Chapitre 17 : Quand les souvenirs refont surface.

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Main dans la main, André et sa petite amie se promenaient au bord de la plage. Le binoclard avait profité du weekend pour qu'ils puissent passer du temps ensemble, loin des charges de l'agence et surtout, loin du regard de leurs proches. Ayant parcouru une assez longue distance, ils s'arrêtèrent au bout d'un moment pour admirer cette merveille de la nature.

À l'horizon, la couleur bleue de la mer se distinguait parfaitement de celle du ciel. Elle était d'une nuance particulièrement foncée, d'un bleu marine tandis que celle du ciel revêtait une allure céleste. Quelques vagues vinrent caresser leurs pieds nus qui étaient déjà en contact étroit avec le sable granuleux. Les lèvres de la jeune styliste s'étirèrent de part et d'autre de son visage. Des mouettes dansaient au dessus de l'eau. Plus loin, un couple d'adolescent se courait après, tandis que d'autres s'amusaient à reculer à temps afin d'éviter que les vagues ne touche leurs pieds avant de revenir à leur point de départ.

Alicia semblait ravie plus que tout. Le sourire qu'elle affichait en permanence en disait long. Une brise légère vint caresser leurs visages. Alicia ferma les yeux et huma l'air salé de la mer. Elle n'avait besoin de rien d'autre. Si on lui avait dit quelques mois auparavant qu'elle serait autant heureuse que maintenant, elle en aurait sûrement ri. Entre sa rupture brutale avec Jules, l'état de santé de son père et son presque viol, elle n'aurait jamais crû retrouver le bonheur de sitôt.

Les yeux toujours clos, des souvenirs de son enfance vinrent danser dans son esprit. Elle avait échoué à la première composition, en classe de CM1. Elle avait beaucoup pleuré à cause de cet échec, mais son père avait réussi à la réconforter. Chaque mot qu'il avait prononcé ce jour-là s'était imprégné dans sa mémoire.

«Écoute ma chérie, quel que ce soit ce qui t'arrivera dans le futur, que ce soit en bien ou en mal, souviens-toi juste que c'est le Seigneur qui le permet.

— Mais pourquoi il favorise aussi le mal ? Tu m'avais pourtant dit qu'il est toujours bon envers nous, lui avait-elle demandé en reniflant.

— Il l'est en effet. Garde toujours cela en esprit. Peu importe les circonstances, c'est lui qui le permet parce qu'il est souverain et voit le début de toute chose avant même qu'elles n'aient commencé.

— Donc il sait à quoi je ressemblerai quand je serai grande ? s'étonna-t-elle.

Son père lui sourit.

— Il le sait. »

Elle sourit. Finalement son père avait raison, comme toujours. Si Jules ne l'avait pas quitté sans justification, si elle n'avait pas été victime d'agression sexuelle dans son précédent emploi, elle n'aurait jamais rencontré cet homme merveilleux qui était à ses côtés et qui la rendait si heureuse.

— Dieu est souverain et il sait d'avance toute chose avant même leur avènement, murmura-t-elle dans un sourire.

— Qu'est-ce que tu marmonnes ? lui demanda André.

La jeune fille lui expliqua alors la pensée qui lui avait traversé la tête tout à l'heure. Il savait déjà tout d'elle, tout comme elle aussi était au courant de son passé amoureux. Ils se l'étaient dit peu de temps après qu'ils se soient mis en couple, pour éviter toute sorte d'incident comme ce qui s'était passé avec Jules.

— Tu as parfaitement raison, approuva le binoclard un air fier sur la figure. Dieu savait que j'étais le bon pour toi et il n'a pas permis que tu restes avec ce snobinard.

— Frimeur, répondit Alicia en riant.

— Tu pourras dire tout ce que tu veux mais tu sais que j'ai raison, murmura-t-il en rapprochant son visage du sien.

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