ET DE L'AMOUR NAÎTRA LA HAINE

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Izuku

Dix-huit mille.

C'est le nombre de secondes depuis qu'il est parti.

Trente deux.

C'est le nombre de messages que je lui ai envoyé.

Vingt cinq.

C'est le nombre de fois où je l'ai appelé.

Innombrable.

C'est le nombre de larmes que j'ai versé.


Après le départ de Kacchan et quand j'ai enfin réussi à bouger, je me suis précipité dehors espérant le rattraper alors qu'il était déjà parti depuis plusieurs minutes dans un bruit de pneu assourdissant. Après cela, j'ai tenté de l'appeler encore et encore sans jamais avoir de réponse jusqu'à ce que je tombe directement sur sa messagerie preuve qu'il a éteint son téléphone mais ça ne m'a pas empêché de lui envoyer plusieurs messages. Beaucoup de messages. Eux aussi sans réponse.

Il est maintenant une heure du matin et je suis encore debout à l'extérieur, devant la porte d'entrée grande ouverte, les jambes tremblantes et un trou dans la poitrine me faisant souffrir le martyr, espérant de toutes mes forces qu'il revienne. Refusant catégoriquement d'imaginer qu'il ne reviendra pas.

Mes yeux vides se lèvent vers le ciel quand un éclair fendant l'obscurité apparait, suivi d'un bruit de tonnerre à faire trembler les enfants. La pluie torrentielle s'abat sur mes épaules, mes cheveux, mon dos, tandis que le vent s'engouffre dans la maison à cause de la porte que je n'ai même pas pris la peine de fermer.

Je ne ressens même pas le froid ou plutôt si je suis frigorifié.

Frigorifié de l'intérieur.

Et j'attends.

Dix-neuf mille huit cent secondes.

Cinq heures et demi qu'il est parti.

Mon téléphone s'éteint par manque de batterie ce qui m'oblige à retourner à l'intérieur pour le recharger, il faut que j'ai de la batterie quand Kacchan m'appellera.

Parce qu'il m'appellera n'est-ce pas ?

Quand je rentre à l'intérieur, je me souviens de ses paroles et referment la porte à clé, mes mains tremblantes me donnent du mal pour brancher mon téléphone, le sol devient humique à cause de mes vêtements trempés tandis que moi je ne ressens toujours pas le froid. Mon corps est trop engourdi pour ressentir quelque chose qui vient de l'extérieur, l'intérieur étant déjà bien assez détruit comme ça.

Je me laisse aller sur le sol, croisant mes jambes en tailleur en gardant mon téléphone dans la main et, inexorablement, je me repasse la scène pour la énième fois dans ma tête. Ses paroles. Sa colère. Sa tristesse. Sa déception. Son regard vide.

Plus aucune larme ne coule maintenant sur mes joues, je les ai toute épuisé.

Pourquoi ne revient-il pas ?

Pourquoi ne me laisse-t-il pas lui expliquer ?

Je n'ai jamais ressenti cela auparavant, quand mon père me frappait, quand Shoto a essayé d'abuser de moi, quand j'ai failli être vendu ou même quand je me suis fait kidnapper. Jamais de ma vie je n'avais ressenti une telle douleur. Un tel désarroi.

Mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

Aujourd'hui, je paye le prix de ma lâcheté.








Une nuit est passée et il n'est toujours pas revenu. Moi je suis resté au même endroit, espérant, priant sans grand succès. En plus d'être brisé je suis très inquiet, où a-t-il passé la nuit ? Est-ce qu'il va bien ?

Alpha de Toi - Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant