Chapitre 34 - Gabin

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J'ai envie d'elle. Ça ne m'aide pas de la regarder se déhancher avec Lucie dans une danse plus que sensuelle qui me fout une trique monumentale. De temps en temps ses yeux se posent sur moi et je me fous des claques d'avoir douté d'elle. Abby est la fille la plus droite dans ses bottes que je connaisse. Comment ai-je pu croire qu'elle aurait été capable de me tromper ? À ma défense, c'était bien son visage sur la photo, mais je ne devrais bien savoir que l'on peut tout faire maintenant avec des logiciels. Je m'en veux de la manière dont je lui ai parlé. Ma colère était légitime, elle m'a caché une chose aussi grave pendant une semaine. C'est de sa faute, mais encore une fois, j'aurais pu la pousser à s'ouvrir. Au lieu de ça, je suis partie faire la fête, même si je ne me suis pas autant amusé que les mecs. Je ne pensais qu'à Abby. Elle était constamment dans mes pensées. Alors ouais, j'avais le droit d'être en colère, mais je n'avais pas à me comporter de cette manière.

Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Tout ce que je sais, c'est que ce Julien de merde ne s'en sortira pas aussi facilement ! Discrètement, profitant que tout le monde s'amuse, je sors mon portable pour rechercher le message du numéro inconnu qui m'a envoyé la photo tout à l'heure. Je sais maintenant que c'est lui. Je ne sais pas si ça va nous desservir ou pas, mais actuellement je n'en ai rien à foutre quand je tape le message. Il s'en est pris à la femme que j'aime, il va morfler.

Moi : Yo enfoiré ! Abbigaëlle m'a tout raconté. Deux choix s'offrent à toi : soit tu la laisses tranquille et tu ne t'approches plus d'elle, soit tu continues et tu me trouveras par la même occasion. Je porterai plainte contre toi pour harcèlement moral puis j'écrirais certains articles sur toi avec des infos qui n'attendent que d'être dévoilées. Tu pourras dire au revoir à ta petite carrière.

Le message est lu dans la seconde suivant l'envoi. Je m'attends à voir les petites bulles m'annonçant que cette enflure me répond, mais ce n'est pas le cas. Je ne reçois aucune réponse et j'aime prétendre à croire qu'il a compris.

Je profite de cette occasion pour envoyer un message à mon boss pour lui dire que je dois lui parler à la première heure lundi. Il me répond instantanément qu'il est en vacances jusqu'au 26 décembre. Putain, mais il fait chier lui aussi ! Même si je préfère lui parler en face à face, je lui écris quand même que c'est urgent et que c'est par rapport à Abby.

Boss : ça fait des mois que j'attends que tu m'écrives quelque chose sur elle, ça peut maintenant attendre deux semaines. Bonnes fêtes Gabin.

Il n'est pas sérieux ? Je suis tellement parti loin dans mes pensées, que je n'entends pas Antoine s'asseoir à mes côtés.

— À qui t'envoies tous ces messages ? T'avais l'air énervé en tapant.

Bien sûr, il m'a vu. Après un dernier regard à Abby, je le fixe, découvrant son rictus moqueur.

— Tu sais mon pote, tu peux lâcher ta Abby des yeux au moins une seconde, elle ne va pas s'envoler.

— Ça me paraît toujours tellement un mirage qu'elle soit revenue dans ma vie. J'ai l'impression que ce n'est pas réel.

Antoine rit légèrement puis pose sa main sur mon épaule.

— Ça le serait peut-être plus si vous arrêtiez de vous cacher pour enfin vivre votre histoire hors des murs de votre appart. Avoue tout à ton boss Gabin, sinon ça va vous exploser au visage.

— Je sais, je compte le faire après Noël quand il reviendra de vacances. Surtout que je n'ai plus le choix.

— Comment ça ?

Je raconte tout à mon meilleur pote, il jure tous les gros mots qu'il connaît.

— Quel enfoiré de merde ! Ça va toi, et Abby ?

En coloc avec mon EXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant