Comment sortir avec son pire ennemi[Miraculous]

Incipit - Chapitre 1

— Bonjour, salua Marinette, les bras croisés sur sa poitrine, le visage fermé.

La vendeuse eut un grand sourire en la voyant arriver, mais se renfrogna légèrement. Marinette était sa cliente régulière préférée, et si elle était toujours adorable, il lui arrivait parfois d'être de très mauvaise humeur. Il fallait simplement passer outre, mais c'était toujours un peu surprenant.

- J'aimerais un cookie au chocolat au lait, demanda la jeune fille.
- Et moi un au chocolat noir, articula une seconde voix.

Marinette se tourna brusquement vers son accompagnateur, eut un sourire agacé et siffla.

- Ah bien sûr, élevé avec l'argent de papa et le sens du goût affiné, pas vrai ?

Adrien se braqua, ferma les paupières le temps de prendre une inspiration, et répliqua.

- Et toi, tu prends un petit chocolat au lait tout mignon, avec tes goûts d'enfant, ça ne m'étonne pas. Tu vis au dessus d'une boulangerie et tu aimes ce genre de sucreries ?
- On vend littéralement des sucreries, espèce de crétin, tu devrais le savoir, depuis le temps.

Sans poser de questions, la vendeuse emballa rapidement les gourmandises et encaissa. Elle salua néanmoins chaleureusement Marinette et poliment Adrien, qui ne tardèrent pas à sortir tout en se bousculant pour passer le premier.

Alya eut un rire amusé en les voyant se bagarrer, et Nino aussi. Ah, quelle était la probabilité que la meilleure amie de la petite-amie de Nino haïsse le meilleur ami de celui-ci et que c'en soit parfaitement réciproque ? Comme par hasard. Toutes leurs sorties étaient souvent muées de piques venimeuses provenants de chacun d'entre eux, à la grande surprise générale. Adrien, LE Adrien si doux et gentil, qui se laissait toujours marcher sur les pieds, retournait complètement son attitude lorsque Marinette Dupain-Cheng était dans les parages ? Rien à faire, entre ces deux là.

- Donne, appela Alya en saisissant le poignet de Marinette pour la tirer à ses côtés alors qu'Adrien se précipitait vers Nino afin de s'éloigner le plus possible de cette vipère.
- Cool, mec, souffla le jeune garçon. Elle est cool, Marinette, tenta-t-il tout de même en sachant d'avance la réaction qu'aurait le blond.
- Elle est pas cool, Marinette, répliqua Adrien d'un ton qui ne voulait aucune objection. Elle est méchante.

Cette dernière se retourna vers le blond et ouvrit grand la bouche, prête à s'engager dans une nouvelle dispute, mais sentants les gros problèmes arriver, Alya et Nino jugèrent qu'il fallait mieux en rester là pour aujourd'hui et se séparèrent en vitesse.

- Tu abuses, gronda gentiment Alya en pressant l'épaule de son amie, qui secoua la tête.
- Non. Pourquoi vous continuez de nous envoyer acheter à manger tous les deux ? Tu as envie de faire les courses avec Chloé ?
- Oh, là, non, s'exclama la jeune fille en levant les mains. Non, merci. Mais Adrien est super gentil, Marinette, tu es la seule avec qui il y a des problèmes, tu pourrais pas lui donner une deuxième chance ?
- Tu vois bien comment il me traite, il me déteste et ça me va très bien comme ça.

La jeune journaliste leva les yeux au ciel en soupirant, avant de pousser la porte de la boulangerie que tenait la famille de son amie. Cette dernière passa devant elle, salua brièvement ses parents, et disparut avec Alya dans la porte juste derrière. Les deux jeunes montèrent rapidement dans la chambre de Marinette, qui se laissa tomber sur son divan.

- Et sinon, comment ça va, avec ton « copain », interrogea Alya en donnant un coup de coude à son amie.

Marinette se surprit à oublier qu'elle avait effectivement un copain. Elle n'avait pourtant rien dit sur lui, même pas un peu décrit physiquement. Alya savait qu'il était gentil, rigolo, tout ça, mais ça ne menait à rien, surtout qu'elle avait juré qu'elle ne mènerait pas d'enquête.

- Bien, se ravit alors Marinette. Tout va super bien ! Il est... Parfait.
- Et quand est-ce que tu vas me le présenter ?
- Pas maintenant. C'est compliqué, tu sais, mais je te promets qu'un jour, je t'expliquerai tout.

Alya hocha la tête, pas plus avancée. Mais elle passa outre, se contenta de scinder le cookie en deux, et en donna la moitié à son amie sans se départir de son sourire ravi pour elle. Ce mystérieux garçon semblait la rendre tellement heureuse, ces temps-ci, que rien(sauf Adrien Agreste) ne semblait pouvoir troubler Marinette.

Si elle était heureuse, tout était heureux.

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