Ça va maintenant plus de deux semaines que Katie et moi sommes arrivées dans la réserve du Kakadu Park. Nous entendons bien avec les autres, en particulier avec les deux Italiens, Enzo et Roberto. Ils sont très gentils et très marrants aussi. J'ai aussi pu tisser des liens avec les deux Allemands qui sont de vrais rats de laboratoire. Un qui se fait rare par contre, c'est Gregory, le lendemain de notre arrivée, il est parti huit jours avec quatre membres de l'équipe pour aller observer l'arrivée en masse d'un oiseau migrateur.
Avec l'installation progressive du printemps, la faune et la flore se fait de plus en plus active. J'ai d'ailleurs pu observer quelques wombats passés à proximité du camp. J'avais envie de les suivre, mais aucun ranger ne pouvait m'accompagner. MacMurray a été très strict sur les consignes de sécurité. Notre zone de déplacement seul ne doit pas dépasser un périmètre de plus de trois kilomètres autour des installations. Et soyons honnête, je suis plus ou moins sportive, mais fais des dizaines de bornes à pied, très peu pour moi.
Aujourd'hui, je pars m'aventurer un peu plus profondément dans la végétation. Noah était disponible et connait un coin qui regorge de Koala à une vingtaine de kilomètres du camp. Nous prenons deux quads et c'est parti. Nous nous arrêtons à proximité, une zone très boisée, pleine d'eucalyptus. Tu m'étonnes qu'il y ait des Koalas ici... Le ranger passe devant moi afin de dégager un peu le passage.
Noah : Regarde sur ta gauche.
Je tourne la tête et vois un des animaux que je rêvais de voir depuis que je suis enfant. Ce petit marsupial à la tête de peluche hante mes pensées depuis toujours. J'arrive pas à croire que je vois un en vrai dans son habitat naturel. J'en ai presque les larmes aux yeux tant je suis émue. Avec Noah, nous trouvons un point d'observation et nous installons. J'attrape mon carnet et un stylo ainsi que mes jumelles dans mon sac.
Durant plusieurs heures, j'observe les animaux en prenant des notes. Il est vrai qu'il y a peu d'action, les koalas se déplaçant très peu. Mais pourquoi le feraient-ils puisque leur maison est aussi leur garde-manger. Leur façon de se mouvoir est étonnante. Ils ont quasiment des mains similaires aux nôtres avec un pouce opposable, leur permettant de saisir des choses. Les griffes qu'ils possèdent sur leurs pattes arrière leur permettent de monter facilement aux arbres. Et ce alors que leur bassin est statique. Le plus impressionnant, c'est qu'ils arrivent à tenir couché en équilibre sur des branches excessivement fines comparées à eux.
Quand nous prenons notre déjeuner composé de sandwich, nous attirons leur attention. Le plus téméraire de tous quitte même son arbre pour s'approcher. Je n'aurais qu'à tendre la main pour le toucher et c'est pas l'envie qui manque, mais je suis là pour les observer sans intervenir.
Noah : T'avais envie de le caresser, je l'ai vu dans tes yeux.
Moi : J'ai envie d'en attraper un et de le ramener avec moi, oui. Mais l'espèce est déjà assez en danger comme ça à cause du braconnage. Je ne comprends pas comment on peut dépecer de si beaux animaux pour faire des manteaux. Ceux qui font ça mériterait qu'on les scalpe pour qu'ils voient ce que ça fait.
Noah lâche un léger rire.
Noah : Je suis bien d'accord avec toi et sache que Mr MacMurray fait tout son pouvoir pour empêcher le braconnage. Mais c'est pas simple, la réserve est très grande, il ne peut pas couvrir toute la zone avec des patrouilles.
Moi : Ouais, je me doute bien.
Noah : J'ai une question pour toi ?
Moi : Vas-y...
Noah : Grégory nous a dit l'équipe de Ranger qu'il vous connaissait toi et Katie depuis le lycée.
Moi : C'est vrai, personnellement, je le connais même depuis que nous sommes enfants. Pourquoi ?
VOUS LISEZ
Le projet d'une vie
RomanceRiley Beck éthologue rêve depuis très longtemps d'aller étudier le bush australien. Grace à un petit coup de main de sa meilleure amie Katie, elle va pouvoir réaliser ce projet qui lui tient à cœur. Les deux amies sont bien différentes, l'une est ex...