Chapitre 20

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Marinette entra dans l'école avec un doux sourire, de nouvelles résolutions et une boîte dans les mains.

Pour commencer, elle répondit d'un air décontracté à tous ceux qui la saluaient, heureux de revoir leur camarade disparue depuis près de trois semaines.

- J'ai dis à M. Damoclès que si ça se passait bien, je reviendrai sûrement, affirma la noiraude à Alya, qui hocha la tête, d'excellente humeur.
- Qu'est-ce que tu as préparé pour Mlle Bustier, s'enquit alors la jeune journaliste, curieuse, en entrant dans les vestiaires.

Marinette n'eut même pas le temps de répondre que toute la classe lui sauta dessus quand ils la virent arriver. La noiraude eut un léger sourire embarrassé mais présenta tout de même son petit paquet en tendant la pochette rose. Elle désigna également le rouge à lèvres et reçut de nombreux compliments à son égard.

Adrien se détourna alors de Marinette et s'exclama beaucoup plus fort qu'il ne l'avait souhaité.

- Et toi, Chloé, t'as prévu quoi ?

Tout le monde se retourna vers la blonde, qui perdit son sourire.

- Rien du tout, comme toujours depuis la sixième, lança Alix avec un rire.
- C'est pas sa faute, d'accord ? Chloé n'aime pas les anniversaires, elle les oublie toujours, comme sa mère ! Répliqua Sabrina.
- Euh, ouais, bon tu n'es pas obligée de raconter ma vie non plus, siffla Chloé. De toute façon, ces trucs de compliments, d'amour, c'est ridicule, totalement ridicule.
- Cette fille n'a pas de cœur, chuchota Alya à Marinette.
- Bien sûr, que j'ai un cœur, riposta la blonde dans la foulée. Et si je veux, papa m'en achète un deuxième.

La sonnerie retentit, Marinette leva les yeux au ciel et claqua son casier avant de quitter le vestiaire, le regard fixé dans celui de Chloé qui se mit brusquement à lui sourire.

La journée passa paisiblement, même si le cours de sport fut un véritable désastre et que tout le monde manqua au moins cinq fois de se faire tuer avec les ballons de basket, ou bien par Kim qui jouait comme si sa vie en dépendait.
Enfin, le cours de Mlle Bustier arriva et une montagne de cadeaux s'empila sur le bureau de la jeune professeure, émue aux larmes, qui en saisit un au hasard.

- C'est le cadeau de Marinette, s'empressa d'annoncer Alya.

Pourtant, quand Mlle Bustier tendit le présent, il n'avait plus rien de joliment préparé comme il l'était. Marinette se leva dans la foulée, et le sourire narquois qu'avait Chloé suffit à désigner la coupable.

- C'est toi, souffla tout bas Marinette.

Aussitôt, une vague de murmures se propagea à travers toute la classe.

- Sûr à 99,56%, commenta Max, le nez sur son téléphone.
- C'est pas cool, Chloé, s'énerva Alya.
- Non mais t'as pas honte ? en rajouta Mylène.
- Du calme, on ne va pas se fâcher le jour de mon anniversaire ! reprit Mlle Bustier. Personnellement, je le trouve très beau, ce cadeau, affirma la professeure en tirant le rouge à lèvres de sa pochette taguée. Ce sera ma nouvelle trousse à maquillage. Chaque fois que je l'utiliserai, je penserai à vous deux.
- Quoi, laissa échapper Marinette. Mais...
- Vous n'allez quand même pas la laisser s'en tirer, s'exclama Mylène.
- Cette fille est pire que le Papillon !
- La moitié de la ville a été akumatisée à cause d'elle.

Sentant qu'elle perdait le contrôle de la situation, Mlle Bustier tapa dans ses mains en réclamant le silence et le calme. Puis elle se tourna vers Marinette et l'invita à la suivre, avant de demander à Alya de veiller à ce qu'il n'y ait pas de disputes pendant leur absence.

Lorsque Marinette, toute blanche et au bord des larmes, sortit de la salle, elle ne mit pas longtemps à serrer les poings et se mordre furieusement l'intérieur de la bouche.
L'agacement ne passa pas inaperçu. Rapidement, un papillon violâtre apparut en plein milieu du discours d'encouragement de la professeure qui paniqua un gros coup lorsqu'elle le remarqua. Mlle Bustier s'empressa de tirer Marinette dans son dos en secouant ses bras dans tous les sens pour faire fuir l'akuma. Marinette, elle, resta figée sur l'animal, le bouche entrouverte. L'insecte profita de la seconde où Caline se retourna afin s'assurer que son élève allait bien pour se réfugier dans le téléphone de la jeune fille.

Aussitôt, tout devint calme dans sa tête. Elle n'entendait plus Mlle Bustier lui parler, il n'y avait plus que cette voix profonde, grave, et réconfortante qui se présenta comme étant le Papillon.

- Reveluv, articula-t-il. Je suis le Papillon. Ainsi, Chloé Bourgeois t'as...

La connection se rompit l'espace d'une seconde. Papillon resta interloqué alors même que le lien revenait, curieux de cette sensation familière, et ne dit plus rien, le temps de réfléchir. Qu'était-ce donc que cette chose qui s'était incrustée dans sa malédiction ? Une petite chose, pleine de bonnes intentions... Son cœur manqua un battement lorsqu'il réalisa que ça avait été la première chose qui l'avait marquée le jour où il avait décidé qu'il utiliserait son Miraculous pour ramener sa femme.

- C'était donc à l'égard de Ladybug elle-même que j'envoyais tous ces akumas, souffla-t-il pour lui-même. Malheureusement pour ton kwami, se projeter en toi n'a pas changé ton désir. Reveluv, reprit-il. Depuis des mois maintenant, tu sauves la ville de Paris avec Chat Noir. Et que font les citoyens pour te remercier ? Ils te piétinent et ne voient pas tes efforts.
- Je ne peux pas faire ça, répliqua Marinette dans la foulée.
- Si tu le souhaitais vraiment, renchérit Papillon, tu pourrais mettre fin à tous tes malheurs. Je t'attribue la capacité de révéler n'importe quelle imposture physique ou médiatique afin de rétablir l'équilibre. En échange, je ne demande que le Miraculous de Chat Noir ainsi que le tien.

Quand Marinette rouvrit les yeux, Mlle Bustier avait disparu. Reveluv poussa un profond soupir pendant que le lien maléfique qui l'unissait au Papillon se fit ressentir davantage alors que les lignes luminescentes qui survenaient habituellement au dessus de chaque visage d'un akumatisé apparurent. Le super vilain avait-il oublié de préciser quelque chose... ?

- J'ai toujours su que tu étais la plus fragile du duo que tu formes avec Chat Noir, se ravit-il. Je...
- Ne me raconte pas ta vie, Papillon, persifla Reveluv en forçant la fin du contact, levant son téléphone devant ses yeux. Autant finir vite et profiter ensuite.

Son regard resta bloqué sur la dernière photo qu'elle avait prise avec Chat Noir. Si l'image effaçait aisément le masque sur son propre visage, il en était une toute autre histoire pour le héros. Saleté de quantum. Contrariée, Reveluv siffla amèrement et revit son ordre de travail. Profiter maintenant, en finir ensuite.

Elle se retourna et suivit du regard les derniers élèves s'enfuir en courant, une vilaine queue de cheval blonde s'agitant dans tous les sens.
Cette fois, c'était repartit, mais du côté des ennemis.

Comment sortir avec son pire ennemi[Miraculous]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant