Comment sortir avec son pire ennemi[Miraculous]

Chapitre 37

La suite fut bien linéaire. Étonnamment linéaire.

Maître Fu, aucunement préparé à directement recevoir le Miraculous perdu, avait considérablement blanchi en constatant celui-ci. Puis il avait fondu en larmes, tout fébrile, dans les bras de Marinette en lui demandant pardon pour la réaction qu'il avait eue en apprenant le piège dans lequel elle avait chuté il y avait déjà un mois et demi de cela. L'avoir durement sermonnée plusieurs jours d'affilée avait presque achevé Marinette.

La pression qui reposait sur les épaules du gardien de la Miracle Box était désormais divisée par deux. Plus que le Miraculous du Paon, plus qu'un seul et tout serait réglé. Enfin !

Maître Fu n'avait pas fait de manières en apprenant que plus aucun secrets ne résidait entre Ladybug et Chat Noir. Il avait bien prononcé quelques mots dans le vent afin de lui rabâcher que c'était mal, mais avait vite jeté Marinette hors de chez lui afin de pleurer à chaudes larmes sur son précieux Miraculous perdu.

L'étape la plus difficile fut celle qui suivit. Redevenir Ladybug, se présenter à la police et dénoncer Gabriel Agreste tout en pressant pour les dépêcher car elle n'avait aucune idée de ce que pourrait faire Chat Noir en son absence. Bien évidemment, elle se garda clairement de préciser la nature de la découverte de son identité et s'abstînt tout autant de les accompagner. Le malaise était bien trop grand pour elle. Chat Noir lui écrivit par la suite sur Instagram, racontant que Gabriel Agreste était en garde à vue, qu'il n'avait même pas cherché à négocier. Ladybug n'avait pas eu la force de répondre et était vite partie se reposer.

Le jour suivant, à l'école, Adrien fut absent. Marinette fut la seule qui s'y attendait.
Les jours suivants aussi. Et toute la semaine. Même celle d'après.

De son côté à elle, Marinette était toute embrouillée. Est-ce qu'il fallait prendre des nouvelles de Chat Noir ? Ou Adrien ? Ça en revenait au même...
Elle avait bien besoin de parler, en ce moment, mais le sujet était bien trop tabou et secret pour ça. Luka, malgré toute l'affection qu'elle lui réservait, n'avait pas à savoir. Pas pour l'instant, du moins. La jeune fille baissa les yeux sur l'écran de son téléphone qui affichait treize heures, et poussa un lourd soupir sonore. Plus qu'une demi-heure.

À la même minute, l'écran changea d'affichage pour proposer un appel entrant. Marinette ouvrit la bouche, éberluée, lorsqu'elle y lut le prénom de son camarade blond aux abonnés absents. Hésitante, elle décrocha.

- Oui, dit-elle d'une petite voix.
- Bonjour, répondit celle du jeune garçon, d'un ton assurément angoissé.
- ... Tu vas bien ?
- Oui. Et toi ?
- Ça pourrait être mieux.
- Ah.
- Ah...

Un ange passa avant qu'Adrien ne se décide de reprendre la conversation.

- Je... Je t'appelle car il faut bien que je continue de te parler, non ? C'est...

Marinette l'entendît soupirer de l'autre bout de la ligne, mais demeura silencieuse, peu désireuse de le distraire de son idée.

- Par rapport à mon père. Il est... Parti il y a peu. Avec la police. J'aimerais bien que personne ne sache qui il était.
- C'est normal, souffla la jeune fille. C'est dur, à vivre comme à croire. Et encore plus pour toi.
- Mmh.
- Et... Tu comptes revenir à l'école ?
- En fait, je t'appelais parce que j'ai envie de patrouiller. Avec toi. On pourra discuter, comme ça.
- Mais on... On va patrouiller pour rien, puisque...
- Personne ne le sait. Et personne n'est obligé de le savoir tout de suite. Tu viens ?
- Maintenant ? Mais...

Adrien eut un sourire dans la voix et rajouta d'un ton taquin.

- Eh bien quoi, tu as autre chose à faire ?
- C'est-à-dire que j'ai un rendez-vous, là...
- Pas grave, tu diras à ton médecin que tu avais oublié.
- Adrien.
- C'est moi ?
- J'ai un rendez-vous avec Luka.