Chapitre 22 : Tout reprendre à zéro

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La tête reposant contre la vitre de la voiture, Keyra s'était assoupie durant le trajet. Monsieur Mensah gara la voiture et défit la ceinture. Il la contempla un instant, hésitant à la réveiller. Qu'est-ce qu'il la trouvait belle. Si on lui avait dit cinq ans auparavant qu'il tomberait aussi éperdument amoureux que maintenant, il aurait pris cette personne pour une attardée mentale. Mais là, il savait juste que son cœur ne battait plus que pour elle.

— Keyra, Keyra !

Ses paupières bougèrent une fraction de secondes avant que ses iris perçants ne le dévisagent. Il lui sourit.

— Nous sommes arrivés.

La jeune fille se redressa avant de frotter légèrement ses yeux. Fronçant les sourcils, elle considéra un instant l'endroit où ils se trouvaient. Ils semblaient être dans une cour intérieure. Imitant son patron, Keyra descendit à son tour de la voiture et se retrouva face à une grande villa. La porte d'entrée s'ouvrit avant que miss Tancey n'ait le temps de se poser des questions. Une fillette assez potelée passa le seuil à vive allure et sauta dans les bras de son patron. Ce dernier la rattrapa tout sourire.

— Tu m'as tellement manqué, lui apprit la fillette en dévoilant ses dents, manquantes à certains endroits.

— Toi aussi ma grande, répondit monsieur Mensah, son sourire ne l'ayant pas quitté.

Bien que surprise, Keyra observa la scène d'un œil attendri. Qui aurait crû que son patron aussi impassible, pouvait rire autant avec une enfant. Avec lui, elle allait de surprise en surprise chaque jour.

— Qu'est-ce que tu nous as apporté ? l'interrogea la fillette, encore dans ses bras.

— Pour ça, il va falloir attendre, répondit Hermann.

Lorsqu'elle tourna son regard vers la voiture, elle sembla enfin remarquer la présence de Keyra. La jeune assistante fit un salut de la main et lui sourit.

— Oncle Hermann, c'est ton amoureuse ? lui chuchota-t-elle à l'oreille.

Hermann resta interdit un instant. Les enfants avaient-ils vraiment l'œil aussi perçant ? Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres. Oui. Lui, Hermann Jonas Mensah était nerveux à cause des dires avérées d'une gamine de six ans. Il tourna son regard vers son assistante qui était restée en retrait.

— Approche Keyra.

La demoiselle s'exécuta.

— Lucie, je te présente mon amie Keyra. Keyra, c'est Lucie ma...

— ... Sa fille préférée, termina la dénommée Lucie.

— La ressemblance est frappante en effet, répliqua Keyra en riant.

Piquée au vif, elle fit signe à Hermann qu'elle voulait descendre. Ce dernier exauça son souhait. Il se pencha vers Keyra afin de lui communiquer une information à priori importante, mais une dame élégamment habillée sortit de la demeure et vint à leur rencontre. Ses cheveux étaient regroupés en un haut chignon. Son ensemble maxi mettait en valeur ses courbes généreuses. Son cou strié lui donnait cependant un air moins strict.

— Hilda !

— Fiston, tu es enfin là ! Je ne t'attendais plus.

Elle s'approcha de lui tout sourire et lui fit une accolade. Réceptif, il embrassa à son tour la dame qui l'avait accueilli.

— Oh ! Tu nous a ramené une invitée ! constata-t-elle.

— Oui. Mais rentrons avant, je ferais les présentations complètes une fois à l'intérieur.

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