Chapitre 43

45 6 2
                                    

Adrien arriva en tant que Chat Noir.

Marinette arriva en tant que Ladybug.

Assis sur la passerelle au dessus du bureau de Gustave Eiffel, ils se faisaient face. Étrangement, aucun sorte de malaise n'abattait son voile sur eux ; l'ambiance se voulait légère et anodine, au plus grand bonheur des deux. La météo jouait en leur faveur par un beau coucher de soleil relevé par une température douce.

- Bien, souffla Ladybug en prenant une inspiration pour se donner du courage.
- Bien, répéta à son tour Chat Noir, ne sachant pas par où commencer.

Le silence les fit rire. Ladybug avait presque oublié ce bonheur d'être aux côtés de son partenaire tant ces dernières semaines avaient étés éprouvantes et terribles. Malgré l'appréhension de la discussion, Marinette avait réussi à se détendre en compagnie d'Alya. Il en était de même pour Adrien, épaulé de son meilleur ami Nino.

Le temps réparait tout, mais parfois, il y avait un abcès à crever. On ne pouvait pas tout laisser au temps.

- On reprend depuis le début ? proposa Ladybug.

Chat Noir hocha vivement la tête de haut en bas. Il le fallait. Il fut donc le premier à s'exprimer compte tenu de l'ordre chronologique des événements.

- Tu sais, quand je t'ai un peu virée, quand j'a su que tu étais Ladybug... C'était vraiment pas parce que j'étais déçu. Enfin, si, un peu, mais... Enfin...
- Chat. Prends ton temps.

Le héros prit une grande inspiration afin de remettre de l'ordre dans sa tête. Il y passa d'ailleurs une main griffue, remua sa chevelure blonde. Puis saisit délicatement les mains gantées de la jeune fille, et se redressa, fin prêt.

- Quand Papillon t'a eue, quand j'ai découvert que tu étais Marinette, j'avoue avoir été complètement déstabilisé. J'ai toujours eu une mauvaise opinion de toi en tant que telle. On avait eu des différents, c'était compliqué... Alors, sur le coup, j'ai mal réagi. J'ai été idiot. Après ça, j'ai réfléchi à toi, en tant que Ladybug. À tous les bons moments que nous avions partagés ensemble. En réalité, qu'est-ce que ça change ? Rien. C'est toujours toi. Je suis tombé amoureux d'une fille, et cette fille, j'étais prêt à l'aimer même sous le masque. Je suis désolé de tout le mal que j'ai pu te faire.

Ladybug en resta bouche bée. L'herbe coupée sous le pied, elle fixa Chat Noir avec des yeux ronds, hésitant entre rire ou pleurer. Ses paroles lui firent un bien fou, pourtant, la culpabilité ne lâcha pas son cœur enserré. Si son partenaire s'était excusé, elle lui en devait mille, elle, d'excuses.

- Et concernant Luka... J'avoue que c'était pas très cool, reprit-il. J'étais jaloux et triste. Je n'aurais pas dû faire de telles spéculations.
- Adrien, souffla Ladybug du bout des lèvres, émue. Je... Je pense que je te dois beaucoup d'excuses, moi aussi. J'aurais dû être claire au sujet de Luka dès le départ. Et c'est vrai qu'après la défaite de Papillon, j'ai été plutôt mauvaise.
- On était tous les deux sous le choc.
- Oui, mais c'est ton père. Et moi, je t'ai évité. Je suis vraiment désolée.

Chat Noir esquissa un maigre sourire et pressa légèrement les doigts de Ladybug, qui baissa les yeux, mal à l'aise. Puis, tout doucement, le héros leva les mains de la jeune fille devant son visage. Il embrassa le dos de l'une d'elles, avant de les laisser retomber.

- C'est pas grave. Au moins, maintenant, on est au clair.

Ladybug rougit. Un peu. Imperceptiblement.

- Alors, on fait quoi ? souffla-t-elle.

Chat Noir leva les yeux au ciel en pinçant les lèvres, songeur. Que faire ? Ils ne pouvaient tout bonnement pas se remettre ensemble et faire comme si de rien n'était. Ils avaient avancé, régressé, s'étaient aimés et détestés. Ça ne rimait à rien de reprendre là où ils s'étaient arrêtés.

- On pourrait recommencer depuis le début, proposa-t-il, hésitant. Et voir où tout ça nous mènera.

Ladybug esquissa à son tour un petit sourire. Lorsque le soleil disparut finalement au lointain, elle s'empara du yo-yo accroché à sa taille.

- À demain, alors ?
- À demain, répondit Chat Noir d'un timbre délicat, les poings sur les hanches, les yeux brillants.

Comment sortir avec son pire ennemi[Miraculous]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant