Chapitre 27

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J'ai super bien dormi, mais ce matin, c'est mon poignet qui me réveille en me lançant un peu. Je le manipule et faisant tourner ma main et c'est pas agréable. Il faut dire, j'ai pas ménagé ma force en frappant cette ordure de braconnier. J'aurais peut-être dû frapper avec mon autre main, mais sur le coup, j'ai pas pris le temps de réagir. Dans ma yourte, j'ai toujours l'attelle que je portais en arrivant, je n'aurais qu'à la remettre quelques jours. En attendant, il est tôt et je voudrais profiter une seconde de fois de la baignoire avant de retrouver les douche du camp.

Je me plonge un moment dans la baignoire, puis décide qu'il est temps de sortir. MacMurray nous a donné rendez-vous à 10h dans le petit salon de notre hôtel et je veux pas louper le buffet de petit dej et j'irais bien faire un petit tour au Mindil Market qui n'est vraiment pas loin. J'en ai trouvé un dépliant dans ma chambre. Alors, je m'habille et file au restaurant de l'hôtel.

Alors que je remplis mon assiette de bonne chose, je vois Grégory seul à une table, le nez plongé dans sa tasse de café. Une fois que j'ai pris de quoi me caler (même si je n'exclu pas un second voyage au buffet) je le rejoins.

Moi : Je peux m'asseoir avec toi ?

Il sursaute et me regarde avant de m'adresse un petit sourire.

Grégory : Bien sûr. Je vois que toi aussi, tu es très matinal.

Moi : Je suis pas contre une grâce mat de temps en temps, mais oui, en général je me lève assez tôt. J'étais souvent la première arrivée au laboratoire. Là, je pensais grignoter un truc et aller faire un petit tour au Mindil Market.

Il regarde mon assiette bien remplie avec des croissants et des pains au chocolat ainsi que des tranches de brioche et de la confiture de fraise.

Grégory : Grignoter, t'es sûre que c'est le bon terme ?

Moi : Ok, m'empiffrer si tu préfères. Quoi qu'il en soit, tu veux venir avec moi au marché ?

Grégory : Je pensais aller faire un footing, mais pourquoi pas.

Moi : Cache ta joie surtout !

Il pouffe de rire et je souris.

Grégory : Riley, je voulais te dire pour hier... Tu m'as impressionné. Je te pensais pas capable de te battre comme ça.

Moi : Avec Katie, on avait suivi des cours de self-défense sur le campus après qu'il y ait eu une série d'agressions.

Grégory : J'imagine que t'es tranquille si on tente de t'agresser, t'as presque pété le nez du braconnier.

Moi : Bien fait pour lui.

En disant, je masse un peu mon poignet et Grégory le remarque.

Grégory : Tu t'es fait mal en le frappant ? Tu veux que je te conduise voir un médecin ?

Je souris et le regarde avec attention. Puis comme s'il s'était montré trop familier, il recule dans sa chaise et reprend un ton plus neutre.

Grégory : C'est dans mes attributions de veiller sur les collaborateurs de l'étude alors...

Moi : Je suis déçue et moi qui croyais qu'on était en train de redevenir amis... Pour mon poignet c'est rien, t'en fais pas. Ça a juste réveillé mon entorse qui venait de guérir. Dans une semaine tout au plus, je ne sentirais plus rien.

Puisqu'il veut se la jouer détaché, je peux le faire aussi. Sans un mot de plus, j'entame mon petit déjeuner. Quand il me semble revoir celui qui a été mon meilleur ami depuis des années, il s'empresse de redresser un mur entre nous. Le silence devient pesant alors, je me dépêche d'engloutir mes viennoiseries et mon pain. Je serais bien allée me prendre du salé au buffet, mais l'atmosphère me coupe l'appétit. Si Grégory n'a pas envie de me parler, il attend quoi pour aller faire son footing, je ne le retiens pas.

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