Chapitre 31

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Je me réveille et je suis seule dans la chambre d'hôpital. Je me dis que j'ai peut-être rêvé les baiser de Grégory et notre discussion. Puis j'entends la chasse d'eau dans la salle de bain puis le robinet. Il se lave les mains, un bon point pour lui. Il s'approche et me donne un doux baiser.

Grégory : T'as fait une sieste du tonnerre.

Moi : Je te signale que je suis complètement shooté à je ne sais quoi. Et fais-toi mordre par un serpent venimeux et on en reparlera.

Grégory : J'avoue, je ne me suis jamais fait mordre par un serpent, mais je me suis fait piquer par un scorpion jaune à queue large en Égypte il y a quelques années. J'ai reçu à temps l'anti-venin, mais je suis pas passé loin non plus et regarde.

Il s'assied sur le lit et retire sa chaussure et sa chaussette gauche avant de me montrer son pied. Je remarque une cicatrice sur sa cheville. Je grimace et sort mon pied droit de sous le drap. Ok, c'est même plus un pied, c'est une boule, ça craint. Gregory suit mon regard et serre ma main dans la sienne.

Grégory : T'inquiète, l'œdème va vite se résorber et si tu as mal, on peut demander au médecin de te donner quelque chose.

Moi : Je parie qu'il y a déjà de la morphine dans ma perfusion. D'ailleurs, je suis toujours pas sûre d'être bien réveillée.

Grégory : Comment ça ?

Moi : Ben toi qui me souris, qui me cajole, ton pouce qui trace de petits cercles apaisants sur ma main... J'ai bien compris tout ce que tu m'as raconté tout à l'heure, mais je t'avoue que j'ai encore un peu mal à croire ce qui se passe.

Il se penche vers moi et m'embrasse langoureusement. Ses lèvres caressent les miennes avec lenteur et envie. Sa langue demande l'accès à la mienne et j'entrouvre la bouche pour l'y autoriser. Notre baiser s'intensifie et je me laisse aller à la volupté du moment. Je sens son sourire contre mes lèvres et il clôt notre échange par un petit baiser papillon avant de s'écarter.

Grégory : Tu y crois plus maintenant.

Moi : J'aurais surement besoin que tu me le prouves de cette façon très régulièrement. Quand je vais dire ça à Katie ! D'ailleurs, elle est au courant que je suis à l'hôpital ?

Grégory : Non... Elle est à l'extrémité ouest de la réserve avec Luke et les spécialistes des oiseaux pour la naissance de l'espèce super rare... Je ne voulais pas qu'elle passe son temps à s'inquiéter. Et puis...

Moi : Et puis quoi ?

Grégory : Riley, je me sens incroyablement bien de t'avoir ouvert toutes les portes, mais... Mais je suis auto-isolé depuis si longtemps qu'il me faudra du temps pour pouvoir le faire avec les autres. Je ne sais même pas si j'en serai capable... Alors, si ça ne dérange pas, j'aimerais que nous gardions ça pour nous.

Moi : Greg, je serais obligé d'en parler à Katie. C'est ma meilleure copine et elle lit en moi comme dans un livre ouvert, mais en dehors d'elle, je n'en parlerais pas si tu ne le veux pas. Si je comprends bien, au camp, il faudra qu'on se fasse discret...

Grégory : Oui...

Je sais que me parler à cœur ouvert n'a pas été simple pour lui. Je vois aussi qu'il est sincère dans ses intentions à mon égard. Dans son regard, je sens la tendresse, l'affection et même le désir qu'il éprouve pour moi. Et à cet instant précis, je peux aussi une certaine peur. Surement celle que je refuse de taire notre relation devant les autres. Et comme chez Katie, je décèle une fragilité qui ne me laisse pas indifférente. Depuis que je connais ma meilleure amie, je prends sur moi de garder le mal-être intérieur qui la ronge, je peux en faire de même pour mon... petit ami. Pfiou, ça me fait drôle. Il semblerait que je sorte avec Grégory, un mec que j'aurais toutes les raisons du monde de détester.

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