Quelques heures plus tôt
Déterminé, j'entre dans les locaux de la radio, même si je me doute que je risque de perdre mon taf. Je ne m'arrête pas à mon bureau sous le regard courroucé de mes collègues qui m'observent curieusement. J'imagine bien ce qu'ils doivent voir : un mec pas au top de sa forme. J'ai peu dormi, des cernes énormes s'étendent sous mes yeux et je suis plus pâle que d'habitude.
La porte du bureau du boss est fermée, ce qui veut dire : formellement interdit d'entrer.
Sauf qu'à l'heure actuelle, je n'en ai que faire. Je ne resterai pas une minute de plus sans régler ce gros merdier dans lequel, Abby et moi, on a été mis.
J'aurais peut-être dû patienter en fait, mes yeux s'écarquillent quand j'ouvre la porte et tombe sur le boss en train de se faire sucer... par Sophie ! Putain de merde.
Mon amie, enfin celle que je considérais comme telle, se relève d'un bond en s'essuyant la bouche pendant que l'autre répugnant se rhabille.
— Gabin ? s'exclame ma collègue.
Je pourrais croire qu'elle fait semblant d'être surprise, mais non, j'ai l'impression que c'est sincère, ce que je ne comprends pas. Je lève la main pour la faire taire.
— T'es sérieuse, tu fricotes avec lui alors que tu as bien vu l'article qui est sorti.
— Quoi ? Quel article ?
Elle se dépêche de regarder son téléphone. Je ne lui demande pas si elle le trouve, l'air grave de son visage parle pour elle. Plus elle lit, plus la surprise se peint sur ses traits. Je ne sais pas ce que j'aurais aimé, qu'elle fasse semblant ou non. Elle n'était pas au courant. Ça ne veut dire qu'une seule chose, le boss s'est servi d'elle et ça me met encore plus en rogne.
— T'es qu'un enfoiré, lui dis-je.
Une veine bat sur son front de gros dégueulasse, il bombe le torse pour se faire menaçant. Sauf que pas de bol pour lui, je le dépasse d'une tête.
— Tu t'es rapproché d'elle pour avoir plus facilement l'accès à mes fichiers !
Je regarde à nouveau celle qui m'a trahi sans le savoir.
— Tu lui as donné mes codes ?
Ses yeux s'embrument en même temps qu'elle secoue la tête comme si elle n'y croyait pas.
— Je... je ne savais pas, suffoque-t-elle puis elle se retourne vers le boss. Tu m'as dit que Gabin t'avait autorisé à aller sur son ordi, mais que comme il n'était pas dispo, c'était à moi de te donner ses codes.
L'enculé ricane sèchement puis s'approche dangereusement de Sophie. Je m'interpose tout de suite, la poussant derrière moi. J'ai l'impression de revivre la scène quand ma mère a fait de même pour m'empêcher d'atteindre Abby. Ça m'avait ébranlé sur place. Jamais je ne lèverai la main sur elle. Je préfère qu'on me les coupe directement à cette idée. Je secoue la tête pour me reprendre, ce n'est pas le moment de penser à ça, sinon je vais faire un massacre.
L'autre con me fusille du regard, mais s'arrête net quand je m'approche de lui. J'ai tellement les mâchoires serrées que c'est compliqué quand j'ouvre la bouche :
— Je n'ai qu'une chose à savoir, est-ce que t'es de mèche avec le Julien ? C'est pour ça que tu n'as pas voulu m'écouter il y a deux semaines ?
— À ton avis ? Il est venu me faire part de ses infos. Je ne l'ai pas cru au début, sauf que tu n'écrivais rien sur elle. J'ai été obligé de le croire, puis j'ai été informé de votre combine. J'ai fouillé ton ordi dans l'espoir de trouver quelque chose sur elle pour me venger. Le début d'article qui pourrissait dans ta corbeille était prometteur, j'ai juste fait quelques arrangements !
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En coloc avec mon EX
RomanceParis n'est-elle pas censée être la capitale de l'amour ? Pourtant, se retrouver en coloc avec son ex, on s'en passerait ! Gabin partage son appartement en plein Paris avec son meilleur ami Quentin, jusqu'au jour où ils ont besoin d'un troisième c...