Quand je ferme la porte de chez moi, je soupire. J'ai passé un bon moment avec Eddy et je suis forcée de constater que c'est un type bien. Son baiser à la commissure de mes lèvres était aussi léger qu'une plume, mais senti le velouté de sa bouche. En fait, je dois être bien plus en manque que je le pensais. Je me caresse dans ma baignoire et maintenant ça, je fantasme sur un type que je connais à peine. Il est temps que je me trouve un nouveau mec...
Même si mes vêtements ont largement séché lors de notre moment à la fête foraine avec Eddy, j'ai envie d'une bonne douche. En plus mes cheveux ont pris le pli du chignon que j'ai fait à l'arrache tout à l'heure et je n'arrive pas à les discipliner. En allant à la salle de bain, je me déshabille et me glisse sous l'eau bien chaude. Puis habillée décontracté, je m'installe sur mon canapé.
J'aurais envie d'appeler Katie pour en parler avec elle, mais elle m'a dit qu'elle me rappellerait elle. Je préfère attendre qu'elle le fasse pour être sûre de ne pas la déranger dans les bras de son guide. Notre relation a toujours marché un peu comme ça. Certains diraient qu'elle est la dominante de notre duo. C'est peut-être vrai, mais j'ai moi aussi mon caractère et nous trouvons toutes les deux notre compte dans notre amitié. Ça fait sûrement un peu cul-cul la praline, mais je pense que sommes comme le ying et le yang. Il y a un peu de moi en elle et vice-versa, le tout en se complétant.
Je suis tirée de mes réflexions par l'interphone. Étrange, je n'attends personne. Serait-ce Eddy qui aurait fait demi-tour ? J'attrape le combiné et c'est un livreur.
Moi : J'ai rien commandé, vous devez vous tromper.
Livreur : Vous êtes bien Riley Beck ?
Moi : Oui.
Livreur : Et ben y a pas d'erreur.
Moi : Ok, je vous ouvre. Je suis au 3A.
Quand le livreur sonne à ma porte, je l'ouvre. Il me remet un pli contre ma signature et s'en va. Je fixe l'enveloppe qu'il m'a remise, intriguée. Il n'y a aucune indication sur l'expéditeur. C'est une enveloppe kraft tout ce qu'il y a de plus classique avec seulement mon nom dessus. Je la secoue près de mon oreille, quelque chose bouge à l'intérieur, mais je n'entends pas de bruit suspect tel qu'un tic-tac. Et pour pourquoi quelqu'un m'enverrait une lettre piégée. Je crois que je regarde trop la télé pendant mes soirées en solitaire.
De retour sur le canapé, j'ouvre le pli avec précaution. Une enveloppe plus petite en tombe. Je le décachette et écarquille les yeux. Je découvre un chèque 10 000 dollars et une lettre manuscrite :
"Chère Riley. Je suis presque que certain que mon geste va te sembler démesuré et complètement fou. Et ça l'est dans un sens. D'un autre côté pour moi cette somme ne représente pas grand-chose alors que c'est un pas de plus pour réaliser ton rêve. Je n'ai que trop rarement rencontré des personnes telles que toi. Je pensais sincèrement toutes les choses que je t'ai dites tout à l'heure.
Notre après-midi à la Navy Pier restera à jamais gravée dans ma mémoire, tout comme je sais que je n'aurai jamais vécu cette expérience sans toi. Je veux que tu acceptes cet argent, de toute façon, je refuserais de le reprendre. Prends-le comme le signe de ma gratitude d'avoir vu le jeune homme en moi. Et si ça ne suffit pas, considère ce chèque comme un investissement. Une fois en Australie, tu n'auras qu'à donner mon nom à un koala et ce sera parfait.
Je te souhaite une très longue et heureuse vie.
Eddy."
Et ben putain, si je m'attendais à ça. Je pose la lettre sur la table et fixe le chèque, choquée. Il ne me donne pas 10 dollars, mais cent fois plus. Je reconnais que ça mettrait un coup de boost à mon projet et que ce n'est pas tous les jours qu'une telle somme tombe du ciel, mais je me sens tout de même mal d'accepter ce fric. Sur le chèque, il y a le nom d'Eddy, enfin Edouard Miller, je devrais dire.
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Le projet d'une vie
RomanceRiley Beck éthologue rêve depuis très longtemps d'aller étudier le bush australien. Grace à un petit coup de main de sa meilleure amie Katie, elle va pouvoir réaliser ce projet qui lui tient à cœur. Les deux amies sont bien différentes, l'une est ex...