Chapitre 3 : Parlons de ce sentiment éphémère

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La Comète est un petit restaurant, au coin d'une rue ombragée, une oasis rétro dans un monde en constante évolution. À l'extérieur, son enseigne au néon rouge vif clignotait comme un phare dans la nuit, invitant les âmes errantes à franchir ses portes.

Une fois à l'intérieur, l'atmosphère était chargée de nostalgie. Le carrelage noir et blanc brille sous les lumières tamisées, créant un jeu d'ombres et de reflets sur les murs lambrissés de bois sombre. Les tabourets de comptoir, garnis de cuir rouge patiné, étaient les sièges préférés des habitués, leurs histoires et leurs secrets inscrits dans les sillons du cuir usé. 

Il était dirigé par une femme noire, Madame Joselyn, qui était un peu l'emblème de la communauté. 

La Comète c'était le cœur palpitant de la banlieue parisienne, près de l'Université de Montelac.  Elle se tenait derrière le comptoir, toujours prêt à verser une tasse de café brûlant et à glisser une part de tarte à la cerise dans une assiette pour les humains, ou pour les vampires et les loup-garous, du sang et de la viande rouge. 

Les adolescents se retrouvaient ici après les cours, discutant de leurs espoirs et de leurs peines autour de milkshakes crémeux servis dans des verres en aluminium étincelants. Les couples s'y donnaient rendez-vous, s'échangeant des regards complices par-dessus des menus plastifiés ornés de photographies de hamburgers et de hot-dogs appétissants. Et puis, les monstres discutaient de leurs derniers conflits, de la prochaine pleine lune ou encore du sang dans leurs veines. 

Diego était arrivé, avec quelques minutes de retard, vêtu d'un costume noir. Alors qu'il s'approchait, revêtu de ce costume noir impeccable, mon cœur s'emballe. Les ténèbres de son vêtement semblent être le reflet de l'âme mystérieuse qui se cache en lui. Chaque détail, du col droit à la coupe ajustée, accentue sa silhouette athlétique, me faisant fondre de désir à chaque pas qu'il fait. Il avait toujours cette odeur absolument enivrante, et pourtant je n'avais pas l'odorat d'un loup-garou. 

 Le costume noir, élégant et sobre, met en valeur la beauté de son visage anguleux et la profondeur de ses yeux ténébreux. Chaque pli et chaque recoin paraît délibérément conçu pour attirer mon regard et éveiller en moi un désir inextinguible. Toutefois, sa chemise blanche était tâchée d'un liquide rouge sombre. 

- Dis-moi que c'est de la sauce tomate, je demande nerveusement. 

- Non, ça, c'est Sydney, une meuf qui est amoureuse de moi, enfin, longue histoire...j'ai pris un peu de sang. 

L'une des serveuses s'approche, elle nous observe tous les deux, mais s'attardent sur le visage de Diego...

- Qu'est-ce que je peux vous servir, elle demande finalement après avoir bugué pendant quelques secondes. 

- Je vais prendre un Verre de Sang glacé, commence Diego, et elle prendra un Mojito sans alcool. 

Je sens mes joues rougir, je n'arrive pas à croire qu'il s'en est souvenu. Ce jour-là, sur le toit, je lui ai dit que j'aimais bien cette boisson. Enfin, j'étais triste, et je lui ai balancé un nombre terrifiant d'informations, je parlais, sans pouvoir m'arrêter. Et lui... avait retenu ça. C'était étrange, on ne se connaissait pas vraiment. Et pourtant, je me sentais plus proche de lui que de n'importe qui. 

La vérité, c'est que je n'ai aucun amis, je n'en ai jamais eu. Je ne saurais pas complètement expliquer pourquoi, mes amis, c'étaient les amis de Marcus. Et lorsqu'il a publié ses photos de moi et que tous les lycées les ont vus, ils m'ont tourné le dos. J'avais peut-être peur que personne ne puisse vraiment m'aider. Peut-être que je ne méritais pas d'être aimé. Mais Diego, même s'il était froid, et un peu distant, même si je me doutais bien que, parce qu'il était le fils du plus terrifiant chef de mafia de ce pays, et qu'il était un hybride mi-vampire, mi-loup-garou, ils avaient dû tuer tellement de personnes. Il était le seul avec qui je me sentais...si bien. 

Dévore-MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant