De retour à ma yourte, je m'installe. Je déballe quelques-unes de mes affaires et pose ma trousse de toilette, une serviette et des vêtements propres sur le lit. Je sens déjà la fatigue me tomber dessus. Il faut dire il y a dix heures et demie de décalage horaire avec Chicago. Il faudra d'ailleurs que je mette ma montre à l'heure locale parce que là, elle m'indique 3h du matin. Je pense que je ferai l'effort d'aller manger avec toute l'équipe pour faire connaissance, mais qu'après, je vais dormir comme une souche.
Pour réchauffer un peu ma yourte, j'allume le poêle à bois installé dans un coin et met une buche dedans. Avant d'aller me doucher, je prends le temps de détailler mon hébergement pour les prochains mois. Tout à l'heure, j'étais trop troublée par la présence de Grégory. Très franchement, je ne pensais pas le revoir un jour. Ça me fait drôle qui soit devenu ranger en Australie qui plus est...
A son regard de jade qui est toujours aussi envoutant soi-dit au passage, j'ai bien vu qu'il avait l'air tout aussi troublé que moi de me revoir. Enfin, je peux me tromper... Le petit garçon avec qui je partageais mon goûter et jouais à la marre est loin depuis longtemps. Je ne peux m'empêcher de toucher mon front à la naissance de mes cheveux. J'ai une petite cicatrice que je m'étais fait quand Grégory et moi, on était monté dans un arbre gigantesque. J'étais tombée et il s'était précipité vers moi, inquiet. Même si c'était moi qui étais à l'origine de notre défi "tarzan", je savais que si j'en parlais à mes parents, ils m'empêcheraient de jouer encore avec mon ami alors, j'avais caché la petite entaille avec mes cheveux.
Ce sont des souvenirs tels que celui-là qui fond que je ne pourrais jamais détester Gregory, même après ce qu'il m'a fait au bal de promo. Je secoue la tête pour revenir à l'instant présent. J'attrape mon nécessaire de toilette ainsi que mes vêtements et direction les douches. Je pousse la porte du cabanon et découvre quatre sortes de cabine de douche, comme dans les sanitaires de camping.
L'eau délasse mes muscles tendus par le voyage. Ça détend et je me sens bien. Je resterais bien des heures sous l'eau, mais je ne veux pas gaspiller nos ressources. Je m'habille et sèche sommairement mes cheveux avant de les attacher en un chignon flou. Dehors, il ne fait pas super chaud. J'ai pas envie de tomber malade, surtout que j'arrive déjà plus ou moins blessée. Mon poignet ne me fait quasiment plus mal. Je pense que je me passerai de l'attelle dans quelques jours.
Je sais que si je m'assieds sur mon lit, je vais sombrer, alors je décide d'aller chercher ma meilleure amie pour aller manger un bout. Je frappe à la porte de la yourte et personne ne répond, étrange... J'appuie sur la poignée et la porte s'ouvre. À travers la moustiquaire, je vois Katie vautrée sur lit qui ronfle presque. Après un petit moment d'hésitation, je décide de la réveiller. J'entre et pose doucement ma main sur son épaule.
Moi : Kat...
J'ai le droit à un marmonnement en guise de réponse.
Moi : J'allais aller manger un truc et rencontrer le reste de l'équipe, tu veux venir avec moi ?
Katie : C'est quelle heure ?
Moi : Presque 20h...
Katie : Pas ici, à Chicago ?
Je fais le calcul dans ma tête.
Moi : environ 4h du matin.
Katie : J'adore voyager, mais hais le décalage horaire.
Elle bâille en se redressant sur son lit. Je remarque qu'elle a toujours sa veste.
Katie : Y a intérêt à qu'il y est des hommes canons.
Moi : Katie, je te l'ai dit, on ne couche pas avec les membres de l'équipe.
Katie : C'est pas moi que Grégory dévorait du regard.
VOUS LISEZ
Le projet d'une vie
Roman d'amourRiley Beck éthologue rêve depuis très longtemps d'aller étudier le bush australien. Grace à un petit coup de main de sa meilleure amie Katie, elle va pouvoir réaliser ce projet qui lui tient à cœur. Les deux amies sont bien différentes, l'une est ex...