Chapitre 25

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Le soleil se lève à peine et j'arrive déjà plus à dormir. Tout le nuit, j'ai songé aux dernières remarques de Katie sur Grégory. Le revoir a fait remonter plein de chose en moi. Des souvenirs auxquels, je n'avais plus pensé depuis des années. Nous étions tellement complices enfants. J'ai beau me dire que les gens change, je n'ai jamais vraiment compris le revirement de mon ami d'enfance. Pourquoi tout à coup, je n'hésitai plus pour lui...

J'enfile mon gilet et quitte ma yourte. Tout le monde dort encore et le camp est très silencieux. Je marche sans but précis, quand je vois un petit animal au loin. Il bondit comme un kangourou, mais en beaucoup plus petit. Je me dis que c'est peut-être un bébé qui a été séparé de sa mère, alors je m'approche doucement. À ma grande surprise, c'est pas un kangourou, mais son plus proche cousin, un quokka.

Ces animaux sont peu craintifs, on en voit souvent sur les photos des touristes en Australie. Ici, il est appelé l'animal le plus heureux du monde parce qu'il a en permanence un petit sourire. Pourtant celui-là a l'air méfiant. Il s'est figé net en me voyant. Il se penche et lèche sa patte, là mon regard est attiré par des empreintes ensanglantées derrière lui. Il est blessé.

Moi : N'ai pas peur, je vais pas te faire de mal...

??? : Riley ?

Je tourne la tête et vois Grégory qui vient vers moi, le t-shirt trempé de sueur.

Grégory : Il est super tôt, je pensais être le seul debout. J'aime courir avec le lever du soleil...

Moi : J'arrivais plus à dormir. Je crois que ce quokka est blessé.

Je me tourne à nouveau vers le petit animal qui nous regard Grégory et moi tour à tour. Tout en parlant au quokka, j'avance vers lui.

Moi : Je veux juste voir ta patte... Me mord pas s'il te plait...

Je me penche et touche sa patte qui est couverte de sang. Pour l'apaiser, je caresse son dos et il se laisse faire.

Moi : On doit le soigner.

Gregory : Tu es éthologue, non ?

Moi : Oui, mais pourquoi tu me demandes ça ?

Gregory : Ton boulot n'est pas d'observer la nature et les animaux sans intervenir. Il doit s'en sortir tout seul.

Moi : Tu as raison sur un point, je ne suis pas censé intervenir, mais si tu prenais la peine de venir voir sa plaie, tu verrais que ça ne ressemble à pas à une plaie faite par un prédateur. Les coupures sont bien trop nettes pour ça. Franchement Grégory, j'ai beau y réfléchir, je ne comprends pas comment tu es devenu ce mec qui ne pense qu'à lui.

Je me tourne à nouveau vers le quokka qui n'a pas bougé d'un pouce.

Moi : Allez viens, toi, je vais soigner ta patte.

Ma petite pique semble avoir fait mouche, on dirait.

Grégory : Attends, je vais le prendre. On ne sait jamais comme va réagir un animal blessé. Et puis en général, ses animaux vivent en groupe. Je ne voudrais pas que tous les autres nous tombent dessus s'ils sont dans les parages.

Moi : Tiens, prends ça.

Je retire mon gilet et lui donne. Il se penche et enveloppe le quokka avec qui se laisse faire. Oui, c'est un animal blessé, mais il a aussi senti qu'on ne lui voulait pas de mal. Je lui fais confiance pour se tenir tranquille. Tous les trois, nous allons sous yourte qui sert d'infirmerie. L'employé de garde peste en disant que c'est un service de soin pour les humains uniquement.

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