J'étais la réceptionniste des appartements universitaires de l'allée Gauguin, situé à une vingtaine de minutes de l'Université.
C'était juste un job étudiant, mon premier. Mon rôle était simple, j'étais seul, coincé derrière un bureau de bois, à quelques mètres de la porte d'entrée. Je répondais au téléphone, ou j'accueillais physiquement les étudiants qui avaient besoin de renseignement.
Mon travail consistait surtout à répéter "Bonjour" toute la journée. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais, mais il y avait pire comme travail.
Mais... je ne m'attendais pas à ce qu'il soit ici, Diego.
Nous n'avions pas parlé depuis "l'incident". Qu'est-ce que j'aurais pu lui dire "Salut Diego, je sais que tu as arraché les bras de mon ex et que tu l'as pendu au grillage du lycée, mais je crois que je suis tombé amoureuse de toi". Comment j'aurais pu justifier ça ? C'était bien là une raison de plus de me haïr.
Et puis, je ne suis pas sûr que ma mère accepterait... enfin.
Moi et Diego, nous ne nous parlions pas réellement. Je passais mon temps, derrière ce bureau, à réviser mes cours, je ne faisais que ça... Il m'arrivait d'ailleurs de m'endormir sur mon poste, sur mes cahiers. La première fois que ça m'est arrivé, j'ai trouvé un café posé sur mon bureau, un Starbucks, un petit mot avec...
- Révise-bien, Princesse.
Et puis, je me mettais à penser à lui, je sentais mon corps prendre feu, et toutes mes envies que j'avais désespérément tenté de réfréner, remonter à la surface. Il vivait au fond du couloir, il n'était qu'à quelques mètres, je me disais souvent que je n'avais qu'à me lever et toquer sa porte, et qu'avec un peu de courage, je pourrais lui avouer mon amour.
*******
Encore une fois, je me suis endormi dans mes livres. J'ouvre les yeux et observe autour de moi, ma vue est encore floue et il me faut quelques secondes pour m'habituer à la lumière.
L'odeur d'un cappuccino règne autour de moi, et je le découvre là, la boisson chaude posée sur mon bureau. La boisson dont l'emballage était en carton avec un couvercle en plastique portant le logo de Starbucks. Encore... il le faisait encore... Et moi, je ne sais pas quoi faire.
Il n'est que sept heures du matin, il doit encore être dans sa chambre. J'observe la porte de sa chambre s'ouvrir au fond du couloir, une fille en sort, les cheveux complètement ébouriffés. Cela n'est pas étonnant, il semble y voir une fille différente dans sa chambre, chaque soir.
Pourtant, je le sais bien, au fond, que malgré son regard froid qui ne parait traduire aucune émotion, il doit bien m'aimer, moi, il m'obsède...
Non.
Je frappe à répétition contre sa porte et fais un pas en arrière. La porte s'ouvre après quelques secondes, et il apparaît devant moi. Je reste bouche bée alors qu'il se tient torse nu, ne portant qu'une fine serviette banche autour de sa taille.
Je ne peux pas accepter ça. De vivre de cette manière. Je me lève et me dirige vers sa porte. Je me tiens devant elle, la main tendue, prêt à toquer. J'hésite encore, mais je passe à l'acte.
Je sens mon cœur accélérer à sa simple vision. Il est devant moi, le corps trempé, une simple serviette blanche autour de la taille. L'eau parcourt son corps jusqu'à finir par former une flaque devant la porte. Ses pectoraux, ses abdos parfaits, ses cuisses...
Je suis resté bloqué là, un moment, à le regarder.
Diego a un charme indéniable. Mon cœur bat un peu plus fort, un sourire en coin ornent ses lèvres alors que je l'observe, comme si le monde autour de nous s'était soudainement éteint. Son regard, d'une intensité troublante, me capture immédiatement. Ses yeux ténébreux semblent contenir une quelques choses de profonds, de terrifiants, même pour moi... Ses cheveux noirs, trempés, ajoutent une touche de mystère à son allure. J'arrive à sentir son odeur enivrante qui me fait presque tourner la tête, elle m'avait capturée.
Au début, c'était un doux murmure olfactif, quasiment imperceptible, mais rapidement, il s'est intensifié, comme une mélodie en crescendo qui éveille tous les sens. Les notes de citron et de bergamote dansaient légèrement sur ma peau, créant une entrée en matière vive et enjouée. Puis, la profondeur du parfum est montée en puissance, révélant des accords boisés de cèdre et de santal, évoquant une masculinité à la fois douce et robuste. C'était comme sentir l'essence d'un homme élégant et sûr de lui qui avait traversé le temps sans jamais perdre son charme.
Mes sens se sont noyés dans ce parfum, et chaque inspiration m'a rapprochée de cet inconnu au charme envoûtant. J'ai senti mon cœur battre plus fort, mon souffle s'accélérer, comme si ce parfum avait le pouvoir de faire naître une intimité instantanée entre nous. C'était un parfum qui laissait une empreinte indélébile dans l'air, un sillage qui ne demandait qu'à être suivi.
Bordel de merde, c'est quoi comme parfum ?!
Sa mâchoire carrée accentue sa masculinité, lui donnant un air sûr de lui, il devait attirer l'attention de tous ceux qui croisaient son chemin.
Chaque muscle semble avoir été ciselé par un artiste, créant une harmonie envoûtante entre force et agilité, et je peux deviner ses abdos sous son débardeur. Les veines de ses bras saillent légèrement...
Mon Dieu, je pourrais dévorer cet homme, ou le laisser me dévorer.
Je ne peux m'empêcher de détourner le regard de temps en temps, captivée par la beauté brute de cet homme mystérieux, et me demandant ce qui se cache derrière ce regard ténébreux. Chaque détail de son être m'intrigue davantage, créant un lien invisible entre nous, une attirance magnétique qui transcende les mots.
- Salut, il souffle.
- Je voulais qu'on parle, je murmure, je voulais qu'on parle de "nous". Je ne sais pas vraiment par où commencer, mais je sais que nous deux, on a des choses à se dire. Tu ne crois pas ?
Il hausse les épaules, puis se retourne, je peux alors observer l'énorme tatouage qui recouvre l'entièreté de son dos. Je n'avais jamais vu de tatouage aussi grand, une tête de démon.
Les murs étaient peints d'une teinte apaisante de bleu-gris, égayée par quelques affiches artistiques et des photos de voyages épinglées avec soin. La fenêtre donnait sur une vue pittoresque de la cour intérieure, où l'on pouvait apercevoir les feuilles des arbres dansant au gré du vent.
Au centre de la pièce trônait un bureau en bois usé, sur lequel étaient éparpillés des cahiers de cours, des stylos et un ordinateur portable. À côté du bureau, une étagère étroite était chargée de livres aux dos usés, allant de romans classiques à des manuels académiques. Une guitare acoustique reposait négligemment dans un coin, témoignant des moments de détente et de créativité.
Le lit était défait, sûrement à cause de ses ébats mouvementés avec cette fille.
- Tu sais que j'ai reçu des plaintes, à cause des gémissements féminins qui s'échappent de ta chambre, chaque nuit...
- Ah...
Cette information ne semble pas l'étonner, ou alors, il n'y prête pas attention. Je l'observe, lui, et son corps, il attrape un jean, un t-shirt noir et un boxer avant de disparaître dans la salle de bain.
Je reste là, mon cœur battant tellement vite que j'ai l'impression qu'il va exploser, attendant cette fameuse conversation. Il revient enfin, maintenant vêtu et s'assoit sur le lit à mes côtés.
- Alors...parlons.
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Dévore-Moi
Romance(Histoire terminée) Dans un monde où les humains coexistent avec des êtres surnaturels tels que les loups-garous, les vampires et d'autres créatures, Lucie Sainte-Anne se trouve irrésistiblement attirée par un hybride. Cet homme, héritier d'une fami...