Le projet d'une vie

Chapitre 13

Katie et moi retournons à l'hôtel pour nous changer avant d'aller diner et danser. Il faut fêter notre prochain départ pour l'Australie. Dans deux mois, dans deux mois, je vivrai mon rêve, j'ai encore du mal à réaliser. Il faudra d'ailleurs que je pose un congé sans solde à l'institue Norvey. Mais je verrais ça en rentrant à Chicago, pour l'instant place à la fête. Ma meilleure amie tient à m'inviter dans un super resto. Comme elle aime à le dire, avec l'héritage de son père, elle a les moyens. C'est moi qui en devait un, mais passons...

Une fois installé, elle nous commande du champagne. Nous en avons déjà bu avec MacMurray et je sens que je vais finir la soirée complètement bourrée.

Moi : On aurait du demandé à notre futur patron de nous inviter à manger dans un resto chicos.

Katie : On aurait pu et je suis sûre qu'il aurait accepté. Mais faute que ce soit MacMurray qui régale, c'est mon défunt géniteur. Je suis sûre que c'est le genre d'endroit qu'il avait l'habitude de fréquenter avec sa femme et ses gosses...

Elle dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais je sais qu'elle est très amère à son propos et à juste titre. Elle aurait préféré qu'il prenne soin d'elle de son vivant que de la rendre riche une fois mort. Je tends la main sur la table et saisis la sienne. Elle me sourit et se siffle sa flûte de champagne d'une traite.

Katie : Pardon, je sais même pas pourquoi j'ai dit ça... ce soir, c'est la fête. Nous célébrons notre futur alors on va pas ruminer notre passé.

Moi : T'as bien raison d'ailleurs... Et si on allait dans un endroit qui nous ressemble plus.

Elle sourit et nous quittons l'établissement. On entre ensuite dans une pizzeria de quartier et là, je me sens tout de suite plus à ma place.

Katie : Revenons à nos moutons et à la raison principale de notre venue à New York.

Moi : Ok, alors départ pour l'Australie dans deux mois, ça va être super. En attendant, le clic-clac dans mon bureau est à toi. Tu vas pas louer un appart pour une si courte période.

Katie : J'en attendais pas moins de toi ma chouette, mais c'est pas de ça que je parlais.

Je la regarde interrogative.

Katie : Il est temps d'aller s'amuser, danser, boire un verre, draguer et qui sait, on aura peut-être des autographes...

Moi : Ok, mais laisse-moi le temps de goutter le tiramisu avant s'il te plait !

Katie : Je sais pas, faut peut-être pas trop qu'on mange si jamais on doit échapper au videur parce que j'aurais à nouveau sauté sur une vedette dans les chiottes.

Je pouffe de rire et elle aussi.

Katie : mais promis si c'est un de tes chouchous, je te laisserai la priorité...

Je ris de plus belle. Nous prenons notre dessert et direction la boîte de nuit ultra-sélect. Quand nous arrivons, il y a déjà une queue impressionnante pour entrer. Espérons que ce ne soit pas les mêmes videurs que ceux qui ont virés ma meilleure amie la dernière fois parce que faire trois heures de queue pour rien ruinerait ma soirée. Les vigiles n'arrêtent pas de refouler des gens, au moins la file se vide.

Moi : Kat, ils n'arrêtent pas de virer des gens, on va se faire refouler.

Katie : Bien sûr que non ma chouette.

Elle se tourne vers moi et tire un peu sur mon caraco pour en accentuer le décolleté. Le liseré en dentelle se confond maintenant avec celle de mon soutif. J'ai un peu l'impression d'offrir mes seins sur un plateau là.