Chapitre 19 - Gabin

595 36 1
                                    

Un mois s'est écoulé dans la coloc. Presque deux mois qu'Abby a foutu en l'air ma vie, pour la deuxième fois. Plus rien ne s'est passé entre nous, si ce n'est de longs regards désireux quand l'un pense que l'autre ne regarde pas.

Pour autant, ça ne m'empêche pas de me refaire en boucle les évènements d'un mois en arrière. La voir en lingerie m'avait déjà bien secoué, mais alors la scène du canapé, n'en parlons même pas. Elle est omniprésente dans mon esprit, comme ma coloc, quoi.

Sur le coup, j'ai bien évidemment été surpris quand elle m'a chevauché. Je savais bien qu'elle allait me tenir tête, mais je ne m'attendais pas à ce revirement de situation. J'aurais pu la repousser, sans aucun problème. Je ne suis peut-être pas le mec le plus musclé au monde, mais je lève quand même plus lourd qu'elle à la salle. Quand j'y vais, certes. Mais j'étais curieux de voir jusqu'où elle était capable d'aller. Autant dire que j'ai été encore plus chamboulé.

Elle a pris de l'assurance ces dernières années, ça ne fait aucun doute. Non pas qu'elle était une étoile de mer à l'époque, mais elle était nerveuse. Là, j'ai eu à faire à une jeune femme confiante et entreprenante. Je n'ai même pas besoin de faire des efforts pour me remémorer la sensation de son bassin qui se mouvait circulairement sur le mien. Encore un peu et j'éjaculais comme un ado prépubère dans mon calbut.

Cette nana m'a lancé un sort, ce n'est pas possible autrement. Néanmoins, je ne peux m'empêcher de penser que si elle était autant à l'aise, c'est parce que je n'ai sans doute pas été le seul homme dans sa vie. Elle s'est sûrement bien entraînée entre le moment où je lui ai pris sa virginité et maintenant. J'avoue, je le vis mal. Ça me rend ouf l'idée que d'autres mecs aient pu toucher son corps. C'est pour cette raison que j'ai fui à mon tour et que j'ai tout fait pour l'ignorer, alors que je n'avais qu'une envie, fondre en elle. Mais soit je déversais cette jalousie maladive que je ne pensais pas exister jusqu'à maintenant sur elle, soit j'allais la supplier. De quoi ? Je ne sais pas.

Pourtant, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, j'aurais dû forcer un peu plus à l'époque pour faire tomber ses barrières, au lieu d'avoir été piqué dans mon ego de mec qui n'a pas supporté qu'une nana lui résiste.

Quentin revient ce soir et ce n'est pas pour me déplaire. Ça fait deux semaines qu'il est parti. Au moins, je ne serai plus seul avec elle à essayer de me retenir de lui sauter dessus à n'importe quelle seconde. Quand je rentre du taf, j'entends en premier lieu la musique à travers la cloison. Puis dans un second temps, je l'entends s'affairer en cuisine quand je passe la porte d'entrée. Je pourrais l'ignorer, m'affaler dans le canapé, aller dans ma chambre ou bien même sortir, mais non je suis comme un moustique attiré par la lumière, je suis obligé de la rejoindre. Je le fais silencieusement pour l'observer. Elle porte un simple ensemble de sport, une brassière rose et un legging noir qui moule parfaitement ses fesses et ses jambes fines. Elle se déhanche en rythme. Je ne savais pas qu'elle dansait aussi bien. Le mouvement de ses hanches me fait avaler difficilement. Je me racle la gorge, elle me fait face surprise puis me lance un grand sourire qui me retourne à l'intérieur.

— Salut ! Bien travaillé ?

Un simple sourire de sa part et je pourrais faire n'importe quoi pour elle. C'est pour dire à quel point je l'ai dans la peau. Je l'ai toujours eu dans la peau, en fait. Ça devient de plus en plus compliqué de lui résister. Je ne sais pas comment elle réagirait si je venais à l'embrasser, là. Je souffle tellement le chaud et le froid avec elle que j'ai peur de me prendre une tarte. Je le mériterai, ceci dit. Je me mets à sa place, ça doit être chiant de ne pas savoir sur quel pied danser. Je lui fais silencieusement la promesse que je vais me décider. Le choix est fait depuis longtemps de toute façon. Je me reprends, essayant de paraître le plus normal possible et lui souris en retour.

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant