Le projet d'une vie

Chapitre 17

Je rejoins Gavin qui est garé devant mon immeuble. Il m'attend adossé à la voiture. Je lui souris et m'avance doucement pour lui donner un doux baiser. Il me le rend en glissant une main sur ma nuque pour l'approfondir. S'il continue de m'embrasser comme ça, les chances que je ne rentre pas dormir augmente.

Gavin : Prête pour la surprise.

Moi : Oui, même si je me demande bien ce que tu me réserves.

Gavin : T'as pas une petite idée ?

Moi : Peut-être bien. Est-ce que ça aurait un rapport avec des amis communs ?

Gavin : Peut-être bien. Allez, viens.

Nous montons en voiture et je ne suis pas vraiment étonnée quand il se gare sur le parking des employés. Nous sortons de la voiture et il m'entraine à sa suite. J'ai déjà visité le Zoo depuis que je suis à Chicago, mais en voir les coulisses, c'est différent. Nous croisons quelques collègues de Gavin qui font des nourrissages. Je ne pensais pas avoir l'occasion de voir un tigre d'aussi près un jour. Mais nous ne nous attardons pas. Il me conduit jusqu'à l'espace vétérinaire. J'ai un mouvement de recul en voyant Malawa en séance d'examen.

Moi : Malawa est malade ?

Gavin : Non regarde.

Le vétérinaire attrape une sonde et fait une échographie à la jeune femelle.

Moi : Elle est enceinte ?

Gavin : Oui. Malawa aurait dû avoir ses menstruations en même temps qu'Ourana et puisque rien ne venait... Si la grossesse arrive son terme, il est prévu d'appeler le bébé Riley.

Je souris de toutes mes dents en secouant la tête. Le véto finit l'examen avant de remarquer notre présence.

Vétérinaire : Tout est en ordre. Je présume que vous êtes la chercheuse qui a permis ce petit miracle. Malawa qui repoussait tous les mâles avec une agressivité démesurée va être maman, c'est quand même fou.

Moi : Je suis très contente pour elle. Félicitation Malawa, espèce de petite coquine.

Le chimpanzé saute sur le dos de Gavin pour que nous la ramenions avec ses trois amis qui sont toujours en isolement provisoire. Le véto me dit aussi que les examens sanguins d'Ourana et Malawa ne démontre aucun effet secondaire au traitement, ce qui me réjouit.

Quand nous arrivons dans l'enclos provisoire, Malawa cours sur une des balançoires, elle semble nous avoir assez vus comme ça. Guy Kofi s'approche de moi timidement. Je ne leur aurais pas voulu s'ils m'avaient oublié. Les deux mâles me tapent dans ma main avant de retourner à leur activité. Je regarde Ourana qui s'est arrêté à quelques mètres de nous.

Moi : Bonjour ma grande...

La femelle se met à crier en gesticulant.

Moi : À ton avis, elle essaie de me dire quoi là ?

Gavin : À sa gestuelle et son regard, je crois qu'elle de gronde de n'être pas venue la voir plus tôt.

Je tends les bras et Ourana vient s'accrocher à moi.

Moi : Toi aussi, tu me manques. Vous me manquez tous les quatre. Le labo est bien trop silencieux sans vous. Mais votre chez-vous, c'est ici...

Après un gros câlin, je pose Ourana au sol et nous sortons de l'enclos avec Gavin. Pour le remercier de m'avoir amené ici, je lui donne un baiser passionné. On entend alors les quatre chimpanzés se déchaîner. Nous nous détachons et pouffons de rire.