Alpha de Toi - Tome II

UN MAL POUR UN BIEN

Katsuki

Deux jours.

Deux putains de jours que je suis enfermé dans cette cage de merde comme un clebs.

On m'a flanqué dans une cellule unique, les autres ne supportaient plus mes phéromones parait-il. Un ramassis de fiottes ouais.

Mon humeur est bien sombre, plus que d'habitude du moins, d'après ce que l'alpha butor m'a raconté, je suis pas mal dans la merde mais c'est pas ça le plus important. Ce qui me chiffonne c'est que Deku est seul. Il l'est depuis deux jours et je suis sans arrêt en train de sonder notre lien pour m'assurer qu'il va bien.

Heureusement, le porc épic doit être avec lui avec sa pile électrique j'imagine ce qui me rassure pas mal. Mais merde, j'ai été obligé d'aller jusqu'à demander à quelqu'un d'autre de protéger mon oméga et putain ma fierté d'alpha en prend un sacré coup.

Nous devons être samedi soir maintenant et je me demande ce que fait Deku en m'asseyant par terre, dos au mur avec un bras sur mon genou, le regard dans le vide, tandis que l'autre jambe est tendue, repensant à tout ce qu'il s'est passé.

Les toutes premières heures ont été très compliquées, je ne savais pas pourquoi on m'avait enfermé ni pour combien de temps mais c'est la visite de Deku qui m'a le plus perturbé, le voir si à fleur de peau, si angoissé de me voir attaché à cette table de merde m'a fait ressentir des émotions que j'ai du mal à appréhender. J'étais en colère bien-sûr, comme toujours, mais une énorme boule à l'estomac s'est formée, et elle est toujours là, et bordel je déteste ça. Ça me donne l'impression d'être un minable.

Ensuite, il y a eu la visite de l'alpha-butor ce qui m'a permis de comprendre certaines choses, malgré sa carcasse de vieux sanglier, ses connaissances et son calme m'ont permis de me recentrer sur la manière de sortir de là mais ça, jamais de ma putain de vie je ne lui dirai. Après tout, c'est un flic, c'est son taff d'avoir des connaissances et de savoir garder son calme.

- Tu es sûr de toi ? lui avais-je demandé, mes yeux toujours noirs depuis la visite de mon oméga.

Il était venu me retrouver le lendemain après avoir fait ses propres recherches, personne ne voulant me parler, nous étions dans une salle d'interrogatoire et au moment où je l'ai vu éteindre la caméra de surveillance je me suis douté que quelque chose clochait.

- Oui j'en suis certain, m'avait-il répondu les yeux brillants d'impatience.

Mes yeux étaient encore fixés sur l'ordinateur portable qu'il avait ramené avec lui, mes neurones en ébullition.

- A une condition, avais-je finalement dit.

- Laquelle ?

- Je ne veux pas qu Deku y soit mêlé, de près ou de loin. Et je ne veux pas qu'il soit au courant, avais-je exigé en me redressant.

- C'est très risqué et super chaud niveau timing. T'auras pas le droit à l'erreur et son aide pourrait faire la différence.

- C'est ma seule condition.

- Tu serais prêt à tout perdre pour lui ?

- Sans hésiter une seconde.

Nous nous sommes fixés en silence pendant quelques instants, mes yeux baignés de noir corbeau et les siens d'une teinte sombre, jusqu'à ce qu'il hoche enfin la tête marquant notre accord.

A partir de ce moment là, mes phéromones sont devenues plus souples, mes yeux sont revenus à la normale comme si les événements à venir m'aidaient à me canaliser, me concentrer. Maintenant, il ne me restait plus qu'à trouver un moyen de sortir d'ici, tabasser tout le monde pour m'échapper n'étant pas une bonne idée même si je suis certain de pouvoir y arriver et c'est ce que j'aurais fait depuis longtemps si Deku était vraiment resté seul à la maison, j'en suis persuadé.