour moi. La journée d'hier et le baiser ont tout déclenché. Elle ne m'a pas repoussé, comme je pensais qu'elle allait le faire. Elle en voulait encore, j'ai flippé sur le coup, mais maintenant je sais ce que je veux. Je vais tout faire pour la faire craquer.

Elle est en colère et c'est normal, je n'ai pas été tendre avec elle, elle ne me fait pas confiance, je peux la comprendre. Sauf que, personnellement, je crois qu'on a assez perdu du temps. Je la désire. Je la voulais comme un dingue à l'époque et je la veux toujours. Qu'on se foute de moi, mais je suis persuadé qu'elle et moi c'est le destin.

Motivé à la voir au petit matin et à la titiller, je saute pratiquement de mon lit. J'enfile rapidement un calbut et rejoins la cuisine. Néanmoins, je suis surpris de ne pas l'y trouver déjà. Pourtant il est bien sept heures trente sur la micro-onde. Elle se lève tous les jours à sept heures, cette folle. Qui se réveille de si bonne heure alors qu'elle fait son propre emploi du temps en travaillant de la maison ? Elle m'épatera toujours, je crois.

M'attendant à ce qu'elle arrive à tout moment, je lui prépare sa tasse remplie de son breuvage favori, que je pose à la place à côté de la mienne sur le plan de travail. Je termine de boire mon café qu'elle n'est toujours pas là. Ce n'est pas que je commence à m'inquiéter, c'est juste très étrange. Peut-être que le temps que je me prépare dans la salle de bain, elle sera réveillée et je la verrai avant de partir au taf ?

Ouais, je vais faire ça. Je suis passé de tout faire pour l'éviter parce que j'étais incapable de faire face à ce qu'elle me faisait ressentir à je veux la voir à chaque instant de la journée. Cette nana m'a réellement lancé un sort, ce n'est pas possible autrement. Est-ce que je vais franchement m'en plaindre ? Non, certainement pas. Putain, j'ai même les mains fourmillantes à l'idée de la toucher. C'est presque un besoin viscéral à ce point. Une bonne douche froide, voilà ce qu'il me faut.

Malheureusement, elle n'a toujours pas quitté sa chambre quand je sors de la salle de bain, prêt pour aller taffer. Je pars dans dix minutes, je commence à croire qu'elle ne montrera pas le bout de son nez. Si j'étais plutôt serein avant d'entrer dans la douche, maintenant je me mets à douter. Si j'avais mal interprété son comportement hier soir ? Est-ce qu'elle m'évite ? Nan, je refuse de revivre ça.

Je ne sais pas ce qui me prend, je m'en veux quand je toque à sa porte. Non pas dans le sens où, je n'ai pas envie de le faire, mais plus dans mon côté forceur si elle m'évite réellement. Une minute passe, elle ne me répond pas et n'ouvre pas. Je pourrais laisser tomber, mais je refuse de partir au taf sans savoir ce qu'il se passe vraiment, sinon je vais me torturer avec ça toute la journée.

— Abby ? tenté-je en frappant à nouveau.

Toujours rien, je soupire en passant une main sur mon visage. En même temps, mon regard tombe sur la poignée. Est-ce que je le fais ? Peut-être qu'elle a un problème et mieux vaut prévenir que guérir comme on dit, nan ?

Je ne réfléchis pas plus et enclenche la porte. Heureusement, qu'elle n'est pas fermée à clé. Je pousse le bâtant, inquiet de ce que je vais y trouver, et surtout comment je vais être reçu si elle ne veut pas me voir. Mon regard intercepte tout de suite son lit. Je soupire de soulagement en la découvrant endormie. Elle ne m'évite pas, elle dort tout simplement. Je ne pensais pas que j'étais tant tendu. Vu comment mes muscles se relâchent instantanément, c'était le cas. Je ne peux m'empêcher de m'approcher d'elle, comme attiré par un foutu aimant.

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant