Le projet d'une vie

Chapitre 34

Grégory et moi sommes dans le 4X4 qui nous ramène au camp. Mes examens sanguins d'hier et de ce matin était parfait. Une fois que mes point m'auront été retirés par le personnel médical de l'expédition et que mon pied aura dégonflé, ce sera comme si rien ne s'était passé. Enfin, à un détail près, l'homme qui trace des petits cercles discrets sur ma cuisse. Depuis que nous avons quitté l'hôtel, mon petit ami est perdu dans ses pensées.

J'avoue que j'appréhende moi aussi un peu notre retour parmi les autres. À l'hôtel, il n'y avait que nous et notre petit cocon protecteur. Il était facile pour Grégory de se laisser aller puisque j'étais la seule personne à pouvoir le voir. Là, j'ai peur qu'il remonte dans sa tour d'ivoire. Mais j'ai envie de croire la prédiction de mon fortune cookie d'hier et d'accueillir cette nouvelle aventure à bras ouvert. Parce qu'aider mon petit à ne pas reconstruire une frontière infranchissable entre lui et les autres ne va pas être chose aisée. J'espère juste que lui aussi suivra le conseil de son gâteau de ma chance en osant dépasser ses limites.

Le trajet se fait dans le silence, mais Grégory veille à ce qu'une partie de son corps soit toujours en contact avec le mien. Volonté ou acte manqué, je l'ignore et je m'en moque. Moi, non plus, je ne veux pas m'éloigner de lui. Le 4X4 se gare à la lisière ouest du camp et Grégory se tourne vers moi. Il prend mon visage en coupe et me donne long et doux baiser.

Grégory : Riley...

Je sais ce qu'il va dire. Il va me rappeler qu'il n'est pas encore prêt à laisser tout le monde l'approcher comme je l'ai fait. Et par là, je parle au sens psychologique parce que si une fille s'avise de le tripoter, je les tue tous les deux...

Moi : Je sais Greg. Pas de démonstration publique d'affection alors avant qu'on sorte de cette voiture embrasse-moi comme tu n'as jamais embrassé personne.

Tout comme à l'hôpital, il dépose un baiser sur mon front, sur le bout de mon nez, puis à la commissure de mes lèvres avant de m'embrasser à pleine bouche. Sa langue se mêle à la mienne avec passion. Je noue mes bras autour de son cou tandis qu'il m'attire sur ses genoux. Il se détache de moi et replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

Grégory : Nous aurons des moments rien à qu'à nous, je t'en fais la promesse. D'ailleurs, quand tu seras complètement rétablie, je te réserve une surprise.

Moi : J'ai hâte.

Grégory : Maintenant sortons de cette voiture avant que je te fasse des choses interdites au moins de 18 ans devant le chauffeur...

Je secoue la tête et descend de sur ses genoux. Il sort le premier et attrape nos sacs avec les quelques vêtements qu'on a utilisés les derniers jours. Il tend la main et je la saisis pour quitter à mon tour le véhicule. Nous saluons le chauffeur et entrons dans le camp. Nous marchons doucement et c'est pas seulement dû à ma béquille. Il a passé son bras autour de ma taille, comme pour me soutenir et m'aider à marcher, même si nous savons tous les deux que je n'en ai pas besoin. Je crois qu'aucun de nous n'est pressé de retrouver tous les autres.

Au loin, je vois les deux jeeps, c'est étrange. Luke, Katie et les deux spécialistes des oiseaux étaient partis avec une. Je me tourne vers Grégory qui semble lui aussi surpris.

??? : Ma chouette !!!

C'est officiel, Katie est rentrée. Je n'ai le temps de rien que ma meilleure fonce sur moi telle une tornade. Elle me serre dans ses bras et jette un regard noir à Grégory.

Katie : Comment ça va Riley ? Viens, je te ramène à ta yourte, tu dois te reposer !

Sans me demander mon avis, elle pousse Grégory dont la main quitte ma taille. Un froid m'envahie et j'adresse un regard à mon petit ami. Katie prend sa place et le fusille des yeux.