Comment sortir avec son pire ennemi[Miraculous]

Chapitre 7

Marinette ne pensait qu'à Chat Noir, Chat Noir et encore Chat Noir.

Une semaine sans akuma venait de passer et ça faisait tout autant de temps sans voir le héros, et cela commençait sérieusement à manquer à la jeune styliste. Quand elle ne pouvait se libérer pour l'une des patrouilles, Chat Noir manquait la suivante. Sept jours. Sept maudits jours, mais ce soir, tout irait mieux. Comme il le lui avait proposé, elle avait ouvert un compte Instagram pour pouvoir lui parler. Le compte était en privé, son pseudo avait été « mlleladybug », mais il était vide. Pas de photo de profil, pas de publications, ni abonnés ni abonnements. Bien sûr, puisqu'elle n'avait pas revu Chat Noir, le compte était resté abandonné. Elle avait bien reçu quelques demandes d'abonnement, ce qui lui avait fait bien assez peur. Elle avait d'ailleurs tout supprimé, pas de risques. Si ce compte marchait avec Chat Noir, peut-être qu'elle posterait des petites choses dessus histoire qu'il soit content. Et si ça venait à se savoir, pourquoi ne pas le passer en public tant que rien de dangereux n'était dessus ? Pas question de prendre la moindre photo dans sa chambre, par exemple. Mais pourquoi ne pas partager sa passion pour la mode en faisant découvrir de merveilleux croquis ? Les gens oubliaient souvent que Ladybug était aussi humaine et qu'elle avait une vie à côté, des loisirs. Peut-être même que ça pourrait servir à d'autres qui ne savaient pas quoi faire. Son travail de super-héroïne n'était pas que de désakumatiser les vilains, mais aussi d'aider les gens.

Sa semaine de cours avait été réconfortante. Alya avait été réconfortante. Elle lui avait un peu parlé de Chat Noir en prenant garde à ne rien dire de fou, tout ça avec un doux sourire au visage. La créatrice du Ladyblog n'avait jamais tant entendu au sujet du mystérieux petit-ami et avait écouté avec une attention toute particulière les histoires de son amie, toute joyeuse de l'entendre parler avec tant d'affection dans la voix. Puis le sujet avait mué sur Ladybug et Chat Noir, comme d'habitude. Et comme d'habitude, Marinette s'intéressait au sujet presque autant qu'Alya. Elles avaient parlé de Gorizilla, Alya avait beaucoup ri en déclarant que si Marinette était Ladybug, elle aurait sûrement laissé Adrien se transformer en crêpe au pied de la tour Montparnasse. Elles avaient aussi revu ensemble l'interview qui s'était déroulée juste avant l'akumatisation de Nadja Chamack en Audimatrix, interview durant laquelle on voyait bien Chat Noir s'amuser des photos à double sens, mais sa coéquipière mortifiée et rouge. Marinette se rappelait qu'elle s'était enfuie avec le chat, fâchée de l'intrusion dans ses émotions et sentiments. Nadja avait été transformée en super-vilaine en réclamant à de nombreuses reprises son fameux scoop sur la relation amoureuse entre les deux héros, qui n'existait pourtant pas encore.

Ce jour-là, à deux fois, Chat Noir avait plaisanté en proposant un baiser, ce à quoi Ladybug avait répondu avec humour pour que ça n'était pas le moment.
Puis, après le combat, Chat Noir avait sauté sur l'occasion trop belle en demandant si c'était enfin le moment de s'embrasser, puisque le danger était écarté. Ladybug avait voulu rire, son rire s'était bloqué dans sa gorge et une vague de courage l'avait alors envahie. Elle avait regardé son coéquipier, abusément penché vers elle, les mains jointes. Elle ne savait même pas comment elle avait réussi à attraper le visage du héros devant tout ce monde pour déposer un rapide baiser sur sa bouche. Son courage s'était alors directement envolé et elle avait prit la fuite dans la seconde. Depuis, sa relation avec Chat Noir avait officieusement débuté. Après-tout, ça n'était pas la première fois qu'un de leurs baisers était partagé, et selon Ladybug, il ne fallait pas croire les médias.

Lorsque l'alarme du téléphone de Marinette retentit, elle sursauta bruyamment et se dépêcha de se transformer avant de se jeter à l'extérieur pour rejoindre Chat Noir dans leur petit coin secret, un espace sur les toits de Paris qui avait été formé grâce aux cheminées, avec une vue directe sur la Tour Eiffel. Il en avait résulté quelque chose qui avait semblé être fait pour eux. C'était littéralement un trou entre les cheminées, formant trois petits murs devant lesquels on avait une vue d'ensemble sur la capitale française. Ils avaient prit l'habitude de s'y rendre, apportant parfois des gourmandises, des jeux de cartes, des livres, des fleurs, ou bien un laser pour faire tiquer Chat Noir. Lorsqu'il voyait le point au sol, c'était comme si il n'était plus humain. Ses pupilles se rétractaient, ses oreilles de cuir se redressaient, et il se jetait sur la cible sous le fou rire de Ladybug.