En coloc avec mon EX

Chapitre 27 - Gabin

— Je ne couche jamais le premier soir, objecte-t-elle le plus sérieusement en attrapant ma main.

Je ne fais pas attention aux frissons qu'elle crée quand sa peau touche la mienne et je lui lance un clin d'œil.

— Je suis l'exception.

— Ouais, comme toujours quoi, marmonne-t-elle.

Je pourrais croire qu'elle m'en veut avec son ton, mais son sourire en coin m'indique qu'elle ne fait que se moquer. J'embrasse son front avant de me reculer.

— Je sors en premier, ma voiture est garée juste devant.

Je quitte le pub sans dire au revoir à mes potes, Quentin sait déjà ce que j'ai prévu. Par contre, avant de passer la porte, je remarque qu'Abby part les rejoindre. Elle parle tout de suite à Lucie. Candice qui doit entendre la conversation croise mon regard. Elle lève un pouce en l'air, j'éclate de rire en sortant dehors. Cette gamine, je la considère comme ma petite sœur. Je ne pensais pas qu'elle accepterait aussi facilement Abby. C'est le pouvoir de cette dernière ça.

Alors que je patiente appuyé contre ma voiture, Lucie doit encore lui tenir la patte, la connaissant, je me reçois de la fumée de cigarette en pleine face. Putain. Les gens ne savent pas fumer dans leur coin ou quoi ? Je me retourne pour demander à la personne de s'éloigner, mais la colère me glace le sang quand je croise le regard malin du merdeux de Julien. Merde ! Maintenant, tout ce que je souhaite c'est que Lucie retienne encore un peu Abby.

— Tu pourrais aller fumer ailleurs que dans mon visage ?

Il ricane en secouant la tête, puis il crache de l'autre côté.

— T'étais dans le club ?

— Ouais, dis-je seulement en tapant rapidement un message à Abby pour lui dire de ne pas sortir tout de suite.

— T'as vu Abbigaëlle, la youtubeuse ? me demande justement celui que j'ai envie d'étriper.

Et pourtant, je ne peux même pas marquer mon territoire. Il ne doit pas savoir pour Abby et moi.

— Non, j'étais avec des potes.

— J'ai une info sur elle. Je pense que ça pourrait t'intéresser !

Je soupire et lui lance une œillade.

— Tu ne vois pas que je ne bosse pas là ?

— T'es journaliste, t'es pas censée être à l'affût au moindre instant ?

— Si. Mais il n'y a clairement rien à dire sur elle. Aucun drama, elle est lisse comme une feuille. Tu ne crois pas que j'ai déjà cherché ?

Il commence à me taper sur les nerfs là.

— J'ai quand même quelque chose.

Irrité, je soupire sans me cacher en croisant les bras contre ma poitrine. Au même moment, mes yeux tombent sur ceux d'Abby alors qu'elle s'apprête à faire son chemin hors du club. Merde. Elle n'a pas dû voir mon message. Je fais style de sortir un carnet de la boîte à gant de ma bagnole en lui lançant un regard lourd de sens. Elle s'arrête quand elle remarque Julien, vers lequel je me retourne.

— Dis-moi.

Du coin de l'œil, je la vois se tourner dos à nous et se planquer derrière le mur du club.

Ce n'est qu'en l'écoutant qu'il me laissera tranquille et je pourrais enfin partir avec Abby. Ma patience est mise à rude épreuve actuellement.

— Je crois qu'elle couche avec son coloc. Il est venu tout à l'heure quand je lui parlais. Il a marqué son territoire et il m'a même remboursé la conso que je lui ai payée.