L'ÉVEIL

1.2K 40 43
                                    

Izuku

Le noir.

C'est tout ce qu'il y a autour de moi. En moi. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, je n'ai aucun souvenir ni aucune sensation, tout ce que j'y vois c'est le néant m'écrasant de toutes parts avec une impression d'être dans un monde inconnu. Aucun bruit, aucune odeur, je ne sais même si je suis encore vivant.

Une douleur aiguë me transperce le système nerveux à chaque fois que j'essaie de bouger ou même d'ouvrir les yeux. Je devine seulement que je suis allongé mais je n'en reste pas moins complètement plongé dans le noir sans aucun autre choix que de rester prisonnier de mon propre corps. Cependant, ce qui m'effraie le plus, c'est le temps.

Des heures passent ou peut-être même des jours et j'en suis toujours au même point, enfermé à double tour à l'intérieur malgré mes tentatives d'évasion, mon esprit hurle de peur, de douleur mais rien ne se passe. Même pas le temps.

Une lassitude s'abat alors petit à petit sur moi, de plus en plus violente, qui se transforme vite en un abattement, c'est comme si tout mon corps voulait jeter l'éponge. Je suis si fatigué. Cela fait maintenant des jours, j'en suis certain, que je suis dans cette situation et mon corps veut lâcher, trop sollicité, il ne demande que ça je le sens, je n'ai qu'à me laisser aller, juste un tout petit peu, pour qu'enfin tout s'arrête. Cette douleur. Cette peur.

Et quand le moment de baisser les bras m'effleure, un changement, minime, me fait me battre encore un peu plus. Une odeur. Je ne la reconnais pas, je ne m'en souviens pas, tout ce que je peux dire c'est qu'elle m'est familière et qu'elle me donne de l'espoir alors je m'y plonge avec les dernières forces qu'il me reste. Cette fragrance musc devient un peu plus forte, plus tenace, ou c'est peut-être mon odorat qui me revient jour après jour, peu importe, l'important est que cette obscurité dans laquelle je vis depuis beaucoup trop longtemps s'estompe faiblement grâce à ce parfum familier.

Après une éternité, du moins c'est ce qu'il me semble, avec comme seule compagnie ce parfum devenu vital, mon ouïe commence enfin à se réveiller elle aussi. Au début, ce n'est qu'un brouhaha incompréhensible pour devenir de vraies voix, même si je n'en reconnais aucune, entendre à nouveau est une grande victoire pour ma santé mentale qui commence dangereusement à s'effriter.

- J'en ai rien à foutre de ce que vous pensez. Il va se réveiller, lance une voix irritée.

- Même s'il se réveille, on ne connait pas l'étendue des dégâts qu'il a pu subir, répond une voix plus calme.

- Tu sais aussi bien que moi que je laisserai personne faire ça, je vois même pas pourquoi tu m'en parles putain ! s'exclame encore cette voix en colère.

Après cela, trop exténué pour continuer de me concentrer, je perds le fil pour me retrouver encore une fois dans le noir, ce qui réveille ma peur. Je ne sais toujours pas ce qu'il se passe, ni ou je suis, ni qui sont les gens qui parlent à coté de moi, tout m'est inconnu ce qui m'effraie au plus au point. La seule chose qui m'aide est encore une fois cette odeur familière ne cessant jamais de me tourner autour, me donnant un courage dont je manque cruellement.

Peu de temps après cet épisode, une voix me vient jusqu'aux oreilles, elle est plus calme que tout à l'heure et je reconnais le grain de cette voix sans pouvoir mettre une visage dessus et c'est dans un soupir que j'arrive à entendre :

- Je sais que tu es là, quelque part... Tu me manques bébé, reviens avec moi...

Et c'est à cet instant précis que quelques souvenirs me reviennent en entendant ces mots, cette voix, s'accordant avec mon esprit, je me rappelle de qui je suis, de qui il est. Kacchan. Mon voisin. Mon ami. Mon amour de jeunesse. Mon âme-sœur.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jan 25 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Alpha de Toi - Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant