Dévore-Moi

Chapitre 10 : Avertissement

DIEGO

J'avais vu rouge, c'est vrai, quand j'avais senti cette odeur sur elle, je m'étais dit... enfin...

Mon esprit n'avait qu'un tour, et pourtant, cette colère que je ressentais, elle ne voulait pas s'en aller. Je frappais nerveusement dans le sac de boxe. 

Elle était restée dans la voiture, je crois qu'elle avait besoin de se reposer. Est-ce que j'étais allé trop loin ? Je m'étais retenu pourtant. 

Je me tiens devant ce sac, mon souffle irrégulier, mon cœur battant dans ma poitrine. Mes poings sont serrés, mes muscles tendus, prêts à libérer cette colère qui menace de m'engloutir.

D'un geste brusque, je lance un jab droit. Le cuir du sac de boxe absorbe la force de mon coup, vibrant sous l'impact. J'imagine le visage de Marshall se briser et je laisse exploser ma colère.

Mon corps est en feu, mais la douleur physique est un prix dérisoire à payer pour la libération que je ressens à chaque impact. Les gouttes de sueur coulent le long de mon front, mais je ne m'arrête pas. Je continue de frapper, de plus en plus fort, de plus en plus vite, comme si le sac de boxe pouvait absorber toute la colère qui me consume.

J'essaye de garder mes pouvoirs en laisses, mais je sens mes crocs s'allonger, mes poils se hérissent, ma vue devient de plus en plus précise, et j'ai peur que la force de mes poings n'envoient valser le sac. 

J'entends la porte s'ouvrir. 

- Je t'ai dit de rester dans la voiture, je lâche en pensant que c'est Lucie, mais à ma grande surprise, Marshall se tient là. 

- J'imagine que tu parles de Lucie, il commence, tu es son taxi ? 

- Qu'est-ce que ça peut te foutre, je rétorque froidement. 

- Eh bien, tu sais que je m'intéresse à elle depuis le lycée, non ? Même quand elle était avec Marcus... Je voulais savoir si elle était libre, tu vois ? Elle est toujours la femme d'accueil de ta résidence étudiante non ? Je voudrais être sûr de votre relation. 

Je dois me retenir, à chacun de ces mots, de lui sauter à la gorge. Il pense vraiment que j'ai des comptes à lui rendre. 

- T'es entré pour me faire chier pour des conneries pareilles, tu dois avoir envie de crever.  

- Qu'est-ce que tu vas faire, il demande avec un sourire provocant, tu vas me frapper. Le Seigneur de Guerre Diego Alonzo tue un civil innocent, après tout, il vient d'une famille de criminelle, alors, cela n'a rien d'étonnant. Ça fera un super gros titre. 

Je reste silencieux, l'observant en souriant. Il me provoque vraiment, et il ose mentionner ma famille. 

- Enfin, il continue, j'ai envie de me la faire, et si ça ne te dérange pas... alors ne me mets pas de bâtons dans les roues. 

Il ne rajoute rien, tourne les talons et quitte la pièce, me laissant là. Ma respiration se fait difficile, je ne suis pas habitué à ce que l'on me provoque comme ça. 

Je me retourne et laisse exploser ma rage dans le sac, la chaîne se déchire et le sac de plus de 100 kg virevolte dans les airs avant de venir s'écraser dans le mur à une dizaine de mètres plus loin. Le sac s'ouvre alors et le sac qu'il contenait se met à couler sur le sol.

Bordel de merde, je vais devoir lui exploser la gueule. 

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Lucie se tient sur le canapé, elle ne dit rien, peut-être qu'elle a peur de m'énerver encore plus que je ne le suis déjà ou alors, elle attend que je lui donne ce qu'elle mérite.